Gannibal Vol.11 : Critiques

Condamnée par le village, Gin a été laissée pour morte par tout Kuge. Mais peu à peu, des habitants disparaissent, et la rumeur sur la survie de la jeune femme commence à courir. Tout ceci n'est pas pour déplaire à Kinji, l'actuel chef des Gotô qui se laisse dépasser par son amour pour Gin. De son côté, le prêtre Yoshimune peine à contenir un village qui ne veut que la mort de celle qui devait être une offrande au dieu Kuru. Et tandis que la famine guette la bourgade, une révolte est sur le point d'exploser. Gin et Masamune sont alors sur le point de tenir leur promesse, celle de prendre Kuge...

Avec ce onzième volume, le long flashback autour de Gin et de Masamune touche à sa conclusion. Un retour vers le passé qui peut sembler long, mais qui s'avère pourtant essentiel pour la compréhension globale du scénario de Masaaki Ninomiya, et pour la richesse de ce thriller qui continue de nous étonner, tomes après tomes.

L'heure est donc à la révolte, suite au retour de Gin qui a bel et bien survécu. Ce qui n'est pas une surprise pour le lecteur devient un élément déclencheur pour le sort du village de Kuge, village sur le point de périr et qui va connaître un moment charnière. Le récit nous plonge de nouveau dans une horreur teintée d'action, le présent volume ayant quelque chose d'explosif, au même titre que l'assaut sur le clan Gotô du côté du présent, que nous avons pu lire il y a peu de temps. De manière tout à fait volontaire, le mangaka narre une histoire cyclique, par des drames voués à se répéter, l'histoire de Kuge revêtant des airs de malédiction lancée par une Gin revancharde, qui a soif d'asseoir son autorité sur le clan.

En ce sens, la fin du flashback est aussi un déluge de rebondissements, une certaine issue de l'intrigue gardant un caractère imprévisible. A tel point que l'idée peut sembler sortir du chapeau, mais permet de connecter à cette grande intrigue les rites cannibales qui semblent sortir d'une autre époque... ce qui donc le cas par la trouvaille narrative du mangaka. Désormais, toutes les pièces du puzzle semblent être posées. On comprend comment le clan Kuge a pu se scinder au fil des époques, et pourquoi certains héritiers se sont retrouvés écartés. Ce qui semblait être un récit un poil éparpillé prend désormais une autre ampleur, tout comme la relecture de la série depuis son premier tome a désormais un autre sens. Masaaki Ninomiya avait bien prévu ses grands axes depuis un long moment, et le flashback a eu pour mission de mettre de l'ordre dans ces multiples pistes, en plus de nous en dire beaucoup sur l'histoire de Kuge tout en évoquant le caractère cyclique de l'histoire.

On s'apprête alors à retrouver le présent, par le sort qui l'attend « lui », le symbole qu'est Mashiro, et de la capacité qu'auront éventuellement Daigo et Keisuke à briser la malédiction qui pèse sur le village et les Gotô. Tout un programme qui semble annoncer le climax de l'histoire, à juste titre puisqu'il ne reste que deux tomes avant la conclusion de Gannibal.