Hana Nochi Hare Vol.1 : Critiques

« Hana Nochi Hare » est la suite de la célèbre série en 37 tomes de Yôko Kamio : « Hana Yori Dango ». Prépublié au Japon via l'application Shônen Jump + de Shûeisha depuis 2015, son premier volume parait chez Glénat en avril 2018.

Depuis deux ans, le lycée Eitoku perd de son prestige. Un de ces bâtiments a même dû fermer pour cause de vétusté. Et les nouveaux inscrits se font de plus en plus rares. La cote de l’établissement a drastiquement chuté avec le départ de quatre garçons issus des familles les plus riches et influentes du pays. Ces jeunes hommes surnommés les F4 faisaient régner l’ordre dans le lycée. Toutes les familles fortunées souhaitaient y inscrire leur progéniture dans l’espoir de les voir tisser des liens avec eux. Aujourd’hui, cinq héritiers ont repris le flambeau. Ils se font appeler les Correct 5 et mettent un point d’honneur à faire expulser « les pauvres » pour redorer le blason de leur lycée. Leur technique est simple : un mélange de menace et de pression et le tour est joué. Leur chef, Haruto Kaguragi est prêt à tout pour éviter que la réputation de son école décline encore plus. Pour lui, seuls les élèves dont les parents font des donations sont dignes de rester inscrits à Eitoku. Dans ce climat de tension, les élèves les plus démunis n’ont qu’une solution pour ne pas se faire débusquer : rester discret. Oto Edogawa le sait et elle a pris un petit boulot loin de son lycée pour cette raison. Malheureusement pour elle, c’est dans sa supérette que se fournit le leader des Correct 5. Complexé par son physique, il n’a de cesse d’acheter toute sorte d’articles plus ridicules les uns que les autres. Élastique de gainage, pierre qui exauce les vœux ou même des plâtres de musculation. D’habitude, son major d’homme va récupérer ses commandes, mais comme il a fait une chute, Haruto se déplace. Son déguisement n’est pas suffisant pour cacher son identité et Oto le reconnait. Et de la même façon, ce dernier découvre que sa camarade ne roule pas sur l’or…

Ce premier volume de « Hana Nochi Hare » présente de très nombreuses similitudes avec « Hana Yori Dango ». Les deux séries se déroulent dans le même lycée. La lutte des classes semble être un des thèmes prédominants avec comme personnages principaux une jeune fille pauvre et un riche héritier égocentrique. Mais au lieu de se déclarer une guerre sans merci, ils vont devoir sympathiser, car chacun détient le secret de l’autre, et c’est peut-être sous cet aspect que leur relation s’avérera différente de leurs homologues. Il faut l’espérer, car sinon à quoi bon se lancer dans cette nouvelle histoire si elle n’apporte aucune nouveauté ? Bon, il faut quand même noter que la précédente série date des années 90 et que les jeunes lecteurs (mais aussi les moins jeunes…) n’ont pas eu l’occasion de la lire. Cette nouvelle intrigue va pouvoir ravir ce public. De plus, pour les fans qui auraient dévoré les excellents dramas adaptés de cette série à succès (Hana Yori Dango Live au Japon, Boys over Flowers en Corée), le passage à la version papier peut s’avérer difficile. En effet, les premiers graphismes de Yôko Kamio  manquent cruellement de saveur. Traits hésitants voir grossiers, proportion des visages et des corps plutôt fluctuante… Par contre, dans sa dernière série, ses dessins ont bien évolué et sont très agréables à regarder. 

«  A quoi ça sert de te pavaner et d’appeler ton groupe les Correct 5 si tu n’es pas fichu d’intervenir dans ce genre de situations ? »

Oto n’a pas sa langue dans sa poche. Malgré la situation délicate dans laquelle elle se trouve, elle ne peut s’empêcher de dire ce qu’elle a sur le cœur. Alors quand une jeune fille se fait malmener par des élèves d’un autre lycée et qu’elle se rend compte que Haruto ne s’en mêle pas, elle ne se gêne pas pour le remettre à sa place. Haruto n’a d’autre choix que d’intervenir. Cet épisode lui rappelle un souvenir qu’il chérit énormément : sa rencontre avec Tsukasa Dômyôji, le chef des F4. On découvre alors que Haruto lui voue un culte extrême, car ce dernier lui est venu en aide par le passé.

« Je compte sur toi pour veiller sur Eitoku ! »

Haruto a donc fondé les Correct 5 pour ne pas décevoir son idole. Yôko Kamio a eu une idée judicieuse en créant ce lien entre les deux protagonistes phares de ces deux séries. Cela justifie le début de son histoire et permet aussi aux fans nostalgiques de revoir des personnages et des lieux emblématiques Hana Yori Dango. Les clins d’œil s’avèrent sympathiques dans ce premier tome et ne sont pas gênants ni rebutants pour des lecteurs qui ne connaitraient pas les prémices. Par contre, à trop haute dose cela risque de devenir rébarbatif si la mangaka perdure sur cette voix dans les tomes suivants.

« Séduis-la… Quand une fille est amoureuse, elle fait tout ce qu’on lui demande ! »

Le conseil d’Issa Narumiya (un membre des Correct 5) pour s’assurer que le secret de son ami reste un secret est des plus cocasses. Haruto décide bien sûr de le suivre, mais sa vision de la « séduction » ne va pas correspondre aux attentes d’Oto. La rencontre du caractère bien trempé de la jeune fille avec les idées rêveuses et immatures de Haruto va produire des étincelles. Jusqu’où cet embrasement va-t-il les mener ?