Emma Vol.1 - Actualité manga
Emma Vol.1 - Manga

Emma Vol.1 : Critiques

Emma

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 07 Novembre 2012

« Emma » était déjà parue il y a quelques années aux éditions Kurokawa. L’éditeur avait réussi à aller jusqu’au bout de la série malgré son succès fort mitigé. D’une qualité certaine, l’œuvre a été, pour la plupart des gens, découverte de manière tardive au moment même où le titre était déjà en arrêt de commercialisation et où certains tomes manquaient déjà à l’appel. Ainsi, la plupart des personnes étaient en fin de compte passer à côté d’un chef d’œuvre. Sans espoir de retour, voilà qu’apparaissait en 2011 l’autre série de Kaoru Mori : « Bride Stories » ! Par la volonté de Ki-oon et par d’innombrables prix, cette œuvre a su s’imposer au sommet du paysage francophone, à l’instar de sa grande sœur, Emma. Néanmoins au lieu de penser que ce magnifique titre allait rester à tout jamais dans l’ombre de sa petite sœur, voilà qu’une chance inespérée toque à la porte de notre attachante domestique anglaise. Emma est bel et bien de retour dans la collection « Latitudes » de l’éditeur Ki-oon !

A la fin du XIXe siècle en pleine révolution industrielle, tout commence lorsque William Jones, jeune bourgeois, décide de rendre visite à son ancienne gouvernante ne l’ayant plus vu depuis pas mal d’années. Pourtant au lieu d’être attentif à ses retrouvailles avec sa préceptrice, le jeune homme n’arrive plus à détacher son regard de la bonne de la maison, Emma. Par la suite, avec l’aide de quelques tours stratégiques et de quelques tours du destin, cela suffira à bouleverser la vie aussi bien sentimentale que quotidienne de la belle domestique.

Pour ceux qui découvrent pour la première fois la série, ce qui sautera de prime abord aux yeux sont les traits forts simples et épurés des personnages. S’arrêter sur ce simple constat serait un réel outrage car si on passe rapidement outre ce détail, on remarquera que les planches fourmillent d’un tout plein de détails se contextualisant à merveille avec le milieu-même de l’époque victorienne (démontrant bien tout le travail de recherche de la mangaka). De plus, une fois que l’on est pleinement immergé dans le récit, on sera vite pris par autant de légèreté et d’amusement, qui auront vite fait de rendre les protagonistes aussi humains qu’attachants. Il faut avouer malgré tout, surtout au début, que certains moments sont quelque peu tirés par les cheveux (l’arrivée d’un prince indien sur le dos d’un éléphant à la résidence des Jones en est le parfait exemple). Enfin pourquoi pas se diront certains, rien ne dit que cela n’aurait pas pu se produire en Angleterre à la fin du XIXe siècle. D’autant que les scènes restent divertissantes et drôles à suivre. Toutefois, on attend un développement plus concret et conséquent par après.

Pour ceux qui connaissent déjà l’œuvre, ils ne se feront aucun souci et pour ceux qui ne la découvrent que maintenant, à leur grand soulagement, ils constateront avec beaucoup de contentement de la tournure des évènements. Tournure qui se voudra plus réaliste et intrigante, que ce soit du souci au quotidien aux moments plus soudains et tragiques. En effet, en peu de temps, Kaoru Mori réussit à montrer tout son talent graphique dans les différents décors et son don pour conter les instants banaux et les contraintes de l’époque victorienne, tout en risquant à y mettre de sa patte en instaurant des situations cocasses et amoureuses. En clair, l’auteure met en place une intrigue plus complexe, des références historiques de plus en plus multiples et une montée en excellence des décors.

En ce qui concerne l’édition, la nouvelle collection de Ki-oon s’inscrit dans la lignée de la collection « Ecritures » de Casterman. Bien que le papier, la traduction et l’édition soient irréprochables, on regrettera malgré tout un manque de créativité. Néanmoins, cette réédition double des plus inespérées suffira à combler amplement le bonheur des fans et de la culture-même du manga chez nous.

En conclusion, que dire de plus qu’on est ravi de voir à nouveau débarquer une œuvre majeure de qualité dans nos contrées, qui comble à la fois les amateurs de graphisme soigné, d’histoire et de romance/tranche de vie. Conquis à tout jamais !


titali


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
titali
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs