Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 17 Septembre 2019

Asahi Mayuzumi est un étudiant japonais tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Véritable otaku, il va se retrouver du jour au lendemain avec des pouvoirs. Le rêve de tout geek me direz-vous ? Et bien dites-vous que dans cette univers, ce don est une véritable malédiction, qui n’est sensé toucher que les filles d’ailleurs. Les personnes à pouvoirs sont appelées « sorcières » et elles sont traquées par une organisation extrémiste qui n'hésitera pas à juger sans vergogne ceux qui les dérangent.

Je dois dire que je ne savais pas trop à quoi m’attendre en lisant cette série, Kurokawa ne m’ayant pas vraiment habituée à ce genre d’univers. Il n’empêche que j’ai très vite accroché à l’histoire, qui me rappelle pas mal les séries de Kentaro Sato. A la différence qu’ici, l’humour est peu présent et on tente véritablement de nous dépeindre un univers tangible, tout autant que ses personnages, très nombreux dès le départ. Et alors qu’on aurait pu s’attendre à un début en douceur avec un héros qui découvre progressivement ses pouvoirs et rencontre d’autres personnes comme lui, on se retrouve avec un Asahi directement enlevé par une organisation chargé d’éliminer toutes les « sorcières ». Celui-ci est donc condamné au bûcher et il ne sera recueilli par les autres qu’au terme de son calvaire, dont il se remettra de manière miraculeuse. Et ce ne sera que le début des ennuis pour noter héros qui devra, autant qu’il peut, se dépêtrer. Surtout que ses alliées seront loin d’être aussi accueillantes qu’on aurait pu le croire. Elles le garderont à l’œil car ils sont pareils, mais s’en méfieront, surtout Aya, une jeune lycéenne qui semble particulièrement détester le genre masculin. Et quand on voit ce que cette organisation réserve comme sort aux sorcières, on peut comprendre cette méfiance des hommes. En bref, « Helvetica » est un manga survival autour de jeunes filles avec des pouvoirs qui vont devoir accueillir dans leur rang un élément masculin qui pourrait leur être plus utile qu’elles ne l’auraient pensé au départ. C’est une série sans concession mais qui ne tend ni vers le gore gratuit, ni vers l’érotisation à outrance. La série a réussi à trouver un juste milieu, plutôt rafraichissante.

Au niveau de ses personnages, excepté notre héros, ils sont plutôt traités de manière superficielle, la preuve, on n’apprend le nom des sauveuses de notre héros que dans les dernières pages. On peut s’attendre à ce qu’elles prennent le devant de la scène dans les tomes suivants. Et on se demande également quel rôle joueront les meilleurs amis de notre héros, qui ne sont pour le moment que des spectateurs passifs.

« Helvetica » se rapproche assez du ton des « magical girl » de Kentaro Sato, sans la dose d’humour très noire et cynique de cet auteur. Ici, nous sommes vraiment dans une vision sombre de la société, appuyée par un dessin très précis et qui joue beaucoup avec le noir. Le dessin très stylisé est efficace et retranscris très bien l’univers sombre et sans concession de l’œuvre, tout en lui apportant une certaine dose de sensualité. En revanche, l’utilisation des ombres très marquées est parfois un peu abusive et enlève de la lisibilité au dessin.

Au niveau de l’édition, il n’y a rien à dire, Kurokawa a fait un excellent travail, que ce soit au niveau de la traduction, très fluide, que de l’objet, qui est très beau. La couverture est magnifique, atypique et joue très bien avec la police d’écriture de son titre et le code barre obligatoire. Et on appréciera la jolie illustration en début de tome, avec ses couleurs pastels qui donnent une certaine douceur que l’on ne retrouvera clairement plu à l’intérieur.

Pour les adeptes d’œuvres sans concessions, « Helvetica » est pour vous. Ça ne révolutionne clairement pas le genre, mais c’est une série qui part en tout cas sur de bonnes bases et qui promet d’être intéressante par la suite.
 

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
kayukichan
15 20
Note de la rédaction