Hidamari ga kikoeru - Limit Vol.2 - Actualité manga

Hidamari ga kikoeru - Limit Vol.2 : Critiques

Hidamari ga kikoeru

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 13 Novembre 2019

Tandis que le grand-père de Taichi se remet de son séjour à l'hôpital où il n'a pas voulu rester, et que Yasuda et Maya vont ensemble au restaurant où ils parlent du garçon "impoli" qu'ils ont croisé, nos deux héros poursuivent doucement leur voie, chacun de leur côté. Ainsi, pendant que Taichi continue de bien s'acclimater à son travail où il a même découvert en Chiba un homme finalement bienveillant, Kôhei, lui, poursuit ses études à l'université, tout en intégrant un club de mini-football aux côtés de Ryû. C'est alors que que tous deux finissent par découvrir que Ryû n'est autre que le petit frère de Chiba !

S'il y a une chose qui est sûre dans Hidamari ga kikoeru, c'est bien le fait que Fumino Yuki prend bien soin de ses personnages secondaires, qui ont souvent une raison d'être là. On peut évoquer Chiba, Maya, Yasuda, même Sai en fin de volume, et d'autres encore, mais de ce côté-là c'est bien le personnage de Ryû qui prend encore plus d'importance ici, dès lors que Taichi et Kôhei se retrouvent autour de ce "rouquin". Ryû confirme vite qu'il est un personnage intéressant, que ce soit pour son comportement qu a beaucoup de choses à véhiculer, pour sa relation en apparence difficile avec son grand frère qu'il cherche à tout prix à éviter, ou tout simplement pour ce qu'il dit à Kôhei dans un premier temps: entre une personne sourde et une personne "normale", une relation ne peut pas durer. Des mots qui vont, très vite dans le tome, sonner assez fortement, et marquer le début d'un revirement dans la relation entre Taichi et Kôhei.

Ce revirement, on le sent arriver petit à petit tout au long du tome, à travers pas mal de choses. Il y a tout d'abord la question de la raison pour laquelle Taichi a décidé de laisser tomber ses études pour travailler tout de suite. Bien sûr, cela part d'une bonne intention: pouvoir être utile à celui qu'il aime. mais est-ce que cela eut vraiment faire plaisir à Kôhei ? Est-ce vraiment ce qu'il souhaite ? Après tout, Kôhei ne lui a jamais demandé de prendre une telle décision. Puis il y a le passage où Taichi, avec son habituel caractère avenant et dépourvu du moindre préjugé qui reste très bénéfique, choisit d'accompagner Kôhei et Ryû à une réunion de travail où tout le monde est sourd, pour un résultat qui ne sera pas forcément aussi bon que prévu à cause de quelques personnes... Ce qui est le plus intéressant dans ce passage, c'est sûrement la manière dont la mangaka inverse en quelque sorte les rôles, Taichi devenant le temps de quelques pages celui qui est en "minorité", au milieu de personnes sourdes qui, se sentant alors en majorité, ne sont pas tendres pour certaines. C'est que des imbéciles, il y en a partout... Et forcément, la situation ne fait que pousser Kôhei à s'interroger toujours plus sur sa relation avec Taichi. Sont-ils trop différents ? Une personne sans problème et une personne sourde peuvent-elles vraiment vivre une relation sans souci ? De par ses choix ne partant pourtant pas d'une mauvaise intention (et Kôhei le sait très bien), Taichi ne risque-t-il pas d'ébranler un peu plus la recherche d'égalité de son petit ami ?

Fumino Yuki sait aller là où il faut pour questionner toujours plus la relation entre ses héros ainsi que l'impact de leur entourage sur eux, afin de pousser toujours aussi finement son évocation de la place des personnes malentendantes, sourdes et plus généralement handicapées en société. La finalité du volume n'est pas surprenante, mais tout est bien mené, et est sublimé par la patte toujours aussi riche, fine et sensible de l'autrice. Au bout de ce tome bien épais (260 pages, en comptant le sympathique petit chapitre extra), il est difficile de ne pas attendre la suite avec impatience !
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs