Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 27 Mars 2025
Malgré le nouveau déménagement de Haoren et Chihiro, la menace représentée par Maya se fait toujours sentir: cet homme inquiétant, qui a un lien si étroit avec le passé de Haoren, se raccroche toujours à ce dernier depuis sa sortie de prison, et le pire semble à venir quand il retrouve la trace de Chihiro en le poussant à monter dans sa voiture. Le pire est sur le point d'arriver, et le début de vie normale que Haoren et Chihiro avait enfin réussi à trouver après des années de perdition est sur le point de voler en éclats. Si bien que, après un nouveau drame, Haoren, rongé par un sentiment de culpabilité injustifié, finit par prendre une décision radicale...
Ogeretsu Tanaka fait partie de ces autrices de boy's love qui n'hésitent jamais à proposer des récits sombres autour de personnages généralement un peu ou beaucoup en marge, la faute à un entourage et à une société ne leur ayant jamais fait de cadeaux. Et malgré les aspects un peu plus lumineux du tome 2 où le bonheur trouvé ensemble par les deux personnages avait quelque chose de touchant, ce bonheur était inévitablement destinée à s'effriter sous l'influence du fameux Maya, au point de faire prendre à Haoren un choix crucial et dur afin de protéger celui qu'il aime, par les seuls moyens qu'il connaît.
En résulte un volume sur lequel mieux vaut en dire le moins possible quant à son déroulement afin de ne rien spoiler, mais au bout duquel Tanaka ne cède pas aux facilités, et au fil duquel l'autrice, entre moments difficiles et violents, mélancolie poignante et élans doux-amers, cristallise soigneusement deux choses en s'appuyant sur ses habituelles qualités graphiques: d'un côté la beauté sincère des sentiments de Haoren et de Chihiro au-delà des épreuves, et de l'autre côté la dureté de son sujet et du milieu dans lequel ses personnages ont dû évoluer. Sur ce dernier point, même Maya, malgré son statut d'antagoniste, reste une figure que l'on ne peut vraiment détester, tant on sent que lui aussi a toujours été paumé, marginalisé et sans repères dans cette société. Et cela, quand bien même la mangaka en dévoile volontairement le moins possible sur lui afin d'en faire un éternel incompris.
Avec son lot de nuances, d'instant durs et de moments beaux et poignants, Happy of the End s'offre la conclusion qu'il fallait. On n'en attendait pas moins de la part d'une mangaka qui, au fil des années, s'est installée comme l'une des meilleures représentantes de son genre.