Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 31 Juillet 2025
Sachi a pris sa décision. Plutôt que poursuivre ses études dans un climat hostile, l’information sur sa grossesse s’étant répandue comme une traînée de poudre, l’adolescente choisit un établissement qui enseigne par correspondance. Soutenue par sa mère et par Takara, Sachi est aussi épaulée par le corps enseignant. À sa grande surprise, les au revoir avec son lycée se font dans une émotion bienveillante qui la touche au plus haut point…
Avec ce volume, on peut considérer que « l’arc du lycée » touche à sa fin. L’héroïne en est à son cinquième mois de grossesse, et sa décision la pousse vers de nouveaux horizons. Alors, Aoi Mamoru prend un soin tout particulier dans la finalité de cette partie de l’histoire. Celle-ci lui a permis d’aborder son sujet sous un angle scolaire, abordant le harcèlement ainsi que la responsabilité des adultes dans la sécurité et l’accompagnement de leurs élèves, peu importe leurs choix. Ce segment aura eu son lot de moments durs, aussi la mangaka choisit une conclusion beaucoup plus douce et teintée d’espoir, bouclant quelques réflexions secondaires avec émotion et optimisme, de manière à nous offrir une référence des plus belles pour Sachi. Si l’autrice peut donner l’impression d’un traitement un poil léger du harcèlement, la réponse qu’elle apporte en privilégiant le dialogue en tant qu’outil de compréhension et d’acceptation mutuelle est en phase avec le ton de l’œuvre, et est par conséquent convaincante.
Cette superbe transition nous bouleverse tout particulièrement grâce au trait pur d’Aoi Mamoru et à sa narration d’une parfaite limpidité. C’est un aspect que nous avons déjà évoqué dans nos chroniques, mais son art apporte énormément à l’atmosphère de l’œuvre. Douce-amère au départ, elle prend ici des tons beaucoup plus solaires, par des compositions parfaitement cadrées qui n’ont pas besoin de dialogues pour exprimer toute l’humanité du récit, et un travail d’une grande minutie sur les expressions de Sachi qui est rendue plus que jamais poignante. À cet égard, en guise de transition, la mangaka nous présente un lien toujours plus solide entre elle et Takara, connectés par un amour d’une telle puissance qu’il met du baume au cœur.
L’enfant en moi continue son beau parcours avec un sixième tome plus lumineux, bouclant une grande étape de l’histoire et guidant les personnages comme le lecteur vers de nouveaux chemins. Assurément, le manga d’Aoi Mamoru est l’un des plus importants du moment, et sa lecture paraît nécessaire.