Empreinte de la passion (l') - Actualité manga

Empreinte de la passion (l') : Critiques

Toiki Yori mo Yasashii

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 28 Juillet 2011

Premier titre de l’auteur en France, l’empreinte de la passion nous permet alors de découvrir un style inédit et peut être une bonne référence dans l’univers du yaoi. L’histoire est celle de Masato, un étudiant à première vue un peu insouciant des dangers de la vie, et de Kazaoka un écrivain reconnu qui n’aime pas le succès et préfère fréquenter incognito un petit café tranquille. Seulement, Masato cherche Kazaoka depuis deux ans déjà, et après de nombreuses recherches le jeune homme se fait embaucher au café en question et profite de l’occasion pour passer une soirée avec cet homme enivrant aux mains si douces. Une nuit et une seule, puisque Kazaoka a la réputation de ne chercher que le plaisir de la chair et ne souhaite en aucun cas une relation sérieuse. Et ça, Masato le sait. Comme beaucoup d’autres choses qui influencent son attitude et le mènent à partir si tôt la nuit terminée, s’éloigner de son travail jusqu’à en démissionner et tout faire pour ne jamais recroiser celui qui fait pourtant battre son cœur depuis leur première rencontre. Seulement, l’écrivain ne s’y attendait pas et c’est finalement lui qui, insatisfait, va revenir vers son jeune amant pour chercher plus qu’une nuit sans lendemain, réclamant alors la présence de Masato dans son lit plus régulièrement. Alors que le jeune homme était prêt à tout oublier jusqu’aux sentiments amoureux qu’il éprouve pour Kazaoka, voilà que ce dernier l’empêche de tourner la page et le retient prisonnier de ses filets.

Ce n’est que plus tard que l’on apprend les circonstances de la rencontre de ce petit couple, et à vrai dire on s’en serait bien passé. Là où on imaginait quelque chose de plutôt tendre qui permette à Masato de tomber amoureux aussitôt comme il ne cesse de le dire, on n’a le droit qu’à une certaine forme de violence impitoyable. Donc après une seule nuit où il se fait presque violer, Masato tombe sous le charme de son bourreau jusqu’à le chercher pendant deux ans simplement pour réitérer l’expérience et l’oublier définitivement. Logique. Autre point assez difficile à entendre, le revirement soudain de Kazaoka qui était auparavant décrit comme un insensible passionné mais sans attache et qui, très rapidement, revient vers Masato de lui-même. A noter d’ailleurs que le seul point qui pourrait le justifier et le rendre intéressant, à savoir sa peur d’être approché dans le seul intérêt de son argent et de sa renommée, est assez mal traité. En effet, l’écrivain s’inquiète de cela et soupçonne Masato alors que celui-ci a quand même tout fait pour s’éloigner de lui dès le lendemain de leur nuit. Est-ce le comportement d’un profiteur avide d’argent ? On en doute. Ce qui montre bien que l’auteur développe des idées sans toujours songer à leur logique ou leur pertinence. Toutefois, Kazaoka est un personnage assez séduisant au contraire de Masato, bien trop plat et vide, et l’on passe un moment sympathique à la lecture de ce tome. Dommage que tout soit aussi rapidement expédié, sans aucun développement sur les personnages secondaires, les sentiments de jalousie ou de manque, de frustration ou de désir. Tout est un peu trop simplement évoqué et cela ne reflète pas vraiment la « passion » que l’on s’attendait à trouver.

L’auteur nous propose deux petites histoires en plus des chapitres principaux. La première est sans véritable intérêt : un couple qui semble se séparer par incompréhension puis les deux partenaires évoquent leurs véritables sentiments et tout finit par une réconciliation sur l’oreiller. Peu pertinent, sans originalité, sans relief. La seconde se constitue de quelques pages, là encore simplement pour le fan-service d’un Masato en manque et d’un Kazaoka qui lui saute dessus. Certes. Fin inintéressante, en somme. Les dessins de Masara Minase sont très fins, et sous l’esthétisme apparent (même s’il faut aimer le style), on remarque rapidement une certaine simplicité dans le trait, en plus de quelques défauts de proportions. Les visages ne sont ainsi pas très travaillés, laissant les expressions s’exprimer de façon basique sur les visages : un froncement de sourcils, un rougissement, mais l’auteur ne travaille pas plus que cela les détails physiques de ses personnages. De plus, Masato est très efféminé et cela renforce son côté « petite chose fragile » qu’on voit déjà suffisamment dans l’histoire ... Enfin, l’ensemble manque de décors et en résumé on peut dire que ce one-shot est sympathique mais manque d’un peu de travail et de finitions pour qu’il soit réellement agréable. Rien à redire sur l’édition de Taifu cependant, à part les habituelles onomatopées que la page couleur du début réussit presque à nous faire oublier.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs