Full Drum Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 09 Septembre 2019

A partir de la rentrée 2019, les éditions Pika mettront le sport à l'honneur au sein de leur catalogue. Car un nouveau label est désormais inauguré : Intitulé Sport Addict (en résonance avec la collection Shojo Addict), il s'agira de proposer des titres variés sur le domaine sportif.

Le manga qui lance cette collection n'a pas été choisi au hasard. Full Drum traite de rugby, un récit que l'éditeur a choisi pour honorer le lancement de la coupe du monde de rugby qui sera lancée au Japon fin septembre.
Unique série de Tohru Hakoishi à ce jour, Full Drum fut publié entre 2016 et 2017 dans le magazine Young Jump des éditions Shûeisha. Un titre assez court qui ne compte que cinq tomes, mais nous pouvons encore difficilement juger si la série peut se suffire à elle-même.

Hino est un lycéen qui a un talent particulier : se faire recaler par tous les clubs sportifs de son établissement. Nul dans tout ce qu'il entreprend, il n'a que peu d'espoir de pouvoir pratiquer une activité... jusqu'à sa rencontre avec Ayako, la manager du club de rugby. D'abord plus intéressé par la beauté de la belle que par le sport en lui-même, Hino va se découvrir malgré lui un certain talent dans les plaquages. Mais cela suffira-t-il pour lui assurer une place dans le club de rugby du lycée ?

Le manga sportif s'offre de plus en plus de place dans nos librairies, traitant de pratiques diverses et variées. Si c'est surtout à des shônen assez codifiés que nous retrouvons, voir cette diversité s'étoffer est un réel plus pour l'offre française. Sport peu traité, le rugby s'offre désormais un titre chez nous avec Full Dream, courte série en cinq tomes qui demandera donc peu d'investissement, et pourra intéresser le plus grand nombre. S'il s'agit d'un seinen, Full Drum va surtout calquer les codes du shônen du genre, quitte à ne pas trouver sa propre identité.

Car ce qu'on retient au terme de la lecture, c'est que Tohru Hakoishi n'a pas vraiment cherché à renoncer aux ficelles du genre, qu'il traite soigneusement une à une. Un lycéen sans talent qui va se trouver un atout extraordinaire, la jolie fille liée au club qui va s'attirer son amour, la colosse de l'équipe sportive, l'épreuve d'entrée dans le club... Tout y passe, et ceux qui n'ont lu ne serait-ce qu'un ou deux titres populaires du genre sentiront la répétition. Dans tous ces codes, difficile de ne pas sentir l'aura de Slam Dunk de Takehiko Inoue, ne serait-ce dans son protagoniste qui calque quelques manies sur Sakuragi. Sur le long du tome, c'est un peu énervant, et on espère que l'auteur trouvera sa propre originalité par la suite. A la décharge du mangaka : il s'agit là de sa toute première série, difficile alors d'imposer une volonté propre à un éditeur comme Shûeisha.

Néanmoins, découvrir une histoire sur un sport aussi peu mis en avant dans le manga que le rugby est plaisant, notamment parce que l'auteur sait très bien mettre en image cette discipline. Quelques planches sortent largement du lot, le trait appuyé de Tohru Hakoishi aidant à faire ressentir la nervosité du sport.
Malheureusement, ceux qui ne connaissent rien à la pratique devront se renseigner par eux même pour connaître les règles du rugby. Si les titres sportifs du genre parviennent toujours à développer les règles pour les non initiés, ce premier opus de Full Drum ne fait rien de tout ça. Un bémol qui pourra en gêner certains, surtout parce que le premier match de la série se lance à la fin du volume.

Reste que dans sa globalité, cette amorce de série se révèle globalement plaisante à lire pour les quelques qualités évoquées, ce qui donne envie de soutenir le court manga malgré ses défauts de lancement. On espère que la suite appuiera davantage les qualités de l'auteur et trouvera quelques ingrédients qui lui sont propres, ce qui nous permettra de mettre les défauts présents sur le compte du manque d'expérience du mangaka.

Côté édition, on saluera la bonne copie de Pika, le papier de qualité utilisé, et la traduction à priori sans fausse note de Lilian Lebrun.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
13.5 20
Note de la rédaction