Hero mask Vol.5 : Critiques

Hero mask

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 12 Janvier 2016

Prêt à faire ses aveux à Lilico, Mirai et son amie sont pris au piège dans une grande roue tombée en panne. Non loin d’eux, dans une autre cabine, une femme est sur le point d’accoucher… Si Lilico va tout faire pour lui venir en aide, elle n’a pas les pouvoirs de Mirai qui se doit de prendre le risque de se dévoiler au grand jour afin de mener à bien sa mission de héros…

Après cinq volumes, nous voilà au dénouement de Hero Mask, une fin que l’on craignait puisque les deux opus précédents ne traitaient plus rien et se contentaient de raconter des histoires banales sans enjeux ni traitement alors que les quelques intrigues de la série restaient en suspens total.

Alors, les auteurs instaurent un arc décisif pour achever la série. Mais avant ça, l’intrigue au parc d’attractions se termine sur une note qu’on attendait depuis longtemps déjà, la confidence de Mirai quant à sa nature de héros à une Lilico assez débile pour ne pas comprendre une fois encore qui était son sauveur dont seuls les yeux sont cachés par un ruban.

Et finalement, cet élément qu’on attendait depuis quelques chapitres n’aura servi… à rien. La suite du tome s’oriente vers l’arc conclusif qui a pour objectif de dénouer tous les mystères de la série, notamment l’origine des masques, tout en proposant un ennemi et un combat final digne des grandes séries de superhéros. En quelques chapitres, la série pose sur le papier un peu de tout et de n’importe quoi, les origines des créateurs des masques sortent d’ailleurs de nulle part, les contextes familiaux de Mirai et Lilico, les desseins du grand méchant de la série dont l’évolution et les ambitions sont expédiées en deux temps trois mouvements, des combats qui n’en sont pas et une morale à peine présentée. Tout ça, tout ce qui aurait dû constituer le cœur de la série, est traité dans les trois derniers quarts du tome, comme si les auteurs s’étaient rendus compte qu’à l’approche de la série il était enfin temps de raconter quelque chose. Oui, des événements ont enfin lieu dans Hero Mask, mais le tout est exposé n’importe comment sans jamais bénéficier de traitement, les personnages pensent et agissent de manière caricaturale et la morale est clichée à souhait, le tout pour aboutir à un final expédié, une fin ouverte qui ne prend pas la peine de régler certains enjeux de la série. Il est alors difficile d’imaginer qu’il a fallu un scénariste, en l’occurrence Takashi Okabe, pour imaginer un tel scénario tant le tout semble sortir de l’imagination d’un enfant de 6 ans qui aurait vu son premier épisode de Spider-Man à la télévision. Preuve en est, certains ennemis de la série qui deviennent subitement des alliés déterminés à vaincre le mal… Non, vraiment, rien ne va dans l’intrigue de ce dernier tome.

Pourtant, la dessinatrice Yumika Tsuru semble avoir cherché à questionner son lecteur sur la notion de héros. Mais sur ses cinq volumes, Hero Mask n’aura rien questionné du tout puisque le héros, à part être un sauveur des innocents, n’a aucune consistance et ne bénéficie d’aucune réflexion. Pourtant, le concept initial de la série était intéressant, rappelant d’ailleurs un certain Kick-Ass, mais n’a jamais pris la peine de prendre des risques ni de penser de véritables péripéties.

Restait alors le dessin de la mangaka qui garde un certain cachet dans sa globalité, notamment sur les doubles pages très réussies d’une manière générale. Mais sur le reste du volume, une régression s’installe, la mise en scène est statique au possible et le style graphique de l’auteure n’est jamais mis en valeur là où on l’appréciait bien plus sur les premiers opus. On aimerait pourtant voir Yumika Tsuru en binôme avec un scénariste capable de raconter et découper une bonne histoire…

Le bilan de Hero Mask est donc catastrophique. Les deux premiers volumes constituaient un bon divertissement et instauraient certaines bases, mais passé cela, la série s’est perdue dans des histoires qui ne se consacraient même plus au thème du héros (ou alors de très loin), avant de se rappeler qu’il y avait en fait une histoire à raconter sur le tout dernier tome, un scénario cliché, expédié et simpliste au possible qui nous ferait presque regretter les chapitres paisibles de la série où il ne se passait rien. Reste alors une unique qualité qui, malheureusement, en pâtit aussi au fil de l’avancée de l’histoire : le dessin de Yumika Tsuru qui ferait bien de s’associer à un bon scénariste.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
5.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs