Happy Birthday : Critiques

Critique 2

Amis depuis les bancs de la fac, Sakato, Kôsuke et Yûtarô continuent de se fréquenter une fois entrés dans le monde du travail. Salarié dans une entreprise, tenancier d'un bar ou vendeur, chacun vit sa vie tout en partageant ses déboires et ses joies avec les autres autour d'un verre. Très liés par leur amitié, ils ne se cachent rien.

Pourtant, à travers les innombrables récits qui composent ce one-shot, nous allons découvrir que celle-ci va être mise à rude épreuve, au détour de flash-back et d'introspections.

YMZ n'est pas une inconnue pour les fans de BL puisque IDP a déjà publié un de ses titres, Labrado-Rescence. Une histoire tout aussi douce-amère que Happy Birthday, avec ses petits soucis et ses moments de bonheur.

On retrouve son trait léger, à la fois épuré et détaillé. J'entends par là qu' elle donne l'impression de tracer rapidement ses traits. Un geste vif qui donne parfois un côté gauche et vide à son style. Et de l'autre, elle remplit les cheveux et les vêtements de traits qui donnent du volume et de la contenance aux personnages. C'est très bizarre comme sensation, car on ne parvient pas à savoir si elle dessine simplement ou de manière poussée.

De plus, on peut noter une utilisation quasi inexistante de la trame, autrement que pour « coloriser » les tenues et les décors. Pas d'ombres hormis sur le visage des protagonistes lorsqu'ils sont affligés.

Cela renforce davantage ce style épuré qui porte parfaitement le récit.

Pour ceux qui préfèrent les histoires épicées et sensuelles, passez votre chemin. Ici, ce sont les sentiments et les questionnements des héros qui importent. Pas forcément les personnages en eux-mêmes pourrait-on dire. Au début, on se demande même où on va puisque seul Kôsuke apparaît comme ouvertement gay. On se dit alors qu'il s'agit davantage d'un shoujo que d'un shonen-ai, le récit allant sans doute s'orienter davantage sur son cas, Sakato et Yûtarô allant nous inviter à vivre leur vie d'hétéro, comme quoi dans la vie tout le monde galère quand il est question d'amour.

Et bien non ! Si ce manga est si épais, c'est justement parce que YMZ va parler de leurs doutes à tous. De leurs interrogations sur leur relation avec les autres pour Yûtarô, avec son père et Motoki (un lycéen qu'il aide) pour Kôsuke, et avec son supérieur pour Sakato.

Aucun ne va avancer sans embûches et se rendra compte que rien ne remplace ses amis quand on a besoin de comprendre certaines choses, quand on est perdu.

Quant à l'édition en elle-même, rien à redire. On a un travail impeccable. Et retrouver sous la jaquette une BD comme dans l'édition originale, ça fait toujours plaisir.

Avec Happy Birthday, YMZ prouve que l'on n'a pas besoin de dessins compliqués pour raconter une histoire. Un peu comme Isayama Hajime avec l'Attaque des Titans. D'accord, elle ne dessine pas aussi mal que lui, mais on ne peut pas dire que ses personnages soient bien proportionnés. Les sentiments étant avant tout le sujet principal de l'histoire, on va au-delà de ça, bien qu'en y regardant de plus près, son style est très agréable malgré quelques défauts.

Ce manga est vivement conseillé si vous avez envie de rire, pleurer et pester en un seul volume. Ou encore si vous en avez marre des histoires fantastiques avec des héros badass. Avec ce titre, on se dit que la vie quotidienne est elle-même une aventure.

Critique 1

Sakato, Kôsuke et Yûtarô se sont rencontrés à la Fac et ont développé une forte amitié. Maintenant, chacun poursuit leur route dans la vie active. Mais, ils continuent de se voir. D’ailleurs, chaque rencontre est l’occasion pour eux d’évoquer leur tracas quotidien ainsi que leurs déboires sentimentaux. Ils peuvent ainsi côté l’un sur l’autre en cas de coup dur et surtout pouvoir avoir du soutien et de l’aide en cas de besoin.

Après « Labradorescence », l’auteur, YMZ, revient avec un titre où l’amitié entre trois garçons est un véritable pilier pour affronter les difficultés sentimentales.

Nous faisons la connaissance de trois personnages foncièrement différents. Tout d’abord avec Sakato, salarié d’entreprise, tellement absorbé par son travail, qu’il en arrive à délaisser à chaque fois sa partenaire. De ce fait, il n’arrive pas à avoir des relations sentimentales sérieuses. Yûtarô est quant à lui employé de boutique. Il se montre assez discret et parle peu de sa vie personnelle. Malgré tout, il est là pour ses amis et donne des conseils. Pour finir, Kôsuke, le barman, qui ne semble pas assumer sa vie sentimentale en cachant ses histoires de cœur à ses amis.

Pour nous livrer les clés de compréhension sur la relation unissant ces trois amis ainsi que leurs cicatrices psychologiques, YMZ nous emmène à différents moments de vie de ces trois garçons. Cette manière de faire voyager le lecteur entre, à la fois le présent et le passé, dynamise le scénario. L’amitié est finalement au cœur de ce titre et voir ces trois garçons veiller l’un sur l‘autre est attendrissant. D’ailleurs, ce n’est pas moins de deux intrigues amoureuses que l’auteur nous livre. Tout d’abord avec Sakato, où un de ses collègues s’en est épris de lui. Puis avec Kôsuke où là, un jeune lycéen tombera complètement sous son charme. Très vite, l’auteur arrive à nous séduire sur ses intrigues amoureuses et c’est donc avec beaucoup d’impatience que nous attendons de lire le dénouement. Mais, elle en décidera autrement en ne faisant aboutir aucune relation sentimentale. Choix surprenant alors que chaque intrigue a bien été développée.

Concernant les graphismes, l’auteur ne joue pas la carte androgyne pour les personnages. Les traits des visages sont sobres, mais harmonieux. Pour pouvoir se retrouver entre le présent et le passée, YMZ utilise des trames plus foncées pour marquer une différence. Concernant la couverture, elle est très douce avec ses couleurs pales et le visage souriant de ces jeunes hommes. D’ailleurs cela donne le ton de cette œuvre. Quant à l’édition, elle est de bonne qualité.

Pouvoir compter sur ses amis est un bien précieux qu’il faut conserver. L’auteur réussit bien à faire passer son message sur l’amitié. Mais, il est frustrant qu’elle ait choisi de ne pas aboutir les histoires sentimentales amorcées. Nous finissons donc notre lecture aussi plaisante soit-elle avec un gout d’inachevé.