Failure Frame Vol.2 : Critiques

Chassée par les descendants d'anciens héros venus d'un autre monde, la mystérieuse elfe se trouve secourue par Tôka dont les aptitudes d'altération d'états permettent même de rivaliser avec ces puissants guerriers. Afin de payer sa dette, celle-ci livre au jeune aventurier laissé pour compte quelques informations sur ce monde, et lui livre une information qui pourrait être capitale pour sa quête. Si leurs chemins se séparent, ils ne tarderont pas à se recroiser...

Après un premier volume efficace dans ce qu'il proposait, Failure Frame devait confirmer son petit potentiel. Et force est de constater que par ses divers atouts, l'adaptation manga du light novel de Kaoru Shinozaki par Shô Uyoshi ne manque pas d'arguments, à commencer par l'excellent équilibre entre la narration et l'univers vidéoludique. Là où certains titres nous noient de données, comme pour pousser à fond le fantasme d'un mmorpg en guise de seconde vie, le récit se limite aux informations capitales, crédibilisant les pouvoirs de Tôka tout en donnant plus de force à un univers qui ne demande qu'à gagner en épaisseur, à travers différentes intrigues par exemple.

Et c'est exactement ce qui se produit avec la véritable entrée en scène de Seras (ou plutôt Mist Barcas) en tant qu'elfe camouflant sa véritable identité aux humains. Des mystères l'entourent et donnent une aura au personnage dont la relation avec Tôka s'avère immédiatement plaisante. Le récit n'en fait pas trop entre deux et amène une alchimie sincère et satisfaisante, nous laissant envisager un très bon futur pour le potentiel binôme... Ou plutôt trio, si on considère comme un personnage à part entière l'attachant Pigimaru, petit slime que le héros sauve du harcèlement de ses congénères.

Et en parlant du héros, c'est sans doute sa densité qui apporte un sympathique cachet à ce deuxième volume. Si nous sommes clairement dans le revenge isekai dans le sens où le protagoniste compte se servir de ses donc pour clamer vengeance, toute une balance s'établit autour de lui et de sa morale. Au final, Tôka est empli de bonnes valeurs, mais reste un individu capable d'utiliser le meurtre en guise de punition. A voir jusqu'où cette nuance sera poussée, mais l’exécution demeure bonne jusqu'à présent.

Finalement, assez peu de combats dans cette suite qui met en place un bon nombre d'éléments scénaristiques en vue d'une suite qui, on l'espère, sera encore plus audacieuse. Pourtant, les scènes d'action restent satisfaisantes, notamment dans la violence de l'imagerie utilisée autour d'un personnage central utilisant ses fameuses altérations d'état pour faucher des vies. Et même quand il s'agit de défaire de simples mob, quelque chose d'assez viscérale se dégage de la mise en image de Shô Uyoshi, un parti-pris bien trouvé.