Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 13 Mars 2013
Sumio et Kirio sont face au Cannibale, un dénommé Shimei Kôda. Dans cette ultime épreuve, nos héros sont sur le point de découvrir toute la vérité liée au crâne, ainsi que les prémices de cette malédiction…
Deuxième tome du second arc, et déjà le dernier volume d’Enigma. Sur cette simple information, il est facile de deviner que la conclusion sera précipitée et que les raisons sont probablement liées au système éditorial du Shônen Jump consistant à annuler toute série dont la popularité baisserait cruellement. Et c’est un juste constat : Ce dernier tome de la série répond à toutes les questions, mais les révélations surviennent très rapidement, sans que l’auteur ai pu exploiter correctement la deuxième partie de son récit.
Le début du tome, marquant le face à face entre nos héros et le Cannibale, propose quelques retournements de situation, une action finale mettant à contribution certains pouvoirs des personnages. Passé ce moment, tout va très vite et les informations tombent presque comme un cheveu sur la soupe. Clairement, tout porte à croire que l’auteur n’a eu d’autre choix que de trouver une manière correcte de conclure son intrigue. Ce dernier a tenu à apporter toutes les réponses aux questions qui subsistent, notamment sur les origines du crâne, et il ne pouvait probablement pas faire mieux que ça. Les révélations sont là, oui, mais c’est extrêmement frustrant, surtout après un premier arc excellent, de voir que le mangaka n’a pas pu développer justement son titre. L’indice le plus flagrant concerna le disparition de Shigeru qui, au final, semble bien anodine puisque la demoiselle réapparaît bien rapidement, sans réel choc. Aussi, tout va relativement trop vite, notamment le dernier chapitre qui ressemble plus à un condensé d’arc entier qu’autre chose. Difficile de saisir les évènements qui ont lieu, ni le pourquoi du comment, Kenji Sasaki a vraiment été contraint d’expédier ça au plus vite. Le seul réel bon point à ce chapitre final, c’est peut-être la mise en avant de Kirio et le constat de son évolution, même si celle-ci est malheureusement allée très vite et paraît ainsi peu justifiée.
Néanmoins, les révélations apportées s’avèrent fascinantes car développent un aspect générationnel difficile à soupçonner jusqu’ici. Bien sûr, le chapitre bonus du précédent tome s’avère indispensable pour saisir la finalité de l’histoire et l’enchainement de tant d’informations rend la digestion délicate, nécessitant une seconde lecture de ce tome final. Mais une fois les révélations intégrées, il apparaît comme une évidence que Kenji Sasaki connaissait d’avance son histoire, il savait où il allait. Reste qu’il n’aura pas eu les moyens d’exprimer justement son talent et de développer son intrigue comme il aurait dû, rendant ce septième volume bancal.
En guise de bonus, nous avons droit à une courte histoire datant de 2006, totalement détachée d’Enigma. Si on reconnaît le dessin de l’auteur, le ton est bien différent de celui d’Enigma et s’avère bien plus shônen, un peu comme les débuts d’une série de baston. Ainsi, le one-shot plaira très certainement aux amateurs du genre et apporte une légère consolation pour cette fin précipitée, sans doute contre la volonté d’un auteur de talent.