Fanaticism - Actualité manga

Fanaticism : Critiques

Fanaticism

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 23 Mai 2022

Bien qu'assez discret, l'éditeur X NihoNiba semble vouloir varier les plaisirs à chacune de ses publications les plus récentes: en mars les relations homosexuelles féminines non-censurées ont été mises à l'honneur avec Le miel des jeunes filles en fleur, en février la sortie d'Un appétit de succube! a permis à la collection Ohni de refaire parler d'elle avec un ouvrage pas mal porté sur la fantaisie et les jolies créatures surnaturelles... et en octobre dernier, alors que la majorité des parutions hentai en France proposent du vanilla, l'éditeur a décidé de publier un ouvrage autrement plus sulfureux et immoral: Fanaticism.


Sorti au Japon en 2017 chez l'éditeur Bunendô et regroupant trois histoires initialement prépubliées dans le magazine Comic Bavel, cet ouvrage de plus de 220 pages fut le deuxième et à ce jour dernier recueil adulte professionnel de Shiokonbu, un mangaka actif depuis plus d'une dizaine d'années en comptant ses doujinshi. Parallèlement à ses productions X, l'auteur est également connu au Japon pour illustrer le sulfureux light novel Kaifuku Jutsushi no Yarinaoshi écrit par Rui Tsukiyo, une oeuvre dont l'adaptation animée sous le titre international Redo of Healer a défrayé la chronique l'année dernière à cause de son contenu se voulant particulièrement brutal et choquant, avec son histoire de vengeance bourré de tortures physiques et psychologiques et de viols.


Quand on connait un peu le passif de Shiokonbu, il ne sera donc pas étonnant de retrouver une atmosphère tout aussi immorale et crue dans "Fanaticism", la première histoire de ce recueil, auquel elle donne donc son nom. Sur 4 chapitres pour un total d'environ 150 pages, cette histoire nous immisce en occident, à une époque ressemblant à l'ère victorienne, auprès d'une jeune domestique en devenir prénommée Alissa. Encore pure et vierge, celle-ci compte bien donner le meilleur d'elle-même dans son nouveau travail au sein du manoir où elle a été embauchée, et pour ça elle devrait normalement pouvoir compter sur sa collègue Colette qui est chargée de la former. Mais ladite formation est un peu particulière: en effet, la rumeur court que les soubrettes du manoir ont, en plus des tâches ménagères, le rôle de parfaire l'éducation sexuelle du fils héritier Oswald en lui servant de partenaires. Oswald est si gentil avec Alissa, que notre héroïne se demande si cette rumeur peut réellement être vraie, mais une chose est sûre: le jeune héritier lui plaît beaucoup, et elle ne serait pas forcément contre l'idée de lui servir de partenaire et de perdre sa virginité avec lui. Alors quand elle découvre, sous l'égide de Colette, que tout ceci est vrai, il ne faut pas longtemps à la jeune femme pour se laisser happer par les plaisirs du sexe avec Oswald ! Mais quand un véritable amour semble naître entre l'héritier et Alissa, cela n'est pas du tout du goût de Colette: la nouvelle recrue lui semble outrepasser ses fonctions, si bien qu'elle décide de la remettre à sa place de la plus brutale des manières... Et qui sait, peut-être que Colette cache elle-même quelques secrets retors ?


Avec ses jolies soubrettes bien en chair et destinées à servir de toutes les manières que ce soit Oswald voire d'autres messieurs, Shiokonbu, dans cette histoire, n'est clairement pas du genre à proposer des relatons saines et basées sur un pied d'égalité: ici, les héroïnes servent le plus souvent de jouets sexuels devant obéir. Et quand un amour plus pur semble poindre le bout de son nez entre Oswald et Alissa, c'est pour mieux être totalement brisé dans la foulée, jusqu'à faire totalement sombrer Alissa dans une débauche où elle ne sert plus que de "sac à foutre" (pour dire les choses vulgairement, mais c'est de bon tond ans cette histoire) à nombre d'hommes et donc à la briser psychologiquement, et à pousser Oswald à céder à ses pires pulsions brutales et dominatrices, le tout étant orchestré par une Colette perverse à souhait ainsi que par les règles de cette famille très particulière. Surfant donc sur cette vague de hentai où la dégénérescence morale est reine, l'auteur s'en donne dès lors à coeur joie pour enchaîner des scènes de sexe toujours plus rentre-dedans, entre rapports de domination/soumission où Alissa n'a bientôt plus d'autre choix que de noyer son amour brisé dans la luxure, et pratique allant de plus en plus loin puisque le sexe à deux et les branlettes espagnoles laissent peu à peu place aux viols, aux étranglements et autres gangbangs. Malgré la bonne longueur de l'histoire pour un hentai, on regrettera des évolutions rapides ainsi que des raccourcis donnant presque l'impression que les personnages sot incohérents, en particulier dans le cas de Colette dont les manigances apparaissent capillotractées au vu du résultat final. Néanmoins, sous le dessin charnel et brutal de Shiokonbu où les héroïnes cèdent toujours plus au plaisir et à la dégénérescence morale dans leurs expressions faciales, il ne fait aucun doute que le récit aura globalement de quoi satisfaire les fans de ce type d'histoire.


Après ce "plat principal" qui apparaîtra très copieux pour les uns et indigeste pour les autres, on serait presque étonné d'avoir des "desserts" un peu plus "calmes" avec les deux histoires courtes venant compléter le recueil: tandis que "Lily Ties" voit une domestique et sa maîtresse poursuivre autant que possible leur liaison amoureuse malgré l'obligation de cette dernière de se marier, "Mitigation" narre les retrouvailles aussi délicates que passionnelles entre deux amants alors que la première guerre mondiale vient de s'achever. Jouant sur des ambiances assez différentes, avec une part de douceur dans "Lily Ties" et de drame dans "Mitigation", ces récits ont toutefois pour points communs avec "Fanaticism" de s'ancrer en occident et dans des époques passées.


Côté édition, NihoNiba a fait de l'excellent boulot, notamment avec la présence de pas moins de 28 pages en couleurs réparties de manière à ouvrir chaque chapitre/histoire. A part ça, on retrouve le grand format typique de l'éditeur avec une bonne qualité de papier et d'impression, une traduction correcte du Studio Charon, un lettrage assez soigné, et quelques pages bonus où le mangaka revient un peu sur ses héroïnes.



Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs