Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 13 Janvier 2014
Grâce au fourbe Kip, Raymond Fitzgerald a découvert le point faible de Grim Reaper : Luke, qu'il a kidnappé. S'en est suivi un duel au sommet entre Raymond et Brad, qui s'est soldé par la victoire de Grim Reaper. Mais tout duel a ses conséquences : alors que Luke a découvert la vérité sur l'identité de son frère, les hostilités sont désormais engagées entre les Grave Diggers et les Iron Butterflies, Kip étant bien décidé à en profiter pour éliminer Brad et tous ceux qui se mettront sur son chemin, grâce à une redoutable machine de guerre que lui a vendu un marchand de mort revenu en ville : un certain Edward King... le père tant haï de Brad et Luke !
Alors que Luke croit son frère mort, il ne sait pas encore que celui-ci vient de s'engager dans un redoutable combat à mort qui l'oppose à toute la pègre de Five Points. Il est devenu l'ennemi à abattre, aussi bien pour les Iron Butterflies que pour Kip et son père Gene McDowell. Et qu'on se le dise, ce n'est pas encore cette fois-ci que Masasumi Kakizkai surprendra, tan til enchaîne les bons gros poncifs du genre, voire même des facilités un peu irritantes... A ce niveau là, Grim Reaper n'est même plus un surhomme, il est carrément immortel.
Mais quoi qu'il en soit, dans les faits le récit s'avère toujours aussi efficace, principalement grâce aux talents de dessinateur d'un mangaka qui n'a pas son pareil pour créer des ambiances fortes et immersives. Entres autres, ses doubles pages figées sont toujours aussi savoureuses. Et puis n'oublions pas les petits détails historiques qui renforcent l'immersion, ici principalement l'apparition de la mitrailleuse Gatling.
Pourtant, c'est encore autre chose que l'on retiendra de ce qui, en quelque sorte, conclut une première partie à Five Points : la mise en avant de Gene McDowell, de son sens de l'honneur bien camouflé derrière son statut de mafieux, de son amour pour le quartier de Five Points qu'il a tenté de protéger comme il le pouvait, et de ses regrets vis-à-vis de son fils Kip... et d'un ancien ami ressurgi du passé. Le tout pour un joli final dans cette première partie.
Dans la suite du volume, l'heure est venue pour Brad et Luke de se lancer dans leur principale quête : la vengeance auprès d'un père horrible, qu'ils devront poursuivre, dans un premier temps jusque Saint-Louis et sa banlieue. Kakizaki pose des bases immersives, toujours jonchées de ces petits détails sur le contexte de l'époque (ici, l'émergence des chemins de fer et ce que cela entraîne), mais fait néanmoins à nouveau preuve de peu d'originalité et de poncifs dans les nouveaux protagonistes qu'il met en place : un jeune femme belle et caractérielle, sa mère infiniment bonne, un homme d'affaires sournois et un bon gros ultra-méchant sans humanité et avec une vraie sale gueule de vilain pas beau. Dès le départ, on sait comment tout cela va finir... mais voila, la magie visuelle de Kakizaki fait le reste.
En somme, les gros poncifs sont plus que jamais présents, les choses vont parfois un peu vite, mais si l'on arrive à passer outre ce manque de surprise, on trouve en Green Blood un récit toujours aussi prenant, immersif, simplement efficace.