Gannibal Vol.10 - Manga

Gannibal Vol.10 : Critiques

Gannibal

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 03 Novembre 2022

La situation actuelle du village de Kuge et du clan Gotô est directement lié au destin de la défunte Gin. Autrefois, c'est en paria qu'elle fut traitée, alors qu'elle n'était que jeune femme. Descendante des Gotô à la lignée douteuse, c'est son clan comme le reste du village qui la méprisait et la mettait à l'écart, tandis que les relations entre les villageois et le clan se détérioraient. La rencontre entre Gin et Masamune, fils du prêtre, fera basculer le destin de Kuge...

Tandis que Gannibal atteignait un point de bascule de par les événements et les révélations apportés, voilà que Masaaki Ninomiya nous propose un pur retour vers le passé afin de découvrir la jeunesse de Gin Gotô. Car dans toute sa série, et de manière remarquable, l'auteur est parvenu à entretenir un fort mystère autour de la femme pourtant décédée dès le premier volume. Des réponses quant aux origines de sa cruauté comme la malédiction de sa lignée seront ainsi données, ce qui commence par ce dixième tome qui nous capte de sa première à la dernière page.

Mettre totalement de côté l'intrigue autour de Daigo et Keisuke était un pari risqué, pourtant honoré via une premier partie de flashback qui brille des plus grands atouts narratifs de l'auteur : Sa capacité à entretenir le doute et maintenir une ambiance glaçante dans son récit. Car de A à Z, difficile de voir clair dans ce récit centré sur une Gin encore jeune mais persécutée. Y avait-il une once de franchise en elle ? Sa mise à l'écart était-elle justifiée ? Ces questions, c'est par la figure de Masamune que le mangaka y répond, en dépeignant un jeune homme naïf, connaissant son premier amour dans un village dont il ne peut que constater les aspects négatifs.

Dans son ensemble, l'opus narre une autre descente aux enfers que celle de Daigo dans la temporalité principale. Mais cette fois, le lecteur a une certitude : L'issue ne pourra être positive et aboutira à la supprématie de Gin, synonyme d'un probable épisode de noirceur au sein de Kuge. Malgré cette connaissance, difficile de ne pas être mal à l'aise dans tout ce que Masaaki Ninomiya nous montre : Afin d'expliquer la psychologie de la jeune femme, c'est par des moments crus, de viol et de sévices corporelles, que le tome vient nous mettre des gifles. Et même lorsque le sexe se veut plus positif, l'angoisse reste présente de pas les doubles jeux menés par les protagonistes, toujours habilement narrés via des jeux de regards aussi froids que l'ambiance qui règne à Kuge. Le tome n'est donc pas à mettre entre toutes les mains, tandis que les personnes sensibles à ce type de traitement passeront sans doute volontiers leur chemin. Néanmoins, force est de constater que l'auteur parvient à utiliser ces ressorts graves et dramatiques avec pertinence, sans jamais tomber dans le voyeurisme ou le racoleur.

Et tandis que nous ne sommes qu'à trois tomes du fin mot de l'histoire, notre intérêt pour Gannibal est au plus haut. Désormais, on attend aussi bien le dénouement de l'intrigue central que celui de ce flashback, et il y a fort à parier qu'une relecture continue de l'ensemble apporte un regard neuf sur l'ensemble de la série. Avec son dixième tome, le manga ne lâche toujours pas son niveau d'excellence, bien au contraire.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs