Genesis Vol.9 - Actualité manga
Genesis Vol.9 - Manga

Genesis Vol.9 : Critiques

Sôsei no Taiga

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 05 Octobre 2023

Au vu de leurs armes et outils bien trop perfectionnés pour l'époque, cela ne fait désormais plus aucun doute pour Taiga et les siens: les néandertaliens ont à leur tête un stratège qui vient sûrement, lui aussi du futur. Et si nos héros ne connaissent pas encore l'identité et l'époque exacte de ce stratège, le lectorat, lui, sait désormais qu'il s'agir en réalité d'un groupe de soldats allemands de la 2e Guerre mondiale, et que ceux-ci sont, malgré l'époque, toujours aussi déterminés à mener à bien l'effrayante idéologie de leur Führer...

Ainsi ce 9e volume commence-t-il sur un premier tiers nous proposant de découvrir les principales têtes de ce petit groupe nazi, comme l'impitoyable et expérimenté Wolf ainsi que le chef Klaus qui peine à trouver ses marques, la manière dont ces hommes se sont eux aussi retrouvés plongés en pleine Préhistoire sans pour autant perdre de vue leur nauséabonde idéologie (d'où leur chasse aux homo-sapiens à cause de leur couleur de peau), et la façon dont ils sont parvenus à manipuler les néandertaliens pour les ranger à leur cause. Dans les faits, la partie dure sans doute un peu trop longtemps pour ce qu'elle a à raconter, mais elle a le mérite de mieux poser l'ennemi que Taiga et les siens devront forcément affronter un jour ou l'autre, mais aussi de souligner autre chose: la façon dont ces soldats allemands se raccrochent encore et toujours aux idéologies du Führer comme unique guide, même à une époque où tout ça a encore moins de sens (déjà que ça n'en a aucun à notre époque), comme s'ils étaient incapables de quoi que ce soit d'autre.

Avec ce petit focus sur les ennemis allemands, Kouji Mori semble, fort logiquement, nous préparer plus que jamais à la confrontation contre eux. Et pourtant, il faudra encore attendre avant d'en arriver là, car la suite du tome reste relativement calme mais non moins intéressante, notamment en se concentrant sur deux aspects parallèlement aux batailles contre les néandertaliens qui perdurent.

Tout d'abord, le cas de Ren qui, d'une certaine manière, s'oppose toujours au côté guerrier de Taiga et des autres, en leur reprochant même de tuer les néandertaliens qui sont eux aussi des humains. Mais en critiquant Taiga, Ren semble surtout cacher son propre mal-être, lié à son incapacité à se battre et à trouver à quoi il sert à cette époque. Il suffira de quelques paroles pertinentes de Riku, sorte de grand frère mature, pour peut-être décanter la situation. l'idée de faire aussi bien que possible ce qu'on peut, plutôt que faire ce qu'on veut sans en être capable, est intéressante et pleine de sens, qui plus est dans le cas de Ren pour faire ressortir ses propres qualités et, enfin, peut-être trouver sa propre place et sa raison d'être dans la tribu.

Ensuite, les tourments intérieurs de Taiga, qui s'accentuent encore suite aux remarques de Ren: pourquoi faut-il tuer tous ces néandertaliens agressifs et ainsi semer la mort en permanence ? Pourquoi ne pas plutôt trouver un terrain d'entente ? Quel est le sens de ce conflit ? Y en a-t-il seulement un ? Le message de Kouji Mori, sans être très subtil, est clair et se confirme dans sa postface sur le rabat de la jaquette, concernant la stupidité du racisme et des extrémismes qui font plus de mal qu'autre chose aux peuples, aux pays et aux sentiments patriotiques.

Parfois un peu long pour ce qu'il a à raconter, ce tome n'en reste pas moins très intéressant dans l'ensemble et se lit tout seul, porté par la vision claire du mangaka. Notons enfin, en fin de volume, une touchante double-page où Kouji Mori rend hommage à son ami proche Kentaro Miura, qui était alors décédé quelques mois avant la parution nippone du tome. On y découvrira même quelques ébauches de dessins faits par Miura pour Genesis, série à laquelle il participait parfois et qu'il adorait lire.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs