Escale à Yokohama Vol.14 - Actualité manga
Escale à Yokohama Vol.14 - Manga

Escale à Yokohama Vol.14 : Critiques

Yokohama Kaidashi Kikô

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 16 Février 2024

"Aujourd'hui encore, je continue de marcher et de découvrir des tas de choses. Maitre... Veillez-vous sur moi ?"

Partout, le temps passe inexorablement. Et si le précédent volume nous le faisait déjà très joliment sentir, ce n'est rien à côté de cet ultime volume de la série, où le passage du temps se compte en années, peut-être même en décennies, voire plus encore. Dès les premières pages, une visite de Makki au Café Alpha nous permet de la retrouver alors qu'elle est devenue une jeune adulte et a commencé à travailler dans le même service que Kokone. Il ne s'agira là que de la première évolution, au fil de chapitres qui vont en compter plusieurs: les personnages que l'on a longtemps côtoyés grandissent, font leur vie et vieillissent, de nouvelles têtes apparaissent quand d'autres disparaissent sans que ce soit nécessaire de le montrer, car on sait bien que le temps fait son oeuvre sur l'humain.

Et pourtant, elle, elle est toujours là, dans son café, tant que celui-ci tiendra debout. En tant que robot, elle ne change pas physiquement, mais reste également fidèle à elle-même dans sa façon d'être. Même si son regard est parfois perdu face à la paisible évolution du monde en constant déclin, elle profite toujours de chaque petit instant, dans un rendu visuel éthéré qui nous fait toujours aussi bien ressentir les sensations, telles que l'air, les odeurs, la mer et autres petits plaisirs de rien du tout et pourtant si grands. Et cela, qu'elle soit seule ou accompagnée des personnes qui viennent lui rendent visite parfois. A ce titre, on retiendra notamment un fascinant chapitre où elle reconnaît immédiatement son interlocuteur qui a pourtant vieilli puisqu'elle ne l'a pas vu depuis dix ans, interlocuteur qui se plaît à l'observer sous toutes les coutures, pour faire ressortir comme jamais les vertus de la gérante de ce petit café perdu en bord de mer. Grâce à Alpha, son entourage se sent naturellement bien. Et les personnes qu'elle côtoie le lui rendent bien puisque, même si le temps fait son oeuvre et même si la distance doit les séparer, elles n'oublient jamais cette femme robot représentant tant de choses précieuses.

Jusque dans le dernier chapitre partiellement en couleurs et faisant directement écho au tout premier chapitre au vu de l'escale qu'elle fait à Yokohama pour ses grains de café, ainsi va le quotidien d'Alpha, personnage parmi les plus apaisants que l'on ait pu voir en manga, et parmi les plus inoubliables dans ce registre de mangas. Hitoshi Ashinano n'aurait pas pu imaginer meilleure conclusion pour sa tranche de vie, devenue une pierre angulaire de l'iyashikei, n'ayant rien perdu de sa superbe au fil du temps, et confirmant son statut d'oeuvre culte dans sa catégorie en ayant ensuite inspiré certains(e)s artistes réputé(e)s du genre (en tête Kozue Amano, ne serait-ce que via certains designs de personnages secondaires se ressemblant beaucoup entre Escale à Yokohama et Aria).

"J'espère que le crépuscule des humains sera paisible."


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
19 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs