Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 14 Mai 2014
Après s’être intéressée à l’énergie photovoltaïque, l’équipe HE se penche sur l’éolienne et découvrent ses avantages et inconvénients. Pendant ce temps, Urasawa a changé, ce qui ne l’empêche pas d’élaborer un nouveau complot pour piéger son rival…
Dernier volume pour cette courte série qu’est H.E, un titre court mais original qui se sera présenté comme un didacticiel sympathique de l’énergie renouvelable. Cet ultime opus vient nous donner quelques renseignements supplémentaires sur de nouveaux types d’énergie et tente d’apporter une réponse à la question : Sur quelle alternative se pencher ?
Après avoir décortiqué longuement l’énergie photovoltaïque, Boichi décortique l’énergie éolienne, qui parlera sans doute à tout le monde de nom mais qui cache bien plus de subtilités qu’il n’y paraît. Sur la quasi-totalité du volume, c’est de ce biais qu’il est question, aussi il n’est pas difficile de deviner que cette énergie fera partie intégrante de l’ultime solution. Les explications, dans un premier temps, suivent un schéma commun aux deux tomes précédents : interventions de nouveaux personnages se présentant comme des spécialistes, mise en avant des atouts et points faible de cette énergie.
Néanmoins, un peu de piment vient relever la sauce du récit avec le retour d’Urasawa, personnage qui a bénéficié d’une évolution un peu simpliste, digne d’un bon shônen, mais qui rend le personnage nettement plus appréciable en plus de renforcer la dimension humanitaire du récit. La dernière confrontation permet aux personnages de se poser les derniers questionnements adéquats pour rendre leur verdict. Pour le coup, la solution est un peu facile mais Boichi lui-même ne pouvait pas affirmer l’énergie renouvelable qui sauverait la planète entière. Aussi, son choix et logique et après nous avoir détaillé avec précision toutes ces solutions, l’auteur se montre convainquant.
Au final, la dimension fantastique du récit n’aura été que très peu exploitée, voir survolée. Les entrepotes, bien qu’ils apparaissent dans ce dernier tome, ne servent pas à grand-chose si ce n’est donner une vision plus mystique de notre monde et de ses ressources. Il n’est toutefois pas plus mal que le fantastique n’ait pas primé face à l’aspect pédagogique du récit.
Soulevons aussi la fin du récit par le biais d’un ultime chapitre déroutant, qui tente d’apporter une conclusion en phase avec l’esprit de la série et des thématiques soulevées. Quelques derniers renseignements construisent ce dernier épisode, des informations peut-être trop survolées pour qu’elles s’avèrent claires, ce qui est dommage étant donné leur importance. Et bien que le destin des quelques héros soit scellé et soulève la conclusion du récit qui, pour le coup, s’élève vers la Science-Fiction, c’est sur une petite note pessimiste que s’achève H.E si on compare l’œuvre à notre monde. Quelle est la volonté de l’Homme de vouloir sauver la planète face au profit ?
Ainsi s’achève H.E. Boichi, pour réagir au tristement célèbre 11 Mars 2011, nous aura proposé une trilogie riche en informations, se présentant comme un petit guide des énergies renouvelables à la sauce manga, sur fond d’intrigue fantastique. Jamais trop lourd, jamais trop vague, la série est une réussite dans son genre, et apportera indéniablement à tout lecteur, notamment grâce à son thème qui est, plus que jamais, dans l’ère du temps. Si quelques petites lacunes pas bien méchantes viennent ponctuer ce dernier tome, la série se sera révélée instructive et remarquable.