Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 23 Septembre 2010
Les têtes continuent de défiler à la Casetta Dell'Orso tandis que l'on en apprend toujours davantage sur les différents membres du personnel de celui-ci. L'histoire de ce troisième opus se situant après Ristorante Paradisio, on retrouve donc la charmante et pétillante Nicoletta qui ne se prive pas pour apporter son grain de sel de le quotidien de chacun. Ce sera l'occasion de développer un peu plus Lorenzo, mais aussi monsieur Rizzo, un homme qui éprouve bien des difficultés avec son couple !
Déjà la fin qui arrive pour Gente ! Dommage, dommage. Surtout compte tenu de la qualité de la série et de l'intérêt croissant que l'on porte aux différents protagonistes de cette dernière. Pas de réelles surprises ici, on retrouve ce qui avait parfaitement bien marché précédemment. Tantôt l'on oublie quelque peu le restaurant pour se concentrer sur les relations entre personnages secondaires dans un tout autre environnement, tantôt on en revient à ce lieu de plaisir afin de se recentrer sur les principaux intervenants et sur leurs petits soucis de tous les jours ou, inversement, sur leurs moments de bonheur, éphémères ou non.
La tarentelle des sentiments instaurée par Natsume Ono continue de battre son plein, jouant sur le registre de la légèreté, du chagrin, de la douceur. Malgré les quotidiens parfois compliqués et les mines désabusés que l'on est invité à suivre et découvrir, une véritable chaleur se dégage du récit qui ne cesse de nous séduire toujours davantage. L'auteur maitrise clairement son sujet et joue, tout en subtilité, avec les différents éléments qu'elle a introduit dans son univers. Il est également appréciable de la voir s'attarder sur des personnes plus ou moins délaissées jusque là, à l'image de Lorenzo.
Par contre, on regrettera un petit peu le fait qu'elle ait par moment du mal à apporter de la variété dans l'apparence de ses intervenants. On a, et c'est bien dommage, parfois difficile à reconnaitre exactement qui est qui. Est-ce quelqu'un que l'on connait mais évoluant quelques années plus tôt ? Ou bien pas du tout ? Enfin, cela ne vient pas non plus gâcher la lecture, loin de là. On aurait également aimé avoir droit à l'un ou l'autre opus supplémentaire, histoire de prolonger encore un peu ce délicieux met. Cela dit, la série s'arrête probablement à un bon moment, tout bien réfléchi.
Au niveau de l'édition, on notera quelques erreurs assez aberrantes qui sont venues se glisser dans les textes. Inversion de noms entre Olga et Nicoletta, cette dernière qui parle de monsieur Rizzo à la première personne,... Peut mieux faire ! C'est d'autant plus étonnant que ce n'était pas le cas dans les volumes précédents. Néanmoins, on retrouve en fin de tome quelques pages consacrées à la version anime de la série. Voila de quoi se racheter, en partie !
Gente se conclut donc de manière tout à fait appréciable. L'auteur aura su, au travers des différents tomes, dépeindre avec précision, maitrise, et originalité la vie de quelques italiens, et surtout italiennes, passionnés de restauration, et d'hommes mûrs, presbytes si possible, bien évidemment ! Voila un sujet inattendu de la part d'un auteur étonnant pour un seinen qui n'aura cessé de surprendre. Une chose est en tout cas certaine, le travail de Natsume Ono, que ce soit celui réalisé ici-même ou celui effectué sur Goyo, son autre série, est à découvrir très vite si ce n'est déjà fait !