Freya - L'ombre du prince Vol.11 : Critiques

C'est sur une note douce-amère que se referme la halte de Freya et des siens au royaume d'Asha, le conflit contre Sigurd ayant abouti à la défaite de la reine douairière Mariam, qui a accepté de se constituer prisonnière en échange d'un traité de paix devant épargner les artistes. Le sacrifice de la digne dirigeante ne peut certes pas tout réparer, mais même si le royaume d'Asha est détruit, au moins son âme n'a pas disparu... En conséquence, c'est aussi Freya, toujours sous les traits du prince Edward, qui ressort marquée par cette expérience: elle a beau vouloir se montrer forte e digne de confiance face aux autres, quand elle est seule elle ne peut que laisser éclater tout ce qu'elle a contenu. En suscitant alors, de plus belle, le désir de ses deux prétendants secrets Julius et d'Alexis d'être là pour elle.

C'est bel et bien cet enjeu amoureux qui revient au galop dans toute la suite du volume, tandis que nos personnages principaux sont de retour à la maison, à Tyr, pour la fête d'anniversaire du prince. Même si ces festivités devraient par la suite être plus animées, notamment car il reste sûrement des observateurs partisans de Sigurd dans la ville, dans l'immédiat Keiko Ishihara nous propose un volume plus calme, après l'arc à Asha qui était assez sérieux, dramatique et mouvementé.

On notera bien quelques très brèves informations sur le passé de Julius et quelques apparitions/retours de personnages (dont un visage qui intrigue forcément énormément en dernière page), mais à part ça c'est vraiment le triangle amoureux qui prend de la place au fil des pages cette fois-ci, pour un résultat somme toute assez convenu et sans évolution particulière. Julius essaie très vaguement de passer à l'offensive, Alexis tente de se convaincre que tant que Freya est heureuse ça lui va... Quant à Freya, qui n'a pas vraiment conscience qu'elle est l'enjeu du "combat de coqs" entre les deux garçons, elle reste plutôt passive, même si on sent un petit peu qu'elle commence à s'éveiller aux sentiments de son entourage (il serait temps). A part ça, notons quand même une petite faute de goût qui pourra crisper plus d'une personne: non, voler un baiser à une fille fiévreuse, alitée et n'ayant pas vraiment conscience de ce qui se passe, ce n'est pas classe du tout.

L'aspect sentimental n'est pas ce qu'il y a de mieux écrit dans Freya - L'ombre du prince, et étant donné que Keiko Ishihara joue plus sur cet aspect-là cette fois-ci, forcément on a un volume de transition un peu plus faible... mais tout de même suffisamment réussi pour tout ce qu'il prépare en vue de la suite, pas mal d'éléments étant là pour piquer notre intérêt.