Gate - Au-delà de la porte Vol.18 : Critiques

Arrivés à Kunappunui sur les conseils de Hardy, le groupe d'Itami et la troupe de scientifiques et de journalistes y découvrent quelque chose d'impensable: une sorte de brouillard noir qui stoppe apparemment toute vie de ce qui le touche, faisant même suspecter à Rory l'arrivée bien trop tôt de l'Apocryphe, fumée du vide censée rebooter les êtres vivants sous leur forme primitive quand ils auront tous disparu. Le professeur Yômei, lui, analyse la situation sous un angle précis: si cette inquiétante brume est réellement apparue à cause de la porte, il va falloir la fermer et la condamner afin d'empêcher la brume de réduire le monde à néant... ce qui engendrerait bien d'autres problèmes ! Le Japon et les autres pays de notre monde seraient-ils seulement d'accord ? Même question pour l'Empire qui s'est allié aux japonais et a besoin de leur puissance militaire ? Allant toujours plus loin dans ses réflexions, et suivi dans ce sens par Lelei, Yômei nous donne même l'occasion d'aborder des sujets aussi complexes que les axes dimensionnels, leurs possibilités, la distorsion de l'espace-temps, la théorie des cordes... dans un rendu certes bavard mais assez clair qui, avant tout, nous fait bien sentir toutes les connaissances de la jeune mage humaine... Et Lelei n'a précisément pas fini d'être au centre de l'attention puisque c'est elle qui propose une surprenante alternative pour éviter que la Porte soit définitivement fermée ! Cela pourrait, à terme, offrir plus que jamais une place de premier plan à la jeune fille: certes elle pourrait devenir un sujet de Hardy au grand dam de Rory, mais surtout elle risquerait de se retrouver au centre de bien des querelles, à commencer par les conflits politiques de l'Empire où Zorzal risquerait de tout faire pour l'assassiner. Et puis, la fermeture de la Porte pourrait signifier le retour au Japon d'Itami et d'autres hommes qui, à l'image de Kurata, préfèreraient rester dans cet autre monde.

Les enjeux se révèlent alors assez nombreux et prégnants autour de cette fameuse brume, mais les auteurs n'oublient pas pour autant les autres aspects du récit. A Telta où Zorzal a installé son nouveau fief en proclamant toujours que le pouvoir lui revient, il y a des choses à retenir entre Duran qui prend ses distances, Tyuule qui continue discrètement ses petites manigances, et Furuta qui choisit d'accorder sa confiance à la guerrière-lapine. Les relations entre Gisèle et Yao ne sont pas oubliées, elles non plus, l'heure pour elles deux étant venue de s'expliquer un petit peu au sujet de l'affaire du dragon cracheur de feu. Quant à Delilah, la voici qui retrouve enfin la piste de Fuyuki Matsui, un homme de notre monde qui était porté disparu. Et de manière générale, histoire de détendre un peu l'atmosphère au fil de ce volume assez dense, les auteurs se plaisent à distiller plusieurs petites notes d'humour et de légèreté, entre les fétiches furry de certains, les nouveaux sous-entendus de Yao ou d'agréables moments aux bains propices à un petit peu de fan-service, le tout passant assez bien dans ce tome en particulier.

Nous voici donc, mine de rien, face à un tome plutôt riche et intéressant, où les intrigues n'avancent pas particulièrement, mais où les développements affichent pas mal de promesses pour la suite.