Garçon d'à coté (le) Vol.1 - Actualité manga
Garçon d'à coté (le) Vol.1 - Manga

Garçon d'à coté (le) Vol.1 : Critiques

Tonari no kaibutsu-kun

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 04 Avril 2014

Forte de sa popularité au Japon et de son adaptation animée réussie (à paraître en France chez Black Box), le manga Tonari no Kaibutsu-kun de Robico débarque enfin en France, non sans avoir fait grincer quelques dents chez certains fans, la faute à une couverture à la typographie un peu austère et à son nom français devenu Le Garçon d'à côté. Et si cela n'est qu'un problème minime qui n'entache aucunement le plaisir de lecture, il faut avouer que le titre japonais, qui signifie littéralement "Mon voisin le monstre", offre une meilleure idée de ce qui nus attends dans ce shôjo bouclé en 13 tomes. Car en guise de duo de personnages principaux, on a deux adolescents qui, tout compte fait, on tous les deux quelque chose d'assez monstrueux.

En premier lieu, il y a Shizuku Mizutani, la tête de classe, qui n'a toujours vécu que pour étudier, au point de ne pas avoir d'amis et d'être toujours apparue comme une sans coeur... ce qui lui va très bien, puisque de toute façon, seule sa personne l'intéresse, et qu'elle envoie valser sans vergogne quiconque lui demande un service. Ce prototype de la fille froide va pourtant voir son quotidien chamboulé quand elle va être chargée d'apporter des polycopies de cours à Haru Yoshida, son voisin de classe qu'elle n'a toujours pas vu puisqu'il s'est fait virer dès le premier jour suite à une baston, et qu'il n'a toujours pas remis les pieds au lycée. Et ce Yoshida est un garçon pour le moins... étrange. Complètement déconnecté de la réalité, il ne trouve rien de mieux que de jeter par la fenêtre en découvrant Shizuku chez lui, avant de l'agripper en sortant d'un buisson et de déclarer unilatéralement qu'elle est son amie. Rien que ça.

Ainsi Shizuku doit-elle désormais se faire à la présence de ce garçon qui la colle partout. Mais sans qu'elle s'en rende compte, notre héroïne est de plus en plus intriguée par Yoshida, un bonhomme définitivement à l'ouest. Fort à la baston et mettant des mandales un peu n'importe quand, n'ayant aucune connaissance des conventions comme la façon de s'asseoir en cours ou la proximité signifiée par les noms et prénoms, déclarant un peu quand il veut et tout haut ce qu'il a en tête sans arrière-pensée... Yoshida est un garçon totalement exubérant, et c'est précisément ce qui le rend amusant, difficile à cerner, et ce qui intrigue Shizuku. D'autant que sous ce comportement bizarre, il cache surtout une naïveté et une pureté qui confinent parfois à une méconnaissance exagérée du monde (franchement, le coup du déshabillage pour le cours de gym est très drôle, mais on se demande quand me^me comment, au lycée, le bonhomme peut être autant à la masse sur une telle évidence), et c'est précisément cela qui, étonnamment, va toucher tout naturellement la jeune fille, elle qui n'avait jamais été émue par personne. A partir de là, elle risque fort de changer de caractère par petites dose,s en se confrontant un peu plus aux autres... même si son côté froid peut très vite refaire surface !

On pourra trouver l'évolution du comportement et des sentiments de Shizuku assez rapide, tout comme on pourra, au contraire, apprécier que Robico ne fasse pas tourner longuement les choses côté sentiments. Dans tous les cas, ce premier tome marie habilement une certaine tendresse et bienveillance avec de l'humour nawak communicatif. Tendresse à travers les petits tourments qui naissent en Shizuku, l'importante introspection faite sur ce qu'elle ressent, et les élans de bienveillance maladroite qui arrivent entre elle et Yoshida. Humour, via tout le reste : le caractère exubérant de Yoshida qui n'a pas fini d'enchaîner les frasques et les surprises (dans le lot, l'adoption d'un poulet au regard de tueur, ou les capacités inattendues du bonhomme côté scolarité), les relents de franc-parler et de compétitivité de Shizuku (ses quelques "non" sans équivoque quand on lui demande de l'aide sont un régal), et bien sûr, des personnages secondaires déjà assez nombreux dont certains valent déjà le coup d'oeil, notamment Mlle Saeko, prof un peu à la ramasse qui semble effrayée par Yoshida, ou Asako Natsume, camarade de classe aussi désespérément et involontairement mignonne que très longue à la détente et nullissime en cours.

Robico emballe le tout dans un style graphique très agréable. C'est propre, clair, expressif, les bouilles un peu à l'ouest de Yoshida et celles souvent blasées ou chamboulées de Shizuku valant aussi le coup d'oeil.

Au final, c'est une entrée en matière réussie pour la série, qui trouve un bel équilibre entre des sentiments tendres et pas trop envahissants, et un humour enlevé et débridé surtout porté par deux héros exubérants dans leur genre ! On suivra avec plaisir l'évolution de ce petit monde, tout comme on attend déjà d'en savoir plus sur ce si étrange garçon qu'est Yoshida. Au vu de la dernière page de ce premier tome, gageons que quelques informations arriveront très vite de ce côté-là.

Au-delà des réticences que pourrait provoquer le nom ou la couverture, l'édition offerte par Pika est franchement honnête, surtout côté traduction et lettrage.


 


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs