Fragments d'elles Vol.4 - Manga

Fragments d'elles Vol.4 : Critiques

Soredemo boku ha kimi ga suki

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 21 Février 2022

La courageuse et pétillante Tsukushi Makino, que Yusuke épaule autant que possible dans ses petits boulots pour couvrir les dettes de ses parents et poursuivre l'hospitalisation de son père, aurait pu être un obstacle dans la relation du jeune étudiant avec la belle et gentille Yamaguchi. mais il n'en est rien, et les deux jeunes femmes sont même devenues amies. mais tout le monde n'est pas duper, e ton a bien pu voir, lors de différents passages du volume précédent, que Ysuke, sans en avoir totalement conscience lui-même, pense énormément à Tsukushi. Tant et si bien qu'un simple petit incident pourrait tout faire basculer...

Et cet incident, il a donc eu lieu dans les dernières pages du 3e opus, ayant vu Tsukushi trébucher sur Yusuke pile quand Yamaguchi arrive, au risque qu'un quiproquo ne naisse. Et alors que la ficelle aurait pu être très grosse, Mag Hsu et Nao Emoto l'exploitent en réalité très bien pour, enfin, confronter Yusuke face à des choix à faire, face à ses vrais sentiments... et, surtout, face à lui-même.

Car dans ce tome, notre héros a au moins le mérite de prendre sa décision très rapidement, pour ne pas laisser de mauvaises choses s'installer... mais sans savoir si sa décision est la bonne, forcément. Effectivement, le jeune homme se remet en cause, se demande ce qu'il fait, a le sentiment de faire exactement ce qu'il n'aimerait pas qu'on lui fasse, d'autant plus que son choix pourrait briser l'amitié qui s'est installée entre Tsukushi et Yamaguchi, et qu'autour de lui les commérages vont désormais bon train en le faisant passer pour un coureur de jupons. Ce qui ressort toutefois le plus de tout ça, c'est peut-être la force de caractère respective que montrent les deux filles ayant occupé le quotidien de Yusuke à cette époque. On adorera la façon d'être d'une Yamaguchi qui se veut courageuse, en affirmant qu'elle saura très bien se débrouiller toute seule, et qui sera même la première à vouloir faire cesser les ragots courant sur Yusuke. Tout comme on restera très attaché à ce que montre une Tsukushi irrésistible qui, face à une vie qui ne la gâte jamais, ne baisse jamais les bras, quitte à passer pour une originale s'endormant partout et s'empiffrant au restaurant... Mais n'est-ce pas précisément ce qui risque de mettre à mal la relation de Yusuke et de Tsukushi ? Les deux autrices mettent effectivement en exergue les difficultés d'une relation où, malgré les mois qui passent, ces deux-là n'ont absolument pas le temps de passer vraiment du temps rien que pour eux deux, avec tout ce que ça peut impliquer de frustration, en particulier chez Yusuke. Et le jeune homme a beau mettre de l'eau dans son vin, patienter, vouloir être là autant que possible pour Tsukushi, l'aider sur tous les plans (y compris face aux recouvreurs de dettes), se répéter encore et toujours qu'elle n'a vraiment pas une vie facile, il reste dans une situation insatisfaisante, commet même quelques erreurs (comme quand il se met en tête de "comparer" sa petite amie à celle d'un ami, ce qui aurait pu tourner de façon odieuse), et se questionne de plus belle: à l'instar d'une Yamaguchi qui lui a dit pouvoir se débrouiller seule, Tsukushi a-t-elle vraiment besoin de lui pour s'en sortir ?

Mag Hsu et Emoto interrogent ici de nouvelle facettes assez complexes des relations amoureuses vécues ici par leur héros, et c'est ainsi que l'arc Tsukushi Makino, après les deux premiers tiers du présent opus, tire sa révérence, en étant sûrement à ce jour le plus long et le plus touchant arc de la série, tant on se sera facilement attaché aux deux héroïnes de cette aprtie et on aura continué de sonder la difficulté des relations amoureuses de Yusuke... mais cette difficulté ne viendrait-elle pas aussi de la manière dont il a grandi, en ayant été bercé de désillusions dès son plus jeune âge quant aux rapports humains ? Yusuke le dit lui-même: face à ce genre de déceptions où il ne sait plus où il en est, il repense systématiquement à sa famille, ce qui nous donne l'occasion d'enfin découvrir un peu plus en détails ce passé familial qui est le sien, et dont on comprend bien pourquoi il a pu le marquer difficilement. Ce passé, par ailleurs, il n'en a parlé qu'à une seule personne, autrefois... une personne qui semble enfin réapparaître devant lui, en nous laissant sur de fortes attentes pour la suite.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs