En proie au silence Vol.7 - Actualité manga
En proie au silence Vol.7 - Manga

En proie au silence Vol.7 : Critiques

Sensei no Shiroi Uso

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 20 Octobre 2021

Chronique 2 :

Misuzu a eu le courage de se confronter à Hayafuji, en lui adressant un discours auquel il ne s'attendait pas. Sous l'émotion, il rue de coups la jeune femme qui, heureusement, ne succombe pas, mais ressort avec des hématomes. L'absence de la professeure inquiète Niizuma au plus haut point, et les retrouvailles ne seront sans doute pas celles qu'il attendait. De son côté, Misato continue de voir leur relation d'un mauvais œil. Eprouvant des sentiments qu'elle n'avait jamais ressenti jusqu'alors, elle déclare sa pensée à Misuzu.

A l'approche de la fin de l'histoire, En proie au silences continue d'aborder des choix décisifs de la part de personnages qui, de gré ou de force, font face à l'importance des événements. La gravité de la fin du tome précédent laisse inévitablement place à un début de septième opus assez dur, dans lequel les violences subies par l'enseignante ont des répercussions progressives sur plusieurs aspects du récit. De par son sort, le personnage central de la série est vecteur d'avancées scénaristiques qui n'écartes jamais l'intention d'écriture d'Akane Torikai.

Car fidèle à sa direction, la mangaka continue de dresser les réflexions des uns et des autres par rapport aux situations présentes. Des points de vue de personnages qui vivent selon leurs caractères et leurs psychologies sur le papier, un aspect qui mena parfois à des échanges grinçants durant la série, mais qui ont pour mérite de retranscrire une pluralité d'observations différentes. Pour autant, ce septième tome prend bel et bien un parti sur certains moins, comme l'atteste l'évolution de la relation entre Misuzu et Niizuma. Un développement assez logique et empli de bon sens dans cette relation prof-élève, peu idyllique sur le plan fictionnel, mais qui atteste la rationalité des principales figures malgré leurs tourments respectifs.

La relation principale amène un autre alchimie, celle entre le jeune homme et Misato, un véritable drame adolescent associé à des dilemmes relationnels dont les répercussions seront sans doute grandes. L'autrice aborde ici la question de l'Amour de la manière la plus simple qui soit, ses règles mais aussi ses paradoxes qui, couplés aux caractères si forts de l'œuvre, ne peuvent être sans conséquence. La fin du volume est sombre d'une manière différente, soulevant toute la complexité d'une Misato qu'on ne saura vraiment comment considérer.

Finalement, le seul regret viendra du peu de présence de Reina et Minako, victimes de Hayafuji à leur échelle, dont les actions pourraient aussi être importantes. On sera aussi pris de curiosité par rapport aux intentions d'écriture du violeur, bourreau et manipulateur, Akane Torikai cherchant à enrichir sa complexité, sans pour autant l'excuser fort heureusement.

Ainsi, malgré les avancées évidentes du récit vers un point culminant, bien des questions se posent en vue du huitième et dernier volume. On attend de voir comment Akane Torikai fera converger toutes ces pistes dans un final cohérent, d'autant plus que les réflexions et moralités de ces derniers développements seront décisives pour l'entièreté de la série.


Chronique 1 :

En osant élever enfin la voix contre Hayafuji, Misuzu n'a récolté que la brutalité de coups ravageurs, avant que son violeur ne parte en la laissant étalée par terre, ensanglantée, à moitié morte. La jeune femme n'a qu'une interrogation en tête: Pourquoi les choses sont-elles allées si loin ? Oui, pourquoi ? Mais autour d'elle, ce nouveau drame pourrait avoir des répercussions importantes.

En voyant de face la situation, Minako veut se faire pardonner auprès de son amie... mais de quoi exactement ? Un sentiment de culpabilité qu'elle ressent peut-être en ayant trop longtemps fermé les yeux sur son couple pour se rattacher à l'idéal qu'elle voulait. Mais concrètement, ce n'est pas elle qui a roué Misuzu de coups, donc son sentiment est forcément terrible à voir.

Reina veut aussi se faire pardonner en faisant face à ses actes, quitte à aller voir la police. Et pendant ce temps, celui qui est à l'origine de leur détresse à toutes les trois, Hayafuji, n'est aucunement inquiété... à moins qu'il ne commence à avoir quelques tourments intérieurs lui aussi. Cela aboutira même sur un petit flashback concernant l'enfance de Hayafuji, flashback assez mortifiant en montrant ce à quoi lui-même fut confronté quand il était petit, avec une mère elle-même battue et qui s'auto-persuadait d'être fautive. Sans oser se rebeller ni sortir de son silence. Dès lors, le message reste évident: à force de se renfermer dans son silence, rien ne peut s'arranger et, pire encore, les situations se répètent d'une génération à l'autre.

Face à ça, un personnage a ici un certain intérêt: la doctoresse soignant Misuzu, qui comprend parfaitement que ses blessures ne sont pas anodines, et qui a beaucoup de choses à dire. Sur son choix de se battre pour se sortir de son ancienne situation avec un mari qui la battait elle aussi. Sur la difficulté de faire ça car il faut faire face à son sentiment de faiblesse et d'impuissance féminine. Et sur l'aspect pourtant essentiel de le faire.

Enfin, pendant ce temps, Niijuma n'est pas oublié. D'abord inquiet de ne plus avoir la moindre nouvelle de Misuzu, et quand elle est enfin de retour il se désespère de ne pas avoir pu la protéger. Le jeune garçon est déboussolé, sa relation avec Misuzu en pâtit, et elle risque d'être encore plus mise en difficulté avec le retour en force d'une autre figure: Misakana, qui, tout en disant certaines choses cruciales à Misuzu, tâche d'attirer à elle Niijima... pour quel résultat ? A vrai dire, Misakana reste encore particulièrement difficile à cerner, mais elle devrait être plus travaillée dans le 8e et dernier tome, si l'on se fie à la bande-annonce en fin de volume.

En attendant donc de voir comment se conclura la fresque sociale d'Akane Torikai et quels en seront tous les tenants et aboutissants, En proie au silence reste ici une lecture dure, éprouvante, et pourtant essentielle dans ce qu'elle véhicule.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction