Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 05 Mars 2025
Si les éditions Doki-Doki ont déjà prouvé depuis longtemps leur amour pour les mangas félins, c'est sous un angle encore différents qu'elles reviennent dans le genre avec leur nouveauté du mois de mars: Une Fille si Féline, série où, comme le laisse deviner le titre, le plus félin des personnages n'est pas forcément un chat !
Toute première série de la carrière d'Akinoko, cette tranche de vie romantique compte à ce jour trois tomes. Elle a été repérée par Square Enix sur Twitter, avant d'être prépubliée au Japon depuis 2023 dans le magazine Big Gangan sous le titre "Tonari no Neko to Koi Shirazu" (littéralement "Le Chat d'à côté et l'Amoureux".
Cette histoire nous propose de suivre les péripéties quotidiennes de Minato Seno dans sa nouvelle vie lycéenne. Adolescent qui a toujours été d'une timidité maladive au point de n'avoir quasiment aucun ami, il a loupé le coche pour se rapprocher des autres en début d'année, mais reste intrigué par sa voisine de classe Nekozane, dont il n'a jamais vu le visage car elle passe son temps à dormir affalée sur son bureau. Quand son professeur, furieux de la voir toujours roupiller comme si de rien n'était, demande au jeune garçon de tout faire pour qu'elle reste éveillée, c'est l'occasion pour Seno de tenter un premier contact, pour un résultat peu concluant. C'est finalement en découvrant par hasard que la jeune fille a un petit boulot dans un bar à chats qu'il a l'occasion de commencer maladroitement à se rapprocher d'elle et de la découvrir un peu, elle qui a pour principal centre d'intérêt dans la vie les chats (bien plus que les humains, que généralement elle ne calcule pas), et qui possède elle-même beaucoup de côtés félins !
Si ce premier volume ne révolutionne rien en terme de comédie romantique (l'histoire d'un garçon qui tente de se rapprocher de sa mignonne mais un peu étrange voisine de classe, c'est très courant), Akinoko démontre un certain talent pour rendre vite attachant son petit univers. Et si, bien sûr, la très grande timidité de Seno et sa volonté de surpasser ses craintes sur ce plan le rendent naturellement assez attachant, c'est évidemment Nekozane elle-même qui fait l'essentiel du sel de ce début de série. Pour ça, Akinoko joue sur une idée toute simple: rendre la jeune fille aussi féline que les chats qu'elle adore: elle fait ce qui lui chante (comme dormir en cours), est souvent très distante mais peut aussi avoir de grands moments d'intérêt pour "l'humain" qu'est Seno, se veut plutôt indépendante et imprévisible, possède un regard très intense et un peu semblable à celui d'un chat... la recette ne va pas forcément chercher loin, mais elle est suffisante pour un récit de ce type, d'autant plus que le dessin est dans l'ensemble très joli, clair, doux et frais, et qu'Akinoko ne se contente pas tout à fait d'exploiter ce concept dans des petites scènes.
Car en effet, un certain fil conducteur se confirme bel et bien au fil des pages, et il réside principalement dans le désir du jeune garçon d'affronter ses craintes de grand timide, de passer outre son stress et ses angoisses qui ont vite fait de grimper, ne serait-ce que quand il a peur de ne pas intéresser sa voisine de classe le moins du monde. On le suit alors avec une certaine bienveillance, tant on sent que chaque pas en avant pour sa rapprocher de Nekozane est vécu comme une vraie petite victoire.
Enfin, on peut ajouter à tout ceci quelques petites informations sur les chats, distillées ça et là par l'intermédiaire de Nekozane. C'est un aspect très secondaire, mais il reste présent et mérite donc d'être lui aussi signalé.
On a, à l'arrivée, un premier volume qui n'a pas d'autre fonction que d'être agréable et attachant à parcourir, et dans l'ensemble le contrat est bien rempli par Akinoko. Et histoire de bien accompagner le tout, l'édition française s'avère impeccable: la jaquette est fidèle à l'originale nippone jusque dans les couleurs du logo-titre et la patte de chat sous le chiffre 1, la première page en couleur sur papier glacé nous gratifie d'une jolie petite illustration, le papier bien épais et opaque permet une excellente impression, la traduction de Camille Velien sonne juste, et le lettrage du Studio Charon est très propre.