Genesis Vol.4 : Critiques

Guidé par Tiari, la jeune homo-sapiens qu'il a sauvée d'une attaque de néandertaliens et dont il apprend peu à peu le langage, Taiga était désespéré en retrouvant le camp de ses amis saccagé... avant de découvrir qu'ils ont été faits prisonnier dans le village de sa nouvelle amie ! Alors que Tiari défend Taiga et ses amis auprès des siens, Mjanja, le patriarche de la tribu d'homo-sapiens, décide de laisser une chance à notre héros de prouver sa fiabilité et sa valeur à travers un combat. mais pas n'importe quel combat: un duel à mort contre Nakum, l'homme le plus fort du village et le grand frère de Tiari...

Ce 4e volume démarre donc, comme le laissait deviner la fin du tome 3, par ce fameux duel qu, le temps de quelques dizaines de pages, ne laisse évidemment pas de place à la surprise quant au résultat final, sinon il n'y aurait juste plus de série. Cet affrontement est néanmoins assez intéressant pour certaines choses: la mise en avant de certaines techniques de défense forcément inconnues à l'époque préhistorique (clés articulaires, techniques d'étranglement), et surtout le fait qu'il existe forcément une méfiance de la part des homo-sapiens vis-à-vis de ces étrangers bien différents d'eux que constituent nos étudiants.

La suite du volume va, alors, précisément jouer en partie sur cette défiance à atténuer. Alors que nos héros ont l'autorisation de s'installer en lisière du village et de chasser sur les terres aux alentours, ils n'ont dans l'immédiat ni le droit de pénétrer dans la bourgade, ni la possibilité de participer aux chasses des homo-sapiens avec eux. Au gré de certains échanges de langages mais aussi d'objets/inventions utiles, chacun des deux "camps" tâche alors, peu à peu, et surtout sous l'impulsion de Tiari côté homo-sapiens, de briser la glace pour mieux s'entendre voire coopérer et bâtir une relation de confiance.

Cela donne un volume un peu linéaire, et au fil duquel Kouji Mori s'applique également à distiller des petites informations souvent biens connues mais toujours bonnes à rappeler: l'importance des fourrures pour les peuples de cette époque, la chasse avec quelques stratégies comme le rabattage, la domestication des canidés via le loup Wolf qui garde encore un instinct sauvage, l'importance du sang frais pour accumuler des vitamines à une époque où l'agriculture n'existait pas encore, les méthodes de conservation de la viande, l'impact fort de l'invention de la roue... Les petits développements proposés par le mangaka restent généralement succincts et académiques, mais ils ne manquent jamais d'intérêt.

C'est ainsi que ce tome défile en restant plutôt plaisant à suivre, jusqu'à une dernière partie accentuant une tout autre donnée malheureusement réelle elle aussi: la guerre, qui a toujours fait partie de l'histoire humaine, et qui nous laisse ici sur un nouveau conflit face aux néandertaliens.