Gui Vol.1 - Actualité manga

Gui Vol.1 : Critiques

Gui

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 21 Février 2011

Accompagné de The Breaker, Gui vient inaugurer l'installation du nouvel éditeur Booken Manga au sein du marché souvent délicat du manhwa. Ce titre, terminé en Corée en 5 tomes, marque le retour de deux artistes déjà connus en France, puisque l'on y retrouve au scénario Orebalgum, scénariste de Cafe Occult, et au dessin Kim Oh-Young, dessinateur apprécié de Banya et High School.

Dans une Corée médiévale, le dénommé Mousang, un Murim (guerrier), pourchasse pour les abattre les uns après les autres les membres d'un groupe appelé les "Ihmé Mang Liang", armé d'une épée d'exception d'un certain Eong-Sa. Dans quel but le jeune homme poursuit-il cette quête ? On l'ignore encore. Mais ce que l'on sait, c'est que le traqueur est lui-même traqué: de mystérieux individus semblant issus de différents bord, de simples assassins à des membres du gouvernement en passant par une énigmatique organisation, l'observent dans l'ombre ou se mettent à l'attaquer...

C'est ainsi que se déroule le premier volume de Gui, une manhwa qui ne semble pas voué à faire dans la dentelle. Dès ce premier tome, ça tranche à tout va, l'impact visuel des scènes d'action étant rendu impeccable par le coup de crayon de Kim-Oh Young, encore plus abouti que sur une titre comme Banya, où son talent était déjà largement perceptible. Fin, précis, dynamique, le tout dégage une beauté et une puissance encore renforcé par l'expressivité des visages emprunt de furie des personnages, et par des plans et un découpage souvent bien choisis. La plupart des personnages, bien que classiques (à l'image de ce héros sombre, ténébreux, énigmatique et déterminé, cachant régulièrement son regard de tueur sous sa frange, ou des méchants bandits voulant profiter de la frêle jeune fille), se font facilement charismatiques. Ajoutons à cela des fonds souvent présents et réussis, et Gui se présente d'emblée comme une prouesse visuelle.

En ce qui concerne le scénario, bien malin est celui qui pourra dire où les auteurs vont nous emmener, car pour le moment, la déferlante de personnages et des mystères les entourant (qui est exactement Mousang ? Pourquoi poursuit-il cette quête meurtrière ? Pourquoi est-il lui-même traqué ? Que sont les "Ihmé Mang Liang" ? Quels objectifs entretiennent les sbires de l'Empereur, le Parti du Soleil, celui de la Lune ?) n'est aucunement contrebalancée par la moindre information concrète. Il faudra donc sans doute attendre le deuxième volume pour pouvoir se forger un véritable avis sur l'histoire, qui ne devrait pas tarder à s'éclaircir, notamment avec l'apparition, dès la fin de ce premier tome, d'une charmante mais non moins redoutable jeune femme qui deviendra probablement une compagne de route pour Mousang.

Toutefois, là où la lecture pourrait s'avérer un peu pénible pour certains lecteurs, c'est au niveau de la déferlante de noms et de termes typiquement coréens. Beaucoup de personnages et de groupes apparaissent ou sont évoqués dès ce premier tome, si bien qu'il faudra fournir un petit effort pour bien se repérer dans tout ceci. Fort heureusement, des notes de traduction sont là pour expliquer la plupart des termes spécifiques, ce qui facilite la tâche.

En attendant de voir l'histoire, pour l'instant totalement énigmatique, s'éclaircir, ce premier tome de Gui séduit très facilement, porté par la verve graphique de Kim Young-Oh. La lecture devient facilement prenante, et l'on a hâte de voir si la bonne impression va se confirmer avec les tomes suivants.

Pour l'un de leurs deux premiers titres, les éditions Booken Manga n'ont pas fait les choses à moitié. La couverture au vernis sélectif renferme un travail très satisfaisant, doté d'une qualité d'impression excellente, d'une traduction fluide, de notes de traduction vraiment bienvenue et de quatre très belles premières pages en couleurs. Pour couronner le tout, le lecteur pourra refermer le volume sur un dessin de Kim Oh-Young, dédicacé et dessiné exclusivement pour les lecteur français. Le genre de petite initiative qui ne paie pas de mine et qui fait pourtant vraiment plaisir.


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs