Genkaku Picasso Vol.3 : Critiques

Gengaku Picasso

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 09 Février 2012

Pour le troisième et dernier volume de Genkaku Picasso, Usamaru Furuya reprend la même formule que pour les deux premiers. Hikari Hamura, surnommé Picasso par ses camarades, va devoir effectuer des bonnes actions sous peine de voir son corps pourrir. Pour ce faire, il devra dessiner les problèmes des personnes qui l'entourent, et avec Chiaki, son amie décédée revenue sous la forme d'un ange miniature, plonger dans ses œuvres afin de les comprendre.

Cette fois-ci le schéma du livre est un peu particulier, puisqu'il n'est pas divisé en quatre histoires comme les précédents tomes. Celui-ci se compose de deux histoires classiques, et d'une conclusion qui s'étend sur près de la moitié de l'ouvrage.

Avec les deux premiers dessins de Picasso, Usamaru Furuya continue à explorer le mal-être adolescent. Ainsi, à travers un cas extrême comme un hikikomori (personne recluse, refusant de sortir) persuadé que l'avenir sera fait de guerre ou de famine, le mangaka aborde des thèmes susceptibles de toucher un grand nombre. En l'espace de deux chapitres, Usamaru Furuya traite de l'abandon des rêves, des difficultés à réussir son futur, de la vision de l'avenir, de la pression familiale ou encore des troubles sur l'enfant que peut apporter la séparation des parents.
Lors du second dessin, le mangaka parle de l'amour, de ses déceptions, ses regrets, ses peines, ses souvenirs... C'est un sujet plus banal certes, mais on sent la volonté d'Usamaru Furuya de traiter l'ensemble des troubles liés à l'adolescence. Par ailleurs, les thèmes relevés dans Genkaku Picasso sont visibles dans les autres mangas de l'auteur. Les personnages de cette seconde histoire pourront par exemple nous rappeler le lien entre Jin et Nanako dans Tokyo Magnitude 8.

Le plus de cet ultime volume, c'est une conclusion des plus réussies. Après avoir réalisé dix bonnes actions, Picasso va se retrouver à devoir lutter contre ses propres démons. Autant dire que c'est loin d'être gagné pour le solitaire petit génie qu'il est. Heureusement que ses amis, les gens qu'il a sauvé, pourront lui prêter main forte et le soutenir.

Rappelons tout de même que malgré les faits que Genkaku Picasso provienne d'un magazine destiné à un public de jeunes adolescents, traite des tourments de ceux-ci et que certaines scènes soient très drôles, le manga n'est pas à conseiller à tout le monde. En effet, certaines scènes sont plutôt glauques, voire même insoutenables pour les âmes les plus sensibles.

Du côté de l'édition on notera l'épaisseur du volume (plus de 300 pages) et le fait qu'un petit poster soit proposé en cadeau. Cependant on regrettera une traduction pas toujours au poil. Par exemple le mot hikikomori n'est pas expliqué sous forme de note. Plus choquant encore, l'utilisation de terme hentai pour désigner Picasso. Une adaptation française de ce mot par «pervers» ou même «sadique» n'aurait pas été de trop...

Au final Genkaku Picasso est un ensemble d'histoires courtes ayant un fil conducteur commun. Grâce à elles, Usamaru Furuya traite de thèmes qui lui sont chers, et qui peuvent toucher chacun des lecteurs. Les difficultés du quotidien et le mal-être des jeunes sont ici mis en avant de manière très originale, à travers une passion de l'auteur: le dessin. Malgré qu'il parle de problèmes ancrés dans la réalité, Usamaru Furuya exagère volontairement ses histoires. Du coup, le côté naïf de certaines conclusions ne laisse pas forcément un arrière goût amère, même si on a parfois l'impression que c'est trop vite expédié. Genkaku Picasso est en définitive une petite série, pas forcément indispensable, mais qui sort du commun et qui se révèle être très intéressante à lire.


jojo81


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
jojo81
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs