Folles passions Vol.2 : Critiques

Kyoujin Kankei

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 20 Août 2010

Sutehachi et O-Shishi vivent à présent à deux, passant leur temps à faire l'amour au milieu d'une résidence abandonnée à la saleté, et se nourrissant comme ils peuvent. De son côté, Hokusai finit une nouvelle oeuvre, qui disparaît malheureusement dans un incendie... Un doute s'empare alors de Sutehachi: et si la coupable de l'incendie n'était autre que sa compagne, fascinée depuis peu par le feu ?

Ce deuxième tome continue de voir les personnages de Folles Passions sombrer peu à peu dans la déchéance. Si la chute la plus évidente est celle d'O-Shishi, prise de passion pour le sexe et le feu au point de se mettre à coucher avec n'importe qui et à provoquer des incendies, celles de Sutehachi et de Hokusai ne sont pas oubliées, le premier vivant dans la saleté, ayant un rythme de vie sur le déclin alors qu'il en est autre pour ses estampes, le deuxième vieillissant et voyant, lui, son travail de moins en moins reconnu face à celui, à tout hasard, de son disciple et rival.

Au final, les héros de Folles passions continuent leur chute sans pouvoir ou sans vouloir vraiment se relever. Dans sa façon de les dépeindre, Kazuo Kamimura les rend toujours aussi peu attachants, dégoûtants et méprisables, et il faut bien avouer que l'on n'a pas l'habitude de voir l'auteur dessiner ce type de héros. De ce fait, les fans des précédents titres du mangaka pourraient être ici un peu circonspects. Mais ce n'est pas vraiment cet état de fait qui gêne dans Folles Passions, mais plutôt les nombreux égarements de l'auteur. Régulièrement, la narration manque un peu de fluidité, de logique, les chapitres s'achèvent de manière assez abrupte, et l'on peut également se demander ce qui se passait par la tête de l'auteur quand il en a conçu certains, comme le premier de ce tome, l'histoire d'un papi qui ne peut s'empêcher de péter quand il repense à sa fille décédée... Vouloir dépeindre des hommes misérables, dégoûtants ou méprisables, c'est bien beau, encore faut-il réussir à le faire sans tomber dans le ridicule le plus total. Quant aux métaphores visuelles qui faisaient tout le charme de nombreux autres titres de l'auteur, elles sont ici toujours présentes, mais moins visibles et moins subtiles.

Dans Folles Passions, Kazuo Kamimura s'écarte un peu du style qu'on lui connaît jusqu'à présent en France en nous offrant des personnages plus crus et méprisables. Malheureusement, il le fait avec une certaine maladresse, et si l'ensemble se suit avec intérêt, il ne convainc pas autant que les autres titres de l'auteur.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs