Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 08 Janvier 2025
Alors que la fin de sa première année au Royal Ballet est désormais imminente, l'habituellement si enjouée Kanade est tourmentée: elle a le sentiment que sa prestation à la Summer Performance a été un échec puisqu'elle a été remplacée, il lui faut redoubler d'efforts en cours parallèlement à la danse, elle craint de ne pas avoir la bourse qui lui assurerait de pouvoir poursuivre ses études à Londres... mais peut-être se fait-elle trop de mouron pour rien ? C'est là tout l'enjeu d'un tout début de volume où, même si Cuvie peut sembler évacuer un peu facilement ces soucis concrets, il en ressort de jolies choses, notamment sur la prise de conscience par notre héroïne qu'elle doit décidément beaucoup à ses parents.
C'est justement ses parents qu'elle a en premier lieu l'occasion de revoir lors de vacances bien méritées au Japon, vacances qui se dessinent un peu comme une petite pause dans l'intrigue, en permettant à notre héroïne de revoir des personnes chères à son coeur (Shoko en tête, forcément, mais pas que) et d'apprendre ce que deviennent pas mal de personnes qu'elle a pu côtoyer, de Sakura à Emma en passant par les élèves de madame Takimoto. Et dans tout ça, il n'est pas question pour autant d'oublier la danse: clairement pas décidée à vraiment se reposer, notre héroïne compte bien interpréter correctement la fée Dragée lors d'un gala, la mangaka mettant alors en avant tous les progrès qu'elle a pu faire en une année, ainsi que ce qu'exige cette prestation en particulier, qui plus est en voyant l'adolescente recevoir des conseils inattendus de la part d'une certaine personne qui ne l'a aucunement oubliée, pour son plus grand bonheur.
En somme, cette phase japonaise est une pause un peu rapide mais appréciable, avant le retour à Londres et aux choses sérieuses via un événement que tout le monde attend: la première de Phaéton, la première pièce chorégraphiée par Abigail Nicols depuis qu'elle a arrête la danse. L'événement a de quoi susciter bien des émotions, notamment chez Abby elle-même forcément, mais aussi chez ses danseurs et danseuses... et, évidemment, chez notre chère Kanade, quand bien même elle n'y participe pas. Mais Cuvie joue bien son coup en la plaçant cette fois-ci comme simple spectatrice dans la salle, car cela lui fait mieux prendre conscience d'autres aspects essentiels des spectacles (comme l'éclairage), la laisse profiter au mieux de performances étourdissantes (celle de Mme Baxter en tête), et lui fait comprendre tout ce qui lui manquait pour être retenue dans la pièce.
C'est là, à nouveau, toute la magie d'En Scène! : même dans ses moments de doute, Kanade ne perd rien de sa passion et de son désir d'accomplir son rêve, et rebondit de plus belle pour s'améliorer et apprendre de ses erreurs. Même si la mangaka offre sans doute par moments une vision un peu idéalisée de cet univers hyper exigeant, l'entrain de son héroïne reste très communicatif et emballant, et nous emporte toujours sans difficulté dans ce petit monde captivant... d'autant plus que l'élégance et la précision du dessin de l'autrice sont toujours au rendez-vous !