Entre ciel et terre Vol.1 - Actualité manga
Entre ciel et terre Vol.1 - Manga

Entre ciel et terre Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 02 Mai 2014

Alors que la Balade de Yaya est toujours en cours aux éditions Fei, Golo Zhao revient chez Cambourakis avec sa dernière oeuvre en date : Entre Ciel et Terre, une série mêlant drame et fantastique qui devrait compter 3 tomes au total.

Dans la Chine ancienne, Petite Huit est une fillette qui n'a pas grand chose pour être heureuse. Semblant attirer le malheur autour d'elle, elle est la cible des médisances de tout son village et des moqueries des autres enfants. Ses seules consolations sont une grand-mère et une mère aimantes... mais lorsque cette dernière meurt, la voici encore plus écartée par les autres, et elle n'a plus que sa grand-mère... et Ming, un adolescent du village qui se soucie beaucoup d'elle, la prend sous son aile et devient son ami. Le jeune garçon fait très attention à elle, la défend quand elle est prise à partie par les villageois et surtout par les enfants, et un attachement profond se crée entre les deux jeunes gens. Mais petite Huit garde les yeux constamment rivés vers le souvenir de sa mère, vers le ciel où celle qui l'a mise au monde est devenue une étoile, et elle rêve d'aller la rejoindre, là-haut... jusqu'au jour où, sous l'impulsion des enfants qui se sont toujours moqués d'elle, elle grimpe jusqu'en haut du plus grand arbre de la forêt dans l'espoir de pouvoir toucher le ciel... et n'en redescend jamais plus. Seules ses chaussures sont retrouvées en haut de l'arbre, la fillette semble bel et bien avoir rejoint sa mère de façon inexplicable, laissant derrière elle une grand-mère dont Ming a promis qu'il s'occuperait si un malheur arrivait.
Les années passent. La grand-mère de Petite Huit est morte à son tour et Ming a quitté son village natal pour devenir marchand dans les villages du sud... mais il reste hanté par le souvenir de sa jeune amie soudainement et inexplicablement disparue. C'est alors qu'apparaissent dans son entourage plusieurs personnages étranges. Un prêtre taoïste qui lui a prédit un destin fait de rencontres et des séparations cruelles. D'autres taoïstes aux objectifs apparemment différents dont l'une pourchasse les créatures fabuleuses. Un officier de police qui poursuit l'enquête sur le disparition de Petite Huit quelques années auparavant. Et, surtout, une étrange princesse-sangsue à l'apparence humaine qui est sortie de terre pour s'installer chez notre héros...

Les histoires autour de l'enfance abandonnée semblent être une grande source d'inspiration pour Golo Zhao : après avoir mis en image le sort de la petite Yaya, fillette qui a perdu de vue ses parents pendant la guerre, l'auteur met à nouveau en scène le parcours triste d'une gamine séparée de ce qu'elle a de plus cher, cette fois-ci à cause de la mort. Dans une première moitié de tome aussi mélancolique qu'envoûtante, où il enchaîne planches nocturnes poétiques et focus sur Petite Huit et Ming, Golo Zhao parvient à merveille à faire ressortir la beauté et la pureté du lien qui se crée entre ses deux jeunes héros tourmentés par les affres de la vie, ainsi que l'obsession de la fillette pour le ciel nocturne, où elle pense constamment pouvoir retrouver sa mère défunte, qui serait devenue une étoile... jusqu'à ce que le drame frappe à nouveau et ne vienne hanter Ming pendant des années.

La deuxième partie du tome prend alors une tout autre tournure, encore assez difficile à appréhender, car elle pose surtout autour de Ming plusieurs personnages, sans encore totalement les lier entre eux. Tandis que les taoïstes agissent en parallèle et que l'arrivée de l'officier de police entretient le mystère autour de la disparition de Petite Huit, pour l'instant on retient surtout l'apparition de la créature fabuleuse ayant pris forme humaine pour s'installer chez Ming, avec un objectif qui se dévoile peu à peu. Une relation un peu particulière s'installe entre elle et Ming, relation mêlant une certaine bienveillance à une petite forme de menace dont nous n'avons pas encore tous les tenants aboutissants.

Dans tous les cas, le mystère est bien là, autour du destin promis à Ming par l'un des prêtres taoïstes, du rôle des autres taoïstes et de la créature fantastique, et de l'énigme de la disparition de Petite Huit (il y a bien les pages 86-87 qui laissent supposer une piste terrible, mais rien de concret pour l'instant). On a hâte de voir comment l'auteur va faire se rejoindre tout ceci.

Visuellement, après nous avoir conquis en couleur sur la Balade de Yaya, Golo Zhao montre des qualités tout aussi remarquables en noir et blanc, avec des planches constamment portées par des décors omniprésent,que ceux-ci soient nocturne,s intérieurs ou extérieurs. La première moitié est portée par de superbes vues sur le ciel, l'obsession de Petite Huit calme de jour ou de nuit, tandis que la deuxième partie se focalise plus sur les dessins de la terre, là d'où est sortie la "colocataire" de Ming, avec notamment un superbe travail sur les feuillages. Les visages assez ronds, mignons et très expressifs de l'auteur, souvent portés par une forme de mélancolie, finissent d'apporter une ambiance assez contrastée.

Avec une première moitié de tome superbe et une deuxième moitié qui pose pas mal d'éléments, ce premier volume ne semble encore être qu'une grand mise en place, mais la façon dont Golo Zhao narre les choses, mais en avant le ciel et la terre et se réapproprie certains légendes de la Chine ancienne fascine et donne irrémédiablement envie de connaître la suite. L'édition proposée par Cambourakis est irréprochable, entre le papier légèrement cartonné, l'excellent qualités d'impression et la traduction non moins plaisante.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs