Golden Kamui Vol.5 - Actualité manga
Golden Kamui Vol.5 - Manga

Golden Kamui Vol.5 : Critiques

Golden Kamui

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 17 Mai 2017

Critique 3

Sugimoto se retrouve sans le savoir face au tueur en série qu'il recherche sans se douter de son identité, il va même jusqu'à le sauver. Ils vont alors sympathiser, mais l'assassin reconnaît l'aura de tueur de Sugimoto et souhaite faire de lui sa victime ou son bourreau s'il s'en montre digne!
De son côté Shiraishi tombe entre les mains de l'ennemi et est contraint de passer un marché pour sauver sa vie.
La traque se poursuit et les morts sont toujours plus nombreux!

On reprend le titre avec le face à face opposant deux tueurs expérimentés, deux personnes ayant fait couler beaucoup de sang et possédant toutes deux une aura meurtrière, Sugimoto et Kazuo Enmi! Si la confrontation finira bien par avoir lieu il faudra passer avant cela par les délires de l'auteur mettant en scène un tueur en série aussi dérangé que malsain! Insister sur les dépravations d'un tel personnage peut-être intéressant, mais là tout ce que parvient à faire Satoru Noda c'est ridiculiser le personnage et annihiler toute forme de tension! Il introduit de l'humour là où il n'a pas lieu d'être, par conséquent cela ne fonctionne pas, et chose encore plus étrange Noda tente presque de rendre ce personnage attachant, mais là encore cela ne fonctionne en rien!
Pour le coup on ne comprend pas le parti pris de l'auteur qui passe totalement à côté du coche!

C'est d'autant plus pénible que cette partie du récit qui aurait dû être un grand moment est suivi d'une énième cession de "top chef des bois" où les personnages expliquent ce qu'ils cuisinent, commentent ce qu'ils mangent...en prenant leur temps tranquillement , à croire qu'ils ne sont pas pourchassés et que personne ne tente de les tuer!

La seconde partie du volume se montre bien plus intéressante puisqu'on assiste à une éprouvante partie de chasse à l'homme (ce qu'aurait du être le manga) entre soldats de la même unité, mais dont la loyauté diverge! Et pour le coup, ici l'auteur parvient à nous tenir en haleine et à rendre son titre vraiment passionnant!
On commence à se dire que la série est bien plus intéressante lorsqu'elle s'éloigne de ses personnages principaux, bien plus souvent occupés à cuisiner et débattre sur les outils et ustensiles Ainous!
D'ailleurs c'est bien simple, on en vient à survoler des pages entières de bouffe / commentaires qui viennent alourdir totalement le récit!

Si cet aspect du titre se montrait bien plus intéressant dans les tous premiers tomes, maintenant on se lasse de voir Sugimoto continuer à s'extasier de tout ce qu'il mange, l'effet de surprise devrait également être passé pour lui comme il l'est pour les lecteurs!

Un volume possédant deux parties bien distinctes et très inégales, et il est inquiétant que là où le titre nous tient en haleine c'est lorsqu'il s'éloigne de ses personnages principaux...


Critique 2



Quel étrange bonheur de reprendre des nouvelles de l’inlassable Sugimoto et de sa fine équipe. Une allégresse légère d’autant plus pimpante que notre cher héros avait été laissé en compagnie de ce qui pourra sans doute être considéré comme le plus grand psychopathe du Japon, voire même de l’Asie toute entière… et encore ! Davantage ? Peut-être bien…

D’une certaine manière, le présent ouvrage pourrait être regardé à l’aune de trois segments : une partie de pêche qui tourne au grand n’importe quoi ; une intense chasse à l’homme les pieds dans la neige ; une historiette de sirène qui n’en aurait pas espéré davantage. Car, oui, dans Golden Kamui – et contrairement à bien d’autres œuvres où les auteurs semblent en pane sèche d’inspiration – les situations toutes plus surprenantes les unes que les autres se bousculent, se croisent et s’enchainent sans crier gare. Cette richesse des situations – cette effervescence créative –, portée par un rythme fort bien calibré, devient une sorte de marque de fabrique propre à cette fresque hokkaïdienne.

Aussi, dès les débuts du présent ouvrage, et alors que tout ne faisait que commencer aux abords de quelques douces notes de piano, les choses vont rapidement tourner en un édifiant capharnaüm ! Satoru Noda a l’art et la manière de faire emprunteur à ses personnages des chemins différents pour ensuite meilleurement les réunir, chacun portant son lot de problèmes sur les épaules, pour un cocktail explosif. Et cette zone portuaire spécialisée dans la pêche au hareng va s’imposer comme le lieu d’un cocasse imbroglio meurtrier du plus bel effet.

Ledit auteur a également le don de garnir son récit de personnages improbables, et tel était le cas de ce grandiloquent chasseur d’ours Tetsuzo Nihei. Lequel chasseur-fou aura sans doute quitté que trop prématurément l’épopée, tant celui-ci était dans la place et que, par ailleurs, Satoru Noda puisse s’amuser toujours çà et là de quelques clins d’œil à son sujet. Et bien, ici encore, un personnage fera mouche : Kazuo Henmi, le mec le plus banal de la Terre qui n’est autre que le tueur en série le moins souhaitable.

Ce gars passe ses journées à liquider n’importe qui, n’importe quand et n’importe où. Et il accompagnera le protagoniste principal, à ses côtés. Sugimoto, ne sachant rien de lui, le croit faible et sans défense. Tout cela va donner lieu,  surtout durant l’épicentre de l’action en maelstrom susdite, à des scènes d’un comique de situation hautement puissant et intensément jubilatoire. La psychologie même de ce tueur en série animé d’un amour absurde à l’égard de Sugiimoto – à la croisée de la pulsion sexuelle et du fantasme d’une mort exacerbée – se veut parfois inénarrable.

Et si jusqu’alors  « Golden Kamui » excellait dans un registre distrayant, il va ici pratiquement flirter avec le transcendant lors du climax de l’incroyable scène de l’orque impliquant Kazuo Henmi. Un personnage que n’oubliera pas de si tôt le lectorat de Satoru Noda, tout comme Tetsuzo Nihei. La double page consacrée au jaillissement de l’orque pendant le duel sur la plage est saisissant par son coup de crayon : le trait de l’auteur sied allègrement à l’œuvre.

Le récit se poursuivra à travers les péripéties d’un protagoniste secondaire : Ginjiro Tanigaki. Un ex-membre de la septième division en cavale. Le bougre a sympathisé avec les Aïnous et cela ne plait guère à tout le monde. Alors qu’il ne s’était point encore remis de ses blessures, le voilà pris en chasse, en pleine forêt et par temps de forte neige, par un redoutable tireur d’élite. Une séquence lors de laquelle l’auteur se plait à apporter ses habituelles explications sur la faune, la flore ou quelques autres leçons de chasse et de maniement des armes. Difficile, jusqu’au bout, de deviner lequel sortira triomphant de cette escarmouche. D’autant que, même parmi ces derniers instants, les retournements de situations s’avèreront nombreux. Un superbe passage qui rappellera que Golden Kamui, notamment à raison de sa violence physique, n’est pas un titre à mettre entre toutes les mains.

Deuxième volume de suite à exceller. Sans jamais perdre le fil de son intrigue principale – laquelle se déploiera davantage dans les dernières pages du présent tome – l’auteur surprend par la richesse des situations livrées. Scènes au sein desquelles les personnages les plus singuliers viennent parfois remuer ciel et terre. Satoru Noda n’avait plus qu’à jongler entre ses différents protagonistes, néanmoins il ne cessera d’en introduire de nouveaux. Coupures gastronomiques et séances de chasse demeurent à l’ordre du jour, mais davantage contextualisés au point de paraître moindres. Golden Kamui se bonifie, et c’est tant mieux. « Hinna » !



Critique 1

Laissant Tanigaki blessé aux bons soins des proches d'Ashirpa dans le kotan, Sugimoto, sa jeune partenaire aïnou et le "roi de l'évasion" Shiraishi sont partis pour le bord de mer, au sein des pêcheries où a été repéré l'un des tatoués, un redoutable tueur en série. En sauvant un homme de la noyade, Sugimoto et Ashirpa ne savent pas encore que c'est leur cible qu'ils viennent de sortir de l'eau, et qu'il pourrait bien s'en prendre à eux ! Seul Shiraishi connaît son visage, mais celui-ci est temporairement séparé de ses deux compagnons...

Après le chasseur d'ours Tetsuzô Nihei, l'heure est déjà venue pour nos héros de se confronter à un autre tatoué... mais pour cela, Satoru Noda choisit une formule qui pourra étonner, car elle privilégie avant tout l'humour et l'absurde, là où l'on pouvait s'attendre à quelque chose de beaucoup plus tendu au vu du statut de tueur en série de Kazuo Henmi.
Vouloir étonner est, en soi, une excellente initiative, et de ce côté-là le mangaka ne se rate pas tant on ne s'attendait pas à cela. Le problème, c'est que l'idée, plaisante sur le papier, car voulant sortir des sentiers battus, se révèle en réalité très artificielle dans son traitement, à base de coïncidences et de moments où l'auteur force le trait. Vraiment trop rapidement balancés, l'espèce de sentiment d'extase idiot que Henmi ressent soudainement pour Sugimoto, ainsi que les élans maso de ce tatoué qui aimerait se faire tuer par un homme comme "l'Immortel", auraient pu donner quelque chose de fun s'ils n'étaient pas présentés avec de si gros sabots, de façon clichée et en véhiculant des stéréotypes crispants en Henmi. On suit alors ce grand n'importe quoi avec un sentiment mitigé, le summum étant la scène de l'orque qui aurait pu être délirante, mais qui est toute mal fichue, jetée à la va-vite en laissant circonspect.
Au final, la fraîcheur est là grâce à cette volonté de changer de ton et au cadre maritime, mais ce passage aurait pu être largement meilleur s'il avait été mieux amené et mené. L'ambiance absurde et loufoque de tout ce moment part d'une très bonne idée, mais déçoit quelque peu ayant été mal préparée et narrée de façon assez plate. Ainsi, à l'image du sous-exploité Tetsuzo Nihei, Kazuo Henmi ne restera pas dans les annales, et on commence à trouver la quête des tatoués quelque peu sous-exploitée dans les confrontations contre ces ennemis.

Heureusement, la suite du volume vient nous réveiller, en premier lieu parce qu'elle revient s'intéresser au soldat matagi resté en soins dans le Kotan où vit Ashirpa. S'affichant sur la jaquette, Ginjiro Tanigaki est mis à l'honneur, dès lors que le caporal Ogata et Nikaido, mutins de la 7ème Division voulant trahir Tsurumi, retrouvent sa trace et tentent de le faire parler, quitte à menacer la vie paisible du kotan...
S'en suit une chasse à l'homme plutôt rapide et rythmée, qui permet à Noda d'évoquer les ruses de certains animaux pour semer leurs poursuivants, ce qui est particulièrement difficile dans une nature enneigée où les traces restent et où il n'y a pas de végétation pour obstruer la vue. C'est aussi l'occasion de continuer à travailler les choses du côté de la 7ème Division, où les choses se compliquent quelque peu.

Quant à la fin du volume, elle voit notre trio principal faire une rencontre capitale : celle de Kiroranke, une connaissance d'Ashirpa, qui a à leur faire une révélation qui pourrait être fracassante si elle se confirme, donnant alors facilement envie de lire la suite.

En filigranes, Satoru Noda ne perd pas de vue ses autres axes. Les éléments de culture et de lien avec la nature environnante sont toujours au rendez-vous, par exemple via la pêche aux huchons, le respect témoigné aux arbres dont on retire l'écorce, et les croyances liées à ces arbres. De même, en dehors de ce qui se passe du côté de Sugimoto/Ashirpa et de la 7ème Division, le mangaka n'oublie pas de poursuivre doucement, mais sûrement les choses du côté de Hijikata, et du "pacte" qu'il a fait passer à Shiraishi... Autant d'éléments qui entretiennent le rythme.

En somme, on tient là un volume qui reste sur une bonne dynamique. Malgré la première partie de tome mal maîtrisée, Satoru Noda varie les choses, trouve globalement un bon équilibre, et sait rendre la lecture toujours aussi intéressante.

Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Erkael

13 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Alphonse

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs