Golden Guy Vol.1 - Actualité manga
Golden Guy Vol.1 - Manga

Golden Guy Vol.1 : Critiques

Golden Guy

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 17 Août 2022

Jun Watanabe est un mangaka qui a sa petite réputation chez nous. D'abord publié avec sa série longue Montage aux éditions Kana, c'est ensuite avec le titre horrifique Malédiction Finale chez Komikku qu'il nous a été proposé. Si l'auteur n'a qu'une petite notoriété dans nos contrées, il faut admettre que son dernier titre en date a su interpeller : Golden Guy.

Lancé en avril 2020 dans la revue Manga Goraku des éditions Nihon Bungeisha, le récit a su se maintenir en terme de durée, atteignant maintenant les six opus publiés sur l'Archipel. De notre côté, ce sont les éditions Mangetsu qui ont jeté leur dévolu sur la série qui promet une histoire de yakuzas teintée de mystères. Et force est d'admettre que la promesse est déjà honorée avec ce simple premier volume...

Âgé de 39 ans, Gai Sakurai est un yakuza aussi craint que respecté. Affublé d'une balafre sur le visage, il dirige dignement le clan Osaragi, une faction du puissant groupe Kikaku. Mais s'il a le respect de ses pairs, les discordes avec certaines branches du grand gang sont très présentes, et c'est ainsi que s'enveniment quelques frictions avec le clan Akane. D'une dispute a priori anodine, les tensions ne cesseront de grimper tandis que les événements se feront de plus en plus dramatiques. Entre quête de vengeance et découverte des véritables raisons qui poussent les rivaux à s'intéresser au clan Osaragi, Gai s'apprête à emprunter un terrain dangereux.

Avec Golden Guy, Jun Watanabe embrasse le récit de gangsters japonais sur fond d'une presque chasse aux trésors. Par l'histoire de Gai, cet homme prêt à se mettre la pègre à dos pour découvrir la vérité que semble cacher un vaste complot, le mangaka accouche d'un premier tome aussi rythmé que nerveux, jouant habilement avec les codes qu'ils caresse. Il faut dire que d'entrée de jeu, par diverses histoires de rivalités mafieuses, le manga s'entoure d'une belle tension, et ce sans même avoir besoin d'évoquer le cœur de son scénario. L'idée de clan qui s'entredéchirent dans l'ombre, à grand renfort de vendetta et autres manipulations, est un procédé digne du Parrain de Coppolo qui fonctionne tout à fait, surtout quand il est transposé dans la famille du protagoniste qu'est Gai. Le héros a bien son rôle à jouer dans le potentiel captivant de cette amorce : Charismatique tout en affichant certains degrés de légèreté, prônant la fidélité aux siens et vivant déjà une jolie histoire d'amour, Gai a tout pour nous séduire nous aussi. Il est l'incarnation, certes archétypale, du voyou droit et au grand cœur, ce qui fonctionne parfaitement tout la patte de l'auteur.

Une fois le plaisir de l'immersion passé, le récit se met assez rapidement en marche, jouant sur ces ficelles mafieuses pour dévoiler peu à peu un scénario plus ambitieux et qui ne se suffit pas de quelques histoires revanchardes... ou presque. Par des ambitions toujours en phase avec son esprit de yakuza noble, Gai mettra les pieds dans le plat dans quelque chose qui pourrait vite le dépasser. C'est en tout cas la sensation que nous procure le récit de Jun Watanabe, par sa tension grimpante, ses cadavres qui se multiplient, et certaines actions de personnages qui empêchent tout retour en arrière possible. Derrière cette accumulation, le leitmotiv se dessine peu à peu, menant avec lui son lot de mystères et son possible nombre de traîtres, dans cette histoire de quête de vérité où la confiance semble être finalement loin d'être celle que Gai confie à ses pairs.

On ne se risquera pas à développer davantage tant le récit, par ces éléments qui s'assemblent tel un joli puzzle, est une petite réussite dans cette amorce. Maintenant, on espère que le mangaka maintiendra le cap et saura densifier son œuvre tout en entretenant cette qualité au fil des opus. Par ses éléments scénaristiques, son sens du rythme et sa patte visuelle qui croque le hard-boiled à pleine dent, Golden Guy ne met pas plus de quelques pages à convaincre.

Côté édition, on saluera le travail de Mangetsu et de ses équipes, que ce soit par la traduction bien vivante et efficace de Vincent Marcantognini, le lettrage et l'adaptation graphique bien calibrés de Tom « Spade » Bertrand, ainsi que la maquette de couverture ravissante de Haikel « Luchisco » B. Pour couronner le tout, sur l'aspect visuel, l'éditeur garni le titre de sa première de couverture d'un joli effet de dorure à chaud, choix aussi stylisé que censé après lecture de l'opus.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs