Genkaku Picasso Vol.1 - Actualité manga

Genkaku Picasso Vol.1 : Critiques

Gengaku Picasso

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 07 Octobre 2011

Après Je ne suis pas un homme chez Casterman et Litchi Hikari Club chez IMHO, c'est au tour des éditions Tonkam de débuter une nouvelle série d'Usamaru Furuya. Genkaku Picasso va être l'occasion pour les lecteurs francophones de découvrir l'auteur dans un genre qu'on ne lui connaissait pas: le shonen.

Hikari Hamura est un lycéen qui dessine à longueur de temps. C'est pour cela que ses camarades de classe le surnomme Picasso. C'est un jeune homme taciturne, au physique discret, qui ne va jamais vers les gens. Il n'a qu'une seule amie. Son amie c'est Chiaki, une jeune fille qui aime se plonger dans des livres abordant la psychologie. Ils sont les deux seuls membres du club «Au bord de l'eau». Pendant que Picasso dessine, Chiaki lit. Mais un jour, manque de bol, un hélicoptère s'écrase sur les deux lycéens. Si Picasso s'en sort sans blessure grave, Chiaki décède dans l'accident.
Mais la réalité est loin d'être aussi simple. Si Picasso est encore en vie, c'est parce que Chiaki a imploré les dieux d'épargner le jeune dessinateur. Cette dernière revient voir Picasso sous la forme d'une fée pour lui annoncer que s'il veut continuer à vivre, il doit venir en aide aux gens qui l'entourent.

Au contact d'une personne malheureuse, Picasso se met à dessiner ce qu'elle ressent. Aidé de Chiaki, le jeune homme va essayer de décrypter ses œuvres afin de faire retrouver le sourire à la personne concernée. Pour cela, les deux lycéens devront entrer dans les dessins de Picasso et ils n'en sortiront qu'une fois les problèmes résolus. Le rythme du manga est d'une bonne action par chapitre. Pour autant les histoires restent plus ou moins liées. Les individus devant être sauvés étant pour la plupart des camarades de classe de Picasso, on verra rapidement des personnages intervenir de manière récurrente et des relations évoluer.

Vous l'aurez compris Genkaku Picasso explore le mal être des adolescents à travers la psychologie et la fantaisie. C'est un thème que l'on retrouve souvent dans les manga de l'auteur, et tout particulièrement dans L'âge de la déraison. Ici, Furuya ne nous livre pas un récit seulement sombre. Il y insère quelques touches d'humour. C'est d'ailleurs assez surprenant de se retrouver face à des passages vraiment drôles. Mais attention tout de même, malgré sa classification shonen, Genkaku Picasso reste du Furuya. Il faut comprendre par là que le manga n'est pas à mettre entre toutes les mains. L'auteur y parle de meurtre, de bondage, de suicide,... En plus les dessins de Picasso ont une allure glauque qui pourra en déranger certains. Que les âmes les plus sensibles n'hésitent pas à passer leur chemin.

Ceux qui ont lu les manga précédents de l'auteur reconnaîtrons sans l'ombre d'un doute son style graphique. Le physique accompagne bien la personnalité des protagonistes, et c'est surtout valable pour Picasso. Sa petite taille fait de lui un lycéen discret et sa paire de lunette trop grande fait ressortir son côté intellectuel. On notera aussi que le jeune homme a quelques tics comme ronger l'ongle de son pouce gauche ou remettre ses lunettes en place avec son index. Il est agréable de remarquer que l'auteur nous offre une gamme de personnages assez variée. Concernant les décors on remarque un contraste entre le monde réel et celui des dessins. Les décors du monde habituel sont très basiques, ils sont même bien souvent vides. Dans le monde des dessins c'est l'inverse. C'est plutôt sombre et une sensation de "décors crayonnés" se dégage. De ce fait, l'impression que l'on se trouve dans un croquis de Picasso est renforcée.

Concernant l'édition, trois aspects sont notables. Le premier est l'épaisseur du livre: il s'étend sur plus de 250 pages. Ensuite, en début de tome on retrouve une petite affiche en couleur. C'est par ailleurs la seule fois que l'on aura l'occasion de voir autre chose que du noir et blanc en ouvrant le livre puisqu'il ne contient pas de page colorée. Et pour finir la postface a été réalisée par un psychiatre. Ça en dit long sur le contenu du manga.

Il faut bien avouer qu'Usamaru Furuya a écrit de meilleurs manga, mais Genkaku Picasso s'en sort avec les honneurs. Moins bouleversant que Litchi Hikari Club, moins envoûtant que La musique de Marie, moins critique que L'âge de la déraison, le premier shonen de Furuya à paraître en France saura néanmoins convaincre les habitués de l'auteur comme les non-initiés.


Jojo81


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
jojo81
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs