Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 04 Octobre 2022
Les volumes de GTO Paradise Lost se suivent, et se ressemblent toujours autant dans leur construction scénaristique, où Tôru Fujisawa se contente d'alterner entre le présent de prof d'Onizuka et les flashforwards en prison, sans offrir un minimum de transitions. On est désormais habitués à ce schéma facile, mais même si l'auteur ne se foule pas, il faut au moins lui reconnaître qu'il y a toujours de quoi être simulé par l'instant où ces pistes se rejoindront enfin réellement, et que depuis plusieurs chapitres l'intrigue semble mieux avancer.
On retrouve donc ici la suite de ces deux axes, toutefois avec une présence moins forte de la partie en prison qui n'occupe qu'une grosse cinquantaine de pages, et où les choses suivent "tranquillement" leur rythme sans considérablement avancer cette fois-ci. Maintenant qu'il a Béhémoth et son frère dans la poche et qu'il a des alliés venus de l'extérieur, Onizuka peut envisager plus concrètement sa révolte devant aboutir à la fin des exactions du directeur, mais le chemin semble encore long puisque ce dernier est prêt à tout pour stopper notre héros et démasquer ses compagnons, y compris à employer des méthodes tout sauf finaudes pour faire parler les détenus (ou passer ses nerfs dessus).
C'est donc l'autre axe du récit qui occupe le plus de pages ici, et le mangaka commence évidemment par achever le petit arc autour des soeurs Tomo et Saki, en visant à faire prendre conscience à cette dernière qu'à défaut de trouver sa place en tant qu'idol elle a d'autres qualités. Concrètement, c'est très facile dans les avancées, et la question de la relation d'amour sororal entre les deux frangines passe en partie à la trappe en ne dégageant donc pas vraiment d'émotion, mais cela reste assez efficace grâce au rythme soutenu, aux frasques d'un Onizuka cachant son inquiétude pour ses élèves derrière de soi-disant considérations pécuniaires, et tout simplement à la joie de revoir un petit peu Tomoko de GTO. Mais c'est bien la dernière partie du tome qui intéressera le plus, en faisant faire un bon à l'intrigue autour de Nana. Sortie de la secte par Onizuka et ses compagnons et confiée aux bons soins du White Swan, la jeune femme est pourtant très, très loin d'être sauvée, et la réponse d'Araragi ne tarde pas à tomber... Et tandis que tout semble à refaire et que l'on fait comprendre toujours plus brutalement à Onizuka qu'il devrait cesser de s'en mêler (mais heureusement notre héros, fidèle à lui-même, n'est pas du genre à céder face à quelques menaces, au contraire !), c'est l'ensemble du passé de l'enseignante qui commence enfin à se dévoiler, en ne manquant pas d'instants chocs: son enfance chaotique, certains drames familiaux, son lien réel avec Araragi, ce que ce dernier lui a fait subir pour profiter d'elle jusqu'à la faire travailler à la secte... Certes, ça va vite, ça apparaît donc très classique voire basique dans le traitement, et une nouvelle fois ça ne cherche pas du tout la subtilité, mais l'ensemble ne manque pas d'impact et nous fait bien sentir que Fujisawa, depuis deux tomes, intensifie bel et bien un peu plus son intrigue principale.