Escape - Taifu - Actualité manga

Escape - Taifu : Critiques

Escape

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 03 Janvier 2011

Tiré d’un jeu vidéo yaoi aux multiples possibilités, un peu comme Gakuen Heaven, le récit d’Escape est plutôt mouvementé, c’est le moins qu’on puisse dire. Le fil conducteur est le héros, Majima Yamato, un séducteur invétéré de dix-sept ans qui ne pourra s’empêcher de nous faire découvrir les différentes parties de lui, ses goûts et ses envies. En fait, sur sept nouvelles indépendantes et complètement centrées sur des relations aussi utopistes qu’illusoires, seules cinq ont pour héros Yamato, deux autres étant centrées sur un de ses amis hôtes et son lien avec Motoki. L’histoire ? Il n’y en a pas vraiment, c’est sans doute ce qui fait la base de ce one shot un peu particulier, l’irréel et la possibilité de créer à partir de rien ce qui semble être un amour durable, à chaque fois. Méthode un peu étrange de nous faire passer les sentiments que Yamato éprouve pourtant bien, cela nous fait passer le sexe avant l’amour, et il en résulte une morale un peu particulière, mais surtout assez pessimiste. Si Gakuen Heaven, dans le même genre, est basé sur l’humour et l’aspect extrêmement léger de certaines situations (bien que certaines soient particulièrement ridicules de mièvrerie), Escape se veut sérieux. Et c’est sans doute bien là le principal point négatif de ce petit manga trop insouciant.

On y croit, on veut y croire, on aime la sensualité et la tendresse qui passent dans chacune des nouvelles du manga, et pourtant rien n’est réel puisque c’est un seul et même héros qui recommence toujours à zéro, ses sentiments s’effaçant au fur et à mesure. L’aspect décontracté et profond des émotions n’a alors aucun réel impact sur les lecteurs. On ne se persuade alors pas une seconde de la véracité de la narration, et c’est clairement ce qui la rend aussi distante et froide, même durant les moments qui se veulent plus humoristiques voire amusants. On ne retiendra alors que la réussite de la sensualité voulue par l’auteur, dans des rapports physiques assez réussis, qui retranscrivent parfaitement la chaleur d’un contact entre deux hommes, qu’on croit intimement liés ... Mais qui, au final, ne se connaissent que pendant quelques instants, même s’ils sont parfaitement intenses. On retiendra alors également le manque d’originalité des situations, avec un élève comme personnage principal. Entre un élève et son professeur, par exemple. Mais comment aller plus loin en seulement quelques pages ? Si le concept du manga est extrêmement maladroit voir bâclé, on ne pourra enlever à l’auteur une adaptation somme toute assez débrouillarde à cette vision de l’amour. Réussi, oui, si on parvient à se détacher complètement du manque de profondeur et de réalisme de la narration.

Les dessins, par contre, sont plutôt réussis dans ce concept assez obscur dans lequel on ne comprend pas grand-chose à ce qu’il se passe ... On différencie assez bien les personnages les uns des autres, primordial dans ce genre de manga. Toutefois, les paroles sont extrêmement mal réparties puisque la plupart du temps on ne sait pas bien qui parle ni qui répond ... Les expressions, même les plus anodines ou les plus ridicules sont assez bien représentées, et on savourera le trait de la mangaka qui, bien que plongé dans un univers de bishonens aux visages pointus et au corps longilignes. Un peu trop, d’ailleurs, pour la réalité que l’on s’attend de moins en moins à voir en matière de proportions et de beauté dans les yaois. Les décors sont malheureusement grandement oubliés, et les premières pages de chapitre extrêmement sombres. On appréciera pourtant la traduction, efficace malgré les nombreux petits textes qui jonchent le scénario, malgré une non-adaptation regrettée des onomatopées. En résumé, Escape se laisse lire quand on n’en attend pas grand-chose mais décevra en grande majorité beaucoup les lecteurs qui l’attendaient. Sans le jeu, les couples n’ont rien de pertinents et même les explications de fin de volumes peinent à intéresser tant le concept est lointain.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs