Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 29 Juin 2022
Le mois de novembre est désormais bien installé, la fête de Noël approche, et avec elle arriveront les représentations de Casse-noisette du Royal Ballet où Kanade tient le rôle d'une souris, tout en étant chargée de guider ses cadets. Notre héroïne ne doit donc surtout pas chômer, d'autant plus qu'en parallèle elle doit continuer de préparer le concours de chorégraphie pour Keira, et qu'elle doit également commencer sérieusement à penser à son avenir au Royal Ballet: elle ne peut pas se permettre de continuer à compter uniquement sur les finances de ses parents qui restent limitées, et aimerait donc réussir à obtenir une bourse en s'appliquant aussi dans les cours pour voir d'excellentes notes.
Voici déjà un bon moment que les valises de notre héroïne se sont posées à Londres, en lui faisait découvrir un tout nouveau cadre de vie et d'apprentissage où, portée par sa passion et son habituel positivisme, elle n'a pas eu trop de difficultés à s'intégrer et à se faire des amies. Ce 18e volume a alors la charge de venir concrétiser pas mal des évolutions de la jeune danseuse, tout d'abord en lui faisant prendre mieux conscience d'une chose: elle a beau s'être fait des ami(e)s et avoir sympathisé avec pas mal de monde, elle doit réalisé que le Royal ballet est également un milieu très concurrentiel, où chaque élève se donne à fond pour son avenir... Dans ces conditions, Kanade pourra-t-elle faire partie des personnes boursières ? Cet aspect de rivalité reste toutefois encore suffisamment en retrait puisque, ici, ce sont avant tout deux autres étapes essentielles qui arrivent, étapes où danseuses et danseurs doivent donner le meilleur ensemble.
Tout d'abord, l'arrivée des sélections pour le concours de chorégraphie, où la création de Keira se retrouve en compétition face à trois autres créations dont celle de Tobias, pour un résultat tout à fait intéressant: la thématique de la pièce de Keira est aussi classique que forte, Kanade et les autres tâchent de lui donner une belle substance (chose que le dessin de Cuvie fait vraiment bien ressortir), et la création de Tobby n'est pas négligée puisque la mangaka souligne bien tous les efforts du jeune garçon et en profite pour mettre en valeur les liens triangulaires en danse.
Ensuite, l'arrivée de la première de Casse-Noisettes, moment essentiel non seulement pour le Royal Ballet qui doit chaque année justifier sa réputation en offrant un spectacle de Noël à-même de ravir parents et enfants, mais aussi pour Kanade dont c'est le premier véritable challenge: la jeune fille doit confirmer les espoirs placés en elle, parvenir à faire honneur à son rôle (elle a beau n'être qu'une souris, sa place est essentiel, plus encore en tant qu'aînée devant guider les plus jeunes), voire éventuellement le sublimer grâce à sa passion habituelle. Et ici aussi, Cuvie effectue un travail très soigné, quand bien même les pages se consacrant à la représentation en elle-même sont peu nombreuses.
Ce tome agit donc un peu comme une charnière pour Kanade, car tout en vivant de premiers moments concrets forts au Royal Ballet (Casse-noisette, les sélections du concours de chorégraphie), notre héroïne continuer d'évoluer petit à petit, de gagner peu à peu en maturité sur différents plans, et de démontrer une personnalité qui ne demande qu'à ce confirmer encore... Mais loin d'elle, quelque part en Allemagne, en est-il de même pour son amie Sakura ? Cette dernière s'est effectivement vu confier le premier rôle de A Cinderella Story, elle qui a toujours profondément détester Cendrillon qu'elle trouve trop passive ! Alors, trouvera-t-elle la force de jouer à la perfection un rôle qu'elle déteste ? Voir en difficulté Sakura, elle qui apparaissait si sûre d'elle en début de série, reste vraiment intéressant: la jeune fille, malgré tous les espoirs posés sur elle, se confronte au stress, à la peur de se rater sur un rôle qu'elle ne peut pas voir en peinture... Et même si son évolution est un peu simple dès lors qu'il suffit d'un coup de fil de sa mère pour la revigorer, on ressent à nouveau toute la force de caractère de la charismatique jeune fille.
Enfin, pour enrichir encore ce très bon volume, Cuvie n'oublie jamais ses différentes petites informations sur le milieu qu'elle dépeint: la Royal Opera House, la hiérarchie dans les compagnies de ballet, les spécificités du ballet dramatique... sont autant de choses vite et bien présentées, qui nous immergent de plus belle dans cet univers.