GTO - Paradise Lost Vol.3 - Actualité manga
GTO - Paradise Lost Vol.3 - Manga

GTO - Paradise Lost Vol.3 : Critiques

GTO - Paradise Lost

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 15 Mars 2016

Le piège extrême d'Onizuka s'est refermé sur Niizaki... Le jeune membre hautain du boy's band Samurai en ressortira-t-il grandi ? Prendra-t-il conscience de la gravité de ses actes, du mal qu'il a fait à Sadako, et de l'importance que son groupe a pour lui ? Réponse dans un début de volume qui conclut cette partie de façon somme toute très rapide et basique tant les changements chez Niizaki se font du tout au tout, mais néanmoins suffisamment efficaces pour ne pas vraiment décevoir, d'autant que certains éléments certes prévisibles viennent amuser un peu, à l'image de la nouvelle "passion" de Sadako.

C'est plutôt la partie suivante qui vient alors laisser le lecteur sur sa faim, alors même qu'elle commence de façon prometteuse, non seulement parce qu'elle met en avant ce cher Uchiyamada, mais aussi parce qu'elle promet d'aborder un sujet aussi actuel que délicat et dangereux : les lycéennes exhibant leur corps sur internet. En effet, le brave Uchiyamada va connaître quelques problèmes de ce type avec sa fille adorée Yoshiko, ce qui va forcément le mettre dans tous ses états... Mais qu'en est-il réellement concernant Yoshiko ? Est-ce bien elle que le papa a cru reconnaître sur des photos vues sur le net ? Et que vient faire Onizuka là-dedans ?
Le sujet est intéressant et promet d'abord de renouer pleinement avec l'aspect sociétal que Fujisawa instaure régulièrement dans la saga GTO, et cela part plutôt bien, car le mangaka trouve un équilibre plaisant entre l'humour porté par les déboires d'Uchiyamada, un aspect plus touchant autour de la volonté de ce père de protéger sa fille, et la possibilité du dégarni d'enfin redorer un peu son blason auprès de sa femme et de sa fille qu'il tente de nourrir à force de travail, mais qui sont loin de le tenir en estime malgré ça. Hélas, des éléments viennent vite entacher ces belles promesses : la tendance de Fujisawa à en rajouter une couche autour des images de poitrines juvéniles dénudées pour trois fois rien alors qu'on a déjà bien compris l'idée, et, surtout, la conclusion de ce passage, plutôt aberrante en ne soulignant rien et en brisant ce qui venait d'être construit sous couvert d'un habituel gag où le pauvre Uchi tombe de haut. Au final, pas de vraie critique ou de réel portrait de cette pratique lycéenne, pas d'évolutions dans le lien du père et de sa fille, et pas de salut pour un pauvre Uchiyamada qui semble encore et toujours devoir n'être qu'un faire-valoir humoristique à un Fujisawa qui s'enfonce là dans le mauvais goût, nous divisant entre sourires contenus et malaise certain.

La dernière partie du tome, amenant une nouvelle affaire, relève-t-elle le niveau ? Oui et non. Oui, car via la demande d'enlèvement de Natsu Ooishi, jeune actrice montante, mais semblant vite tourmentée, Fujisawa aborde une thématique délicate autour de ce que les stars peuvent être contraintes de faire vis-à-vis de producteurs et supérieurs sans morale. Et non, car la thématique a déjà été vue un paquet de fois (ne serait-ce que brièvement dans le tome précédent de cette série avec le cas Niizaki), le mangaka n'y amène rien de neuf, ne l'aborde qu'en surface et rapidement si bien qu'on ne s'attache même pas à Natsu, et a plus tendance à pencher du côté de son humour graveleux, pour un résultat mal équilibré et peu touchant. Restent les toutes dernières pages, qui annoncent une suite musclée pour cette affaire !

Résultat : un tome très mitigé, où Fujisawa se complaît dans sa vieille recette sans y trouver pour l'instant l'équilibre qui a apporté autrefois tant de moments inoubliables à la saga GTO, incapable qu'il est de travailler réellement ses personnages adolescents et son portrait de société, et préférant s'enfoncer dans un humour répétitif qu'il accentue de plus en plus lourdement.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
8.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs