Elle ne rentre pas, celle de mon mari Vol.5 - Actualité manga
Elle ne rentre pas, celle de mon mari Vol.5 - Manga

Elle ne rentre pas, celle de mon mari Vol.5 : Critiques

Otto no Chinpo ga Hairanai

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 04 Février 2022

Sachiko est désormais âgée de 35 ans. Et à cause de son problème, son mari Shin et elle ont abandonné l'idée d'être, un jour, parents, constatation que la jeune femme ne se voit pas avouer à sa propre mère. Désormais, ils ne font plus l'amour qu'une fois par an à l'occasion de la nouvelle année, rituel que Shin, en voyant la souffrance que cela reste pour son épouse à chaque fois malgré tout, propose ensuite d'abandonner. C'est ainsi que le couple décide d'abandonner purement et simplement sa sexualité ensemble... mais cela signifie-t-il que leur vie ensemble est vouée à être un échec ?

Avec ce cinquième et dernier volume, l'heure est venue pour la mangaka Yukiko Gotô d'achever son adaptation du roman autobiographique de Kodama, au fil de dernières étapes parfois dures, puisque rien ne sera épargné à Sachiko, pas même une ménopause précoce à seulement 36 ans, sans doute du fait de l'état psychologique qui a été le sien pendant des années. Cela aurait pu être le coup dur final... mais si, au contraire, tout ceci ne faisait que libérer un peu plus le couple des contraintes, attentes et diktats bien souvent imposées par la société ?

C'est sans doute l'idée essentielle qui finira par se dégager de cet ultime volume. Bien sûr, Gotô, bien souvent avec la même force visuelle évocatrice que d'habitude, avec cette force brisant les tabous, dépeint jusqu'au bout les détails de la vie de l'autrice d'origine, certaines étapes ayant quelque chose de particulièrement puissant et symbolique. Ici, on apprend avec un parfum doux-amer ce qu'est devenue Miyuki une fois grande. Là, on suit avec intérêt la prise d'importance, dans la vie de Sachiko, de l'écriture, le fait de raconter son histoire sous le pseudonyme de Kodama l'ayant indéniablement libérée de beaucoup de choses. Et puis, peut-être plus encore, on suivra avec attachement le fait que la jeune femme trouve enfin peu à peu sa place, auprès de son mari pour qui elle se sent enfin utile, dès lors qu'il connaît à son tour différentes difficultés dans son travail d'enseignant (on pense beaucoup au cas de Yûya... Comment son prof principal peut-il imaginer pouvoir remettre dans le droit chemin ce pauvre ado en le traitant de déchet ?). Sachiko fait alors tout son possible pour le soutenir sans réserve, lui qui se démène tout seul dans un travail éreintant où elle-même estime avoir autrefois échoué.

Toujours attentive, précise, minutieuse, la narration fait des merveilles jusqu'au bout pour dépeindre en profondeur ce couple à travers le témoignage franc et libérateur de la romancière d'origine. Et tandis que le portrait social reste bien souvent présent en filigranes (les pressions du travail d'enseignant, les rapports parfois étouffants aux autres, la secte...), c'est bien la libération finale de Sachiko et de Shin que l'on retiendra. Peut-être que certaines personnages considéreront leur couple comme anormal: ils ne font pas l'amour, ils n'ont plus la moindre envie d'avoir un enfant, ils ne s'interrogent plus sur la normalité ou l'anormalité de leurs problèmes physiques/psychologiques... Simplement, ils ne se comparent plus à qui que ce soit, mènent leur vie ensemble à leur guise, ont enfin trouvé leur propre équilibre les rendant heureux à leur manière.

"Je me suis libérée des pensées dans lesquelles j'étais longtemps enfermée."
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs