Evolution Six Vol.5 : Critiques

Tasuku et Miho se sont sortis vivants du "Murder Game" d'Ippei. Et à l'heure où le camarade de classe de Tasuku semblait reprendre ses esprits et vouloir se faire pardonner, il a été froidement abattu par une unité spéciale d'intervention. Tasuku rentre en étant sous le choc, mais en étant surtout rongé par son évolution meurtrière qui semble complètement prendre le dessus sur lui. Quant à Miho, elle s'interroge de plus belle sur le "6" et ce que voulait son père. Mais ils n'ont guère le temps de se reposer, car les événements inquiétants se succèdent. Les 6 passent à l'action au laboratoire, tandis que Keito, l'ami d'enfance de Tasuku, doit faire face à un terrible danger...

Ce cinquième volume marque la conclusion d'Evolution Six... enfin, si l'on peut parler de conclusion. Car comme on le craignait, le récit nous laisse royalement en plan en ne concluant absolument rien. Mais vraiment rien. Il n'y a même pas une tentative de Mitsuru Kaga pour limiter la casse, et on sent vraiment la série qui a été brutalement avortée, pour des raisons que l'on devine facilement. En effet, les précédents volumes nous l'avaient déjà prouvé, la série avait malheureusement beaucoup plus de défauts que de réelles qualités, elle n'a sans doute pas trouvé son public à cause de ça, et ce n'est pas ce "tome final" qui nous la fera regretter, car au-delà de sa non-fin, il s'avère encore plus mal mené que ses prédécesseurs.

Des idées et des avancées, il y en a pourtant dans cet ultime volume, accentuant la crainte concernant Tasuku qui perd pied ou Keito qui se retrouve dans une très mauvaise passe, dévoilant de nouvelles informations plus concrètes (et plus complexes que prévu, car le facteur familial intervient) sur l'objectif d'Ed, voyant les "6" passer  l'action, dévoilant l'identité de leur leader encapuchonné, et continuant d'aborder ses questions autour de l'évolution humaine. Mais le problème, c'est que rien n'est amené comme il se doit. Les références sur le domaine de l'évolution sont assez indigestes à assimiler, car mal diluées dans le récit, les moments de flashback débarquent à l'improviste et sans raison bien appuyées, les transitions inexistantes rendent vite les moments d'actions parallèles pénibles à suivre, le style graphique reste très brouillon malgré ses idées de design parfois intéressantes et son côté gore cheap rigolo, on se demande à quoi servent certains personnages (en tête El qui est sous-exploitée)... Le cas le plus problématique reste peut-être celui de Keito, qui est assez symptomatique de la série : on découvre plus en profondeur ce garçon qui, au fond de lui, s'est toujours senti femme, est épris secrètement de son meilleur ami, vit mal sa condition... Mais sur une idée qui aurait pu être intéressante, l'auteur fait n'importe quoi dans le développement, en plus d'avoir un peu sorti à l'improviste ce développement. A force de s'étirer sur ce passage via quelques scènes de mauvais goût, Kaga donne l'impression de s'égarer.

Un récit qui part dans tous les sens pour aboutir sur une non-fin totale. Voilà la dernière impression que nous laissera Evolution Six, un manga qui avait pourtant des idées suffisantes pour offrir une bonne petite série B. Mais dont la réalisation, autant côté narration que côté dessins, était à la ramasse, condamnant l'oeuvre à l'échec.