Hero mask Vol.1 : Critiques

Hero mask

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 20 Janvier 2014

Critique 1


Depuis déjà un bon bout de temps, la mode est aux superhéros, et cette mode a sans problème marqué le manga avec des titres comme Ratman et Tiger & Bunny, ce dernier étant d'ailleurs une sorte de lien plutôt habile entre oeuvres typiquement japonaises et oeuvres influencées par les super héros américains de comics. Quand on voit débarquer une nouvelle série comme Hero Mask, un nouveau manga de super héros qui affiche dès sa couverture son influence comics, on se demande un peu si la série va réussir à se démarquer de la masse. Après lecture du premier volume, elle en a en tout cas les moyens.

Hero Mask a pour personnage principal le lycéen Mirai Shibuya, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'au départ ce héros n'est vraiment pas super : à peine est-il arrivé dans son nouveau lycée qu'il doit faire face à des voyous. Faible et peureux, et il ne doit son salut qu'à la mignonne Lilico Sasaki, la justicière du lycée, vedette du club des héros, désireuse de lutter de toutes ses forces contre les injustices même si elle n'en a pas le niveau. Traité de minable par cette dernière, Mirai n'a pas vraiment le temps de se poser des questions qu'il voit tomber du ciel un masque, qu'il enfile... et qui lui confère dès lors une incroyable puissance. Désormais possesseur de ce masque, il va alors se lancer dans la voie du super-héros.

Dans ses bases, Hero Mask réexploite un filon vieux comme la lune : un garçon faiblard se voit doté d'une grande puissance et va alors tenter d'apprendre à la maîtriser pour faire le bien. C'est la base de pas mal de shônen d'action, mais aussi celle de bon nombre de comics de superhéros, comme Spiderman ou Kick-ass. L'éditeur joue d'ailleurs beaucoup sur la comparaison avec ce dernier, et on peut effectivement voir un côté Kick-Ass principalement dans le personnage de Lilico, qui ne se lasse pas de tenter encore et toujours de lutter contre les injustices bien qu'elle n'ait pas de pouvoir ni une force colossale : elle n'a pour elle que sa volonté à toute épreuve, ainsi que sa hargne dans ses entraînements, ce qui suffit amplement à en faire un personnage de caractère, qui en jette. Mais la comparaison à Kick-Ass s'arrête à peu près là : là où aucun personnage de Kick-Ass n'a réellement de superpouvoirs, Mirai puis bientôt d'autres personnes en ont clairement dès qu'ils enfilent leur masque. L'aspect lycéen est lui aussi assez différent de Kick-Ass dans l'ambiance.

Cette ambiance lycéenne est d'ailleurs quelque chose qui ne trahit pas les origines japonaises de Hero Mask. Si la découverte de ses pouvoirs par Mirai renvoie plutôt à des codes de comics, les notions de club ou de gang sont bien ancrées dans les codes du manga, pour un résultat qui se veut donc légèrement hybride. Cet aspect hybride se ressent aussi dans les dessins : si les codes du manga sont là dans le découpage et la mise en scène, le coup de crayon de Yumika Tsuru a quelque chose d'un peu plus hybride, lui aussi, sont trait épais et sa tendance à croquer des visages parfois très marqués faisant un peu penser à des personnages de comics.

Tout ceci s'annonce donc intéressant, mais au-delà de ces éléments qui éveillent la curiosité, il y a surtout une mise en place loin d'être dénuée de défauts.
Déjà, si Tsuru propose un style graphique intéressant et prometteur, on sent que l'auteur ne le maîtrise pas encore très bien : le trait est régulièrement hésitant, les erreurs de proportion et de perspective sont légion, les visages sont parfois franchement bizarres, les scène plus mouvementées sont pour l'instant basiques... mais heureusement, les choses ont tendance à s'améliorer un peu au fil de la lecture.
Du côté du scénario, on a des premières pages pas forcément enthousiasmantes car expédiées, et ensuite un déroulement convenu, avec arrivée de Mirai dans le club, acceptation par Lilico, arrivée d'un autre compagnon... A l'image des premières pages, tous ces événements sont balancés assez vite. Ca a le mérite de faire arriver plus rapidement le début des choses sérieuses, mais c'est quand même un pue décontenançant par moments. En tout cas, les choses sérieuse,s elles semblent bel et bien arriver dans les toutes dernières pages, avec un coup de théâtre sombre qui donne forcément envie de connaître la suite et de voir quelle voie va prendre la série.

Maladroit dans sa forme et posant ses bases de manière très convenue, Hero Mask arrive pourtant peu à peu à poser un style intéressant, qui ne demande qu'à décoller et pourrait trouver une très bonne voie dès le tome 2. Affaire à suivre.


Critique 2


Depuis son enfance, Mirai Shibuya est persuadé qu’un super héros viendra le tirer d’un mauvais pas. Le jour de son intégration dans un nouveau lycée, ses rêves se concrétisent… en partie. Traqué par des voyous, Shibuya est sauvé par Lilico, membre du club des héros qui tente de faire régner la justice du mieux qu’elle peut, affublée d’un simple bandeau en guise de panoplie et dépourvue de toute capacité hors du commun. Les supers héros n’existent pas, c’est qu’aurait pu penser Shibuya si un bandeau lui confèrent une force surnaturelle n’était pas tombé du ciel…

Hero Mask fait partie des séries « Young » du Monthly Hero’s, magazine dans lequel Tonkam, en perpétuelle recherche de séries novatrices, n’hésite pas à piocher ses nouveaux titres. Dans son pitch de base, Hero Mask n’est pas sans rappeler un certain Kick Ass. Des personnages amateurs de supers héros mais dépourvus de capacité, une demoiselle vêtue d’un bandeau devant les yeux, un jeune homme qui va se retrouver embarquer dans des situations abracadabrantes malgré lui… Ce sont néanmoins les seuls ingrédients forgeant le point commun entre Kick Ass et Hero Mask.

L’introduction de l’histoire se fait de la manière la plus classique qu’il soit. Notre héros se voit affublés de supers pouvoirs lorsqu’il porte un masque trouvé par hasard, intègre un club d’amateurs de supers héros dont les membres dont deux jeunes filles aussi jolies que sexy, et ce dernier va même jusqu’à utiliser ses dons tout en essayant de cacher sa véritable identité, qui sera bien sûr rapidement percée à jour. A cela, ajoutons un premier bad guy, lui aussi détenteur de pouvoirs qui tombe rapidement dans le camp allié après s’être reçu une morale bien caricaturale. Pourtant, Hero Mask n’est pas mauvais et même si cette introduction est parfois assez maladroite, le titre séduit. Le concept des super héros a le vent en poupe, c’est un thème qui gagne à être développé dans le manga et peut-être que Hero Mask saura en faire une bonne histoire sur le long terme.

Ce premier opus prend le temps de présenter les personnages et la situation particulière dans laquelle Shibuya va se mettre. Les protagonistes sont des adolescents comme il en existe des milliers et comme beaucoup de jeunes gens, ceux-ci s’intéressent aux supers héros et rêvent d’en devenir. A ce titre, le récit peut permettre au lecteur sur s’identifier aux personnages, puis de rêver lorsque Shibuya entre en possession du bandeau qui lui confèrera ses pouvoirs. L’hommage aux comics est très présent puisque Akira, second détenteur de capacités, représente la pourriture de base, l’archétype du super vilain.
Tout le long du tome, Hero Mask tente de créer une trame de fond liée aux étranges masques. La particularité de ces reliques saute rapidement aux yeux du lecteur et le tout est d’en faire un élément scénaristique pertinent. Il faut néanmoins attendre la toute fin de volume pour leur donner une autre envergure et accentuer ainsi l’intérêt de l’histoire. D’ailleurs, les quatre dernières pages annoncent un changement radical dans la série, une tonalité qui pourrait s’assombrir et présenter les véritables supers vilains de l’œuvre. Surprenant, ce final réussit à susciter l’envie du lecteur d’ouvrir le second volume.

Graphiquement, on ressent la sensation d’un mélange de style oriental et de style occidental. Le trait de Yumika Tsuru est loin de s’apparenter à du comics mais le style très arrondi et les contours souvent appuyés donnent un rendu mélangeant deux styles graphiques très différents. Le tout est très agréable et convient parfaitement à cette histoire illustrant le choc des cultures, les choix artistiques sont ainsi véritablement pertinents.

L’édition de Tonkam est de très bonne facture. Hero Mask appartient à la collection Young et dispose d’un format aussi grand qu’un Liar Game ou un Gantz, permettant de mieux apprécier l’histoire. Aucune coquille n’est à constater, l’impression générale est honorable. L’éditeur a fait un très bon boulot sur ce titre !
En définitive, Hero Mask n’est pas exempt de défaut sur son premier volume. Les situations sont banales, les personnages parfois caricaturaux… Pourtant, le concept séduit et il semble y avoir de la suite dans les idées. Hero Mask sera une série à juger une fois la publication plus étendue mais pour le moment, on se prête volontiers au jeu, et on espère que le titre sortira de l’ordinaire sur le long terme.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs