Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 04 Mars 2021
C'était devenu presque inespéré: six ans après la publication française du volume 2, Entre Ciel et Terre s'est enfin achevé aux éditions Cambourakis début novembre 2020 avec la sortie de son troisième et dernier tome ! Une longue attente qui n'est pas de la faute de l'éditeur français: pour mener comme il l'entendait ce récit qu'il avait entamé en Chine en 2012, l'artiste chinois Golo Zhao a pris son temps et n'a proposé cette conclusion dans son pays qu'à la fin de l'année 2019.
On replonge donc, le temps de 170 dernières pages, dans le conflit pluri-séculaire confrontant les maîtres taoïstes aux démons, non sans que les sombres manigances de l'Assemblée infernale ne s'en mêlent. Voici déjà 5 siècles que la malédiction jetée sur Xu Zhen dure, et que celle-ci entraîne dans son sillage des drames toujours plus forts. Les famines sont terribles, à tel point que certaines familles sont proches de vendre leurs enfants pour pouvoir subsister. La situation chaotique a forcément une influence néfaste sur les humains, qui semblent alors plus que jamais proches de devenir des démons, comme le souhaite l'Assemblée infernale. Certains maîtres taoïstes, à commencer par Lan et sa fidèle Courtilière, sentent que l'origine du problème vient de Dame Luciole, le premier ancêtre des démons, et tâchent de retrouver sa trace tout en ayant l'espoir de dénicher le rouleau légendaire censé pouvoir lever la malédiction. Mais les taoïstes n'ont pas encore cerné qu'ils ont déjà été infiltrés par leurs ennemis... Et Xu Zhen dans tout ça ? Au fil de ses réincarnations, il répète encore et toujours les mêmes choses, comme le veut la malédiction, et sans souvenir de ses précédentes vies. La clé de tout ne se trouverait-elle pas plutôt en lui ?
Boucler ce récit en seulement 170 pages, cela s'avère un peu juste, et ça se ressent: globalement, Golo Zhao va très vite dans ses événements/rebondissements, quitte à prendre quelques raccourcis narratifs et à négliger certaines transitions, rendant dès lors son récit un peu moins limpide que prévu, et éventuellement aussi un peu moins fort dans certains moments critiques. Et pourtant, en ayant bien en tête les deux précédents tomes (qu'il vaut mieux avoir relu juste avant), c'est avec intérêt que l'on suit une histoire ou l'artiste arrive à plutôt bien cristalliser ses sujets, notamment autour de la frontière entre humains et démons, et surtout concernant certains éléments propres au taoïsme, qu'il reprend volontiers un peu à sa manière de façon partielle en apportant une réelle unicité à son oeuvre. Et c'est quelque chose qui se ressent particulièrement dans la dernière ligne droite via le cas de Xu Zhen. Le lecteur sait bien que ses actes passés, il y a 5 siècles, sont à l'origine de tout... Alors, saura-t-il s'en souvenir, braver la malédiction, et faire les choix qui s'imposent ? L'issue est alors assez forte, plutôt nuancée dans sa part dramatique, et marque bien la prise de conscience du personnage principal concernant ses erreurs passées.
Qui plus est, le dessin de Zhao, bien reconnaissable, est toujours aussi plaisant. On a moins l'habitude de le voir sur du travail entièrement en noir et blanc, mais il s'en sort bien jusqu'au bout malgré quelques visages moins nuancés. La rondeur de son trait vient contraster avec la violence de certains moments, tandis que ses décors de Chine traditionnelle restent omniprésents et assez riches.
Voici qui met donc enfin un terme à cette longue publication qui aura duré quelques années, et dans l'ensemble on ressort satisfait de la lecture. Certes, Golo Zhao va parfois vite en besogne, mais son histoire trouve une conclusion convaincante, tout en laissant entrevoir des thématiques plutôt intéressantes en tirant parti du taoïsme.
On replonge donc, le temps de 170 dernières pages, dans le conflit pluri-séculaire confrontant les maîtres taoïstes aux démons, non sans que les sombres manigances de l'Assemblée infernale ne s'en mêlent. Voici déjà 5 siècles que la malédiction jetée sur Xu Zhen dure, et que celle-ci entraîne dans son sillage des drames toujours plus forts. Les famines sont terribles, à tel point que certaines familles sont proches de vendre leurs enfants pour pouvoir subsister. La situation chaotique a forcément une influence néfaste sur les humains, qui semblent alors plus que jamais proches de devenir des démons, comme le souhaite l'Assemblée infernale. Certains maîtres taoïstes, à commencer par Lan et sa fidèle Courtilière, sentent que l'origine du problème vient de Dame Luciole, le premier ancêtre des démons, et tâchent de retrouver sa trace tout en ayant l'espoir de dénicher le rouleau légendaire censé pouvoir lever la malédiction. Mais les taoïstes n'ont pas encore cerné qu'ils ont déjà été infiltrés par leurs ennemis... Et Xu Zhen dans tout ça ? Au fil de ses réincarnations, il répète encore et toujours les mêmes choses, comme le veut la malédiction, et sans souvenir de ses précédentes vies. La clé de tout ne se trouverait-elle pas plutôt en lui ?
Boucler ce récit en seulement 170 pages, cela s'avère un peu juste, et ça se ressent: globalement, Golo Zhao va très vite dans ses événements/rebondissements, quitte à prendre quelques raccourcis narratifs et à négliger certaines transitions, rendant dès lors son récit un peu moins limpide que prévu, et éventuellement aussi un peu moins fort dans certains moments critiques. Et pourtant, en ayant bien en tête les deux précédents tomes (qu'il vaut mieux avoir relu juste avant), c'est avec intérêt que l'on suit une histoire ou l'artiste arrive à plutôt bien cristalliser ses sujets, notamment autour de la frontière entre humains et démons, et surtout concernant certains éléments propres au taoïsme, qu'il reprend volontiers un peu à sa manière de façon partielle en apportant une réelle unicité à son oeuvre. Et c'est quelque chose qui se ressent particulièrement dans la dernière ligne droite via le cas de Xu Zhen. Le lecteur sait bien que ses actes passés, il y a 5 siècles, sont à l'origine de tout... Alors, saura-t-il s'en souvenir, braver la malédiction, et faire les choix qui s'imposent ? L'issue est alors assez forte, plutôt nuancée dans sa part dramatique, et marque bien la prise de conscience du personnage principal concernant ses erreurs passées.
Qui plus est, le dessin de Zhao, bien reconnaissable, est toujours aussi plaisant. On a moins l'habitude de le voir sur du travail entièrement en noir et blanc, mais il s'en sort bien jusqu'au bout malgré quelques visages moins nuancés. La rondeur de son trait vient contraster avec la violence de certains moments, tandis que ses décors de Chine traditionnelle restent omniprésents et assez riches.
Voici qui met donc enfin un terme à cette longue publication qui aura duré quelques années, et dans l'ensemble on ressort satisfait de la lecture. Certes, Golo Zhao va parfois vite en besogne, mais son histoire trouve une conclusion convaincante, tout en laissant entrevoir des thématiques plutôt intéressantes en tirant parti du taoïsme.
04/11/2020 