Fructus d'amour : Critiques

Ayant accueilli pas mal de nouveautés X ces derniers temps, les éditions Hot Manga proposent notamment en France, depuis quelques jours, un hentai qui dénote un peu de la majorité puisque ses 110 pages et quelques sont intégralement en couleurs: il s'agit de Fructus d'amour, toute première publication française de Midorino Tanuki, mais aussi tout premier recueil pour adultes de cet artiste réputé au Japon pour ses illustrations, le présent ouvrage étant paru là-bas en 2020 aux éditions Bunendo sous le nom Renjou Fructus.

Le schéma de ce recueil est on ne peut plus simple: le temps des 110 pages qui le composent, on a droit à plusieurs chapitres très courts (ça va de 4 pages pour le dernier à 12 pages pour les premiers) mettant en scène diverses brèves situations où un homme a l'occasion de se faire plaisir avec une ou deux femmes, le principal intérêt venant de la diversité des femmes en question: démone à une corne, succubes, femme-renarde, ou simples humains allant de la servante à la petite amie à gros seins bourrés de lait en passant par la fille adoptive ou l'amie de la petite amie du héros... L'un des principaux mérites de l'auteur est sans doute d'offrir une palette d'héroïnes variées en allant même chercher dans la fantasy, mais aussi de proposer des ambiances assez diverses puisque les choses peuvent aller du mignon au un peu malsain, de relations intimes mignonnes à du viol (mais rassurez-vous le violeur le paiera cher) en passant par du NTR.

Seulement, cette diversité sur le papier peut-il suffire à faire un hentai vraiment convaincant ? Eh bien pas si sûr, et ça dépendra aussi de ce que vous attendez de ce genre d'ouvrage. les chapitres étant tous très brefs, il ne faut vraiment pas compter sur la moindre bribe d'histoire ou de contexte, cet aspect-là se limitant à trois fois rien. Tout ce qui intéresse Midorino Tanuki, c'est bien de mettre en scène des héroïnes diverses en plein ébat, et de ce côté-là aussi le résultat pourra diviser: les designs sont assurément beaux et chaque lecteur aura sûrement sa préférence (pour votre serviteur, ce sera la femme-renarde), mais à part ça les pratiques sont plutôt répétitives, le découpage des moments de sexe est parfois un peu brouillon, et la colorisation, bien qu'assez nuancée sur les peaux en particulier, n'apporte pas forcément de réelle plus-value en surchargeant même certaines planches.

Ce premier recueil en couleurs de cet artiste se parcourt alors sans déplaisir, mais ne laisse pas forcément sur une impression inoubliable, malgré certains design franchement charmants. Quant à l'édition française, elle a le mérite d'avoir un rapport qualité-prix honnête pour un ouvrage tout en couleurs: l'impression est plutôt bonne malgré certains contours qui semblent un peu flous, le papier est bien opaque, le lettrage est convaincant, et la traduction de Dominique fait le job.