Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 03 Février 2011
Quand un couple se forme et se marie, généralement, il y a un peu d’amour. Et bien la pauvre Chiwa n’envisage même pas cela, puisque dans son esprit il est clair qu’Hokuto ne fait que se servir d’elle pour ses projets, et se montre parfois gentil par simple affection. Un peu comme avec un chien devant lequel on s’attendrit parfois. Le problème, c’est qu’elle-même est folle amoureuse de son mari. Sans parvenir à voir que, selon son comportement ambivalent et complexe, il en va de même pour lui. Enfin, c’est du moins ce que l’on devine à demi-mot, puisqu’Hokuto est d’ordinaire peu exploité. Pourtant, ce volume trois lui laisse d’avantage la part belle, dans de nombreuses situations où son ambiguïté transparait avec évidence et, souvent, beaucoup d’affection. La petite vie du couple Mamiya se poursuit donc tranquillement, du moins le plus possible, mais certains évènements vont venir troubler ce statut quo peu stable instauré entre les deux jeunes gens. Hokuto tombe malade de surmenage, il s’ouvre ensuite lors d’un voyage destiné à se rendre sur la tombe de sa mère, tout cela avant que Noël arrive et, qu’enfin, le jeune couple se rendre pour le nouvel an dans la famille d’Hokuto.
On l’admet directement, les petits chapitres présentent des thèmes très conventionnels et peu originaux pour un shojo, ou josei. C’est du déjà-vu, c’est d’un classique terrifiant ... avec beaucoup d’originalité, cependant. En effet, la relation entre les deux personnages est bien plus mature que dans un shojo et c’est alors intéressant de voir comment ils peuvent évoluer, en parlant d’autre chose que de la mièvrerie de l’amour à sens unique. Notamment, Hokuto est diablement efficace et attirant lors de la soirée de Noël. Réaliste autant qu’il est attendrissant, c’est sans doute l’un des moments forts de ce tome. Avec la visite à la famille d’Hokuto, qui permet de délivrer plein de petites pistes, en plus de se faire révéler en douceur Chiwa. D’une pierre deux coups, la mangaka passionne par le thème prometteur employé et les relations familiales intéressantes qui peuvent naitre de là et se voir exploiter tout en ciblant sur l’émotion de Chiwa et ses sentiments, parfaitement pertinents. Bref, un récit toujours agréable, à la fois léger et percutant, souvent amusant mais jamais ennuyeux, c’est un excellent petit josei qui ne paye pas de mine et, c’est définitif, Maki Enjoji se classe bien pour créer des personnages charismatiques, dont une héroïne pas trop cruche et suffisamment caractérielle et un héros viril, affichant clairement son statut d’homme ... à la différence de bien des shojos !