Félin pour l'autre Vol.1 - Actualité manga
Félin pour l'autre Vol.1 - Manga

Félin pour l'autre Vol.1 : Critiques

Nekottake!

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 11 Mars 2019

Chronique 2
  
Koharu Yamada est une lycéenne tout à fait ordinaire... jusqu'au jour où, en pleine rue, elle surprend son camarade de classe Kensuke Fuji alors qu'il a un comportement très bizarre: il s'éloigne du chemin pour aller au lycée, se met à grimper un muret pour prendre des photos dans une maison... La jeune fille est horrifiée: son camarade de classe serait-il un immonde maniaque, un obsédé ? Obsédé, c'est bien le mot... mais pas les chats !
Car voici longtemps que l'adolescent voue une passion sans limites pour les chats... mais une passion qu'il n'a jamais pu assouvir: non seulement les félins ont tendance à ne pas le calculer, mais en plus lui-même n'a jamais eu la chance de pouvoir posséder un matou, puisque chez lui ses deux soeurs sont allergiques à leurs poils... Kensuke tente donc d'évacuer sa frustration liée à sa passion inassouvie, en scrutant les matous dans la rue, et en particulier Tamako, une jolie chatte de gouttière qu'il croise tous les matins.
Mais le quotidien de l'adolescent est voué à prendre un tournant décisif le jour où son "idole féline" Tamako disparaît ! En enquêtant pour la retrouver, il finit par faire la rencontre d'un homme assez extravagant lui aussi: Jin Nekoya, un passionné des chats qui a poussé sa passion au point de savoir parler leur langage, entre autres joyeusetés. Admiratif face à cet homme, Kensuke se met en tête de devenir son disciple ! Mais Jin acceptera-t-il seulement ?
Ainsi commence une longue quête initiatique à base de chats et d'exubérances en tous genres, sous l'oeil complètement abasourdi de Koharu...

Cela fait déjà un paquet d'années, plus précisément depuis la parution du best seller Chi - Une vie de chat, que le manga félin est à la mode, allant de très bonnes surprises à des titres complètement dispensables et se copiant-collant quasiment les uns les autres. De son côté, l'éditeur Doki-Doki s'est aussi fait un plaisir de s'engouffrer dans la brèche féline (mais si vous êtes plutôt canin comme moi, l'éditeur ne vous oublie pas: vous pouvez vous pencher sur l'excellent Ken'en - Comme chien et singe), mais en ayant le bon goût de dénicher des titres un peu plus atypiques. On a donc eu droit en 2017 a la sympathique tranche de vie réaliste Sa Majesté le Chat, puis la même année au déjanté Street Fighting Cat qui faisait des conflits entre chats des rues une véritable guerre de gangs mafieux. En cette année 2019, les matous reviennent donc à la charge chez Doki-Doki avec Nekottake!, une série finie en 6 tomes qui est renommée chez nous Félin pour l'autre ! Un nom au jeu de mots vu et revu, mais collant assez bien au désir de Kensuke de se faire aimer des chats, et cachant un récit bien plus mordant qu'on ne pourrait le croire puisque une nouvelle fois on a droit à une oeuvre parvenant à se démarquer des mangas de chats classiques.

Cela, on le doit sûrement à un aspect essentiel de ce volume 1, à savoir un humour permanent qui doit d'abord beaucoup aux principaux personnages et à une idée assez délirante: reprendre à la sauce féline de gros poncifs du shônen nekketsu.
Ainsi, il y a tout d'abord la relation maître-disciple qui s'installe entre Jin et Kensuke: pour se faire apprécier des chats et les comprendre, notre jeune héros va devoir suivre tout un apprentissage, fait de différentes épreuves et d'entraînements, comme on pourrait en voir dans certains shônen d'action/aventure, à ceci près qu'ici tout tourne au tour de simples matous tout à fait normaux. Qui plus est, le mangaka Wataru Nadatani pousse le délire jusqu'au bout en faisant de Jin un expert si parfait qu'il peut dialoguer avec les chats, a parfois des comportements félins... et a même inventé son propre art martial, le byôken-dô, la "voie du poing du chat", inspirée des gestuelles si typiques des minets.
A cela s'ajoute le comportement complètement aliéné de Kensuke: le jeune garçon, de jour comme de nuit, en cours comme à l'extérieur, ne pense littéralement qu'aux chats, au point d'être même souvent très tête en l'air. Un aspect qui rappelle un peu une autre comédie à succès sortie il y a quelques années chez Doki-Doki: Otaku Girls, qui nous faisait suivre les péripéties de jeunes filles complètement obsédées par le boy's love, au grand dam de leurs amis et amoureux masculins. Ici, la recette est un peu la même, mais on remplace le boy's love par les chats: Kensuke et Jin sont de véritables "otakus" des matous, ce qui leur vaut souvent d'avoir des comportements, des réactions et des dialogues décalés assez drôles.
Le tout sous le regard d'une Koharu souvent un peu paumée face à ces deux énergumènes assez bizarres. La jeune fille, tout à fait normale, se met elle aussi à s'intéresser au chats, mais de manière plus classique, ce qui lui vaut souvent d'observer les actions extrêmes de Kensuke de manière ahurie et de renforcer efficacement le décalage et l'humour.

Mais au-delà de tout ça, Félin pour l'autre est également un récit qui parvient à offrir une analyse assez intéressante et poussée des chats et de leurs comportement, et à travers ça on sent bien que l'auteur est lui-même un adorateur de matous. Via les épreuves d'apprentissage imposées par Jin à Kensuke, comme trouver comment motiver un chat paresseux à jouer ou savoir s'occuper d'un tout jeune chaton et l'apprivoiser, Nadatani propose pas mal d'observations assez pertinentes, qu'il parvient en plus à mettre en parallèle avec certains autres évolutions de notre héros. Ainsi, par exemple, en comprenant qu'il est un peu une "maman de substitution" pour le fragile chaton, Kensuke en arrive à mieux considérer ce que sa propre mère peut faire pour lui.

Sur le plan visuel, il faut bien avouer que Nadatani pêche un peu dans le dessin de ses personnages. Au-delà du grand classicisme des designs, il y a parfois des traits trop figés, et des expressions faciales et regards manquant un peu d'ampleur. Rien de choquant toutefois: c'est simplement basique, sans grosse personnalité mais assez efficace. En revanche, on appréciera beaucoup le soin que l'auteur apporte à certains décors (notamment les rues), et surtout, bien sûr, le réalisme qu'il met dans le dessin des chats et de leurs comportements.

Alors qu'on ne s'attendait pas forcément à grand chose au départ, Félin pour l'autre est donc une bonne petite surprise dans son genre. Un titre qui trouve sa propre voie dans la déferlante de mangas de chats et qui se révèle tout à fait divertissant, assez amusant et un brin instructif. Et cela, que l'on soit passionné de chats ou non.

Côté édition, Doki-Doki propose un petit format shônen de bonne qualité, avec un papier épais, souple et sans transparence, une très bonne impression, une traduction bien vivante et assez inspirée de Julien Pouly, et de bons choix de lettrage.
  
  
Chronique 1
  
Adolescent original, Kensuke passe la majeure partie de son temps seul et en retrait de ses camarades de classes. Ce que l’on pourrait qualifier de profond sentiment de solitude jumelé à une timidité maladive n’est en fait qu’une couverture pour sa véritable passion : l’observation des chats ! Véritable enquêteur, parfois plus proche du stalker notant scrupuleusement les allées et venues des chats du voisinage, son cœur s’embrase dès lors qu’il est question de félins. C’est par le biais de Yamada, camarade de classe qui emprunte tout les jours la même route que Kensuke, que nous nous introduisant dans le premier délit : le fait qu’elle à surpris son camarade faire des choses bizarres… La course poursuite dans l’univers félin arrive à grandes pattes !

Nouveau shônen des éditions Doki-Doki, Félins pour l’autre est la troisième œuvre, mais aussi la seule publiée en France de Wataru Nadatami. D’ailleurs, cette œuvre finie en 6 tomes, à été pré publiée de 2015 à début 2018 dans le magazine Shônen Sunday Super des éditions Shôgakukan sous le titre Nekottake!.

Dès le début de la lecture, on devine très rapidement que l’on s’engage dans un shônen d’aventure rappelant un peu son grand frère Street Fighting Cat, puisqu’il s’agit là aussi de chats de rue. Kensuke n’a pas pour habitude de parler avec énormément de personnes et vit avec sa mère et ses deux sœurs, toutes trois allergiques aux poils de chat. Trop la poisse ! Lui qui rêve chat, possède un carnet regroupant des études sur chaque chat de son quartier. De l’heure où ils bougent allant de la manière dont ils miaulent, Kensuke connaît les moindres détails des félins des environs.
Évidemment, pour que l’histoire démarre, il faut une situation problématique. Et ici elle se traduit par la disparition de Tamako, une chatte qui tient une place très spéciale dans le cœur de Kensukhoe, cela fait deux jours que le jeune homme ne l’a pas vu alors qu’elle est quotidiennement sur son rocher favori.

L’élément pouvant, sur la longueur, permettre à la série de continuer son acheminement va être la rencontre avec Jin, un maître chat qui sort littéralement de nul part derrière Kensuke, mais qui cherche également Tamako. A ce titre, il est tout de même bon de préciser que Jin est bel et bien un humain malgré son comportement qui rappelle plus celui d’un animal… D’apparence imposante, il est l’archétype du personnage ténébreux : regard de braise et longue chevelure brune flottant au vent caractérisent son look de mauvais garçon au cœur tendre.
Si le terme honorifique de « maître-chat » ne vous est pas familier, c’est tout simplement car c’est le titre le plus prestigieux d’une des disciplines les plus secrètes du monde des arts martiaux : le Byôken-dô, autrement dit « La voie du poing du chat ». Et même sans connaître davantage les caractéristiques de l’histoire, cela ne vous étonnera pas quand Kensuke, complètement hypnotisé par ce type, lui demande de devenir son disciple…

Sans songer à un effet de déjà vu, on peut noter quelques légères références à Street Fighting Cat, bien que l’œuvre soi tout autre ! Hormis les chats, l’entourage et le monde dans lequel se trouve notre héro est des plus normal : ils sont au cœur d’une ville, ils sont lycéens et aucun réels pouvoirs n’apparaissent ici (sauf si vous pensez que Jin possède une part de surnaturel).

Félin pour l’autre peut révéler bien de choses rien que par son titre et cache en réalité une nature profonde. Au delà du fait que le protagoniste soit complètement gaga des félins, on constate qu’il vit très mal le fait de ne vivre qu’avec trois filles qui ne supportent pas les chats. Une passion qu’il ne peut entretenir qu’à l’extérieur, une envie de voir ses relations avec les chats du quartier se fortifier, son rêve et de pouvoir approcher n’importer quel félin et d’en posséder un. Sauf que pour l’instant, l’un comme l’autre est irréalisable et c’est pour ça, qu’il est prêt à suivre un entraînement intensif et quelque peu ridicule du grand maître-chat.

La lecture parvient à plutôt bien tirer parti d'un rythme emballant, rapide, certes parfois un peu rushé et confus dans les moments plus vifs, mais qui a quelque chose de dynamique et de très vivant. Elle a aussi pour elle un humour bien présent, exploitant notamment les facettes insoupçonnées de nos amis les félins. Même les deux attachés des chats, Jin et Kensuke, se mettent à leur parler et limite à entendre des réponses en retour…
Chose également appréciable : Yamada, la camarade très peu emballée à l’idée de fréquenter Jin, ne cessera pas de suivre Kensuke ! N’importe quel moment est propice pour partir s’occuper des chats avec lui et lui donner des conseils en cas de besoin. Il est simplement dommage que cet aspect soit abordé si rapidement, en surface, Yamada apparaît et disparaît selon les envies de l’auteure quand elle en a besoin ou non. On la considère presque comme un objet, mais les idées sont là.

Au bout du compte, ce premier volume est une introduction on ne peut plus classique pour un shônen d'aventure pour l'instant assez lambda. Le récit est ponctué de pas mal de bonnes idées, à commencer par le pouvoir de l’amitié non entre humains mais entre un humain et un animal. Après dans l'ensemble, le tout est pour l'instant très lisse, sans être déplaisant grâce au rythme, au ton et à la volonté évidente de Wataru Nadatani d'offrir un divertissement efficace visant avant tout celles et ceux qui ne sont pas allergiques aux bonnes recettes félines. Il ne reste plus qu'à voir comment tout ceci va se développer !

Le graphisme est très tiré mais le tout bombé de félins sur chaque page rend le tout agréable et mignon. Les dégradés sont bon et le noir des cheveux ou des chats ne s’imposent pas de trop afin de ne pas assombrir le récit, tout est dosé comme il le faut ! Et en parlant de chat, l’auteure s’est amusée à les mettre en valeur avec de somptueux pelages, un spectacle majestueux à voir.
En attendant, le chose qui ne risque pas de décevoir est le rendu final que Doki-Doki propose. Une impression nette, une qualité de papier habituelle et une très bonne traduction de la part de Julien Pouly. L’éditeur s’est également appliqué sur une jaquette parfaitement mise en forme avec un chat en gros plans et des petites traces de pattes qui se baladent un peu partout à travers les couvertures allant jusqu’à nous rendre visite dans les planches.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koalam
18.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs