Element R Vol.1 - Actualité manga

Element R Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 28 Mars 2011

Via leur filiale Vents d'Ouest, les éditions Glénat ont décidé de s'essayer au manga à la française, en faisant paraître en ce début d'année 2011 le premier volume d'Element R, un titre mêlant action et fantastique, sur lequel nous retrouvons trois noms: Thomas Bouveret, dessinateur des personnages, Arnaud Tribout, s'occupant des décors, et Cédric Mayen, chargé du scénario d'après une idée originale de Thomas Bouveret.

Une mystérieuse cité régie par les quatre éléments. Là-bas, et plus précisément à Léolia, la Cité de l'Air, est enfermé Ryuga, un élémentaire de l'air. Jadis, ce jeune homme a mené une rébellion en compagnie de son meilleur ami, Hendrick, dans le but de libérer les siens, désireux de vivre en toute liberté dans le monde extérieur, mais il a été jeté en prison après avoir été capturé. Mais voici qu'aujourd'hui, Zäzël, le Gardien Elémentaire, charge Ryuga d'une importante mission: étant donné que Léolia est mise en péril par la fuite massive des élémentaires, fuite due à la rébellion, et qu'elle commence a manquer de ressources en air, notre héros se voit obligé de partir à la recherche des évadés dans le monde humain, et plus précisément à Paris, en commençant par partir sur les traces de celui qui était son meilleur ami, Hendrick. Pour accomplir cette mission, il est secondé par Lyllia, une élémentaire de feu chargée de garder un oeil sur lui. C'est ainsi que celui qui était autrefois traqué devient le traqueur...

En se basant sur un monde inconnu des hommes basé sur les quatre éléments, on ne peut pas dire qu'Element R nous offre un synopsis de base original. Par ailleurs, on a un peu de mal, pendant les premières pages, à entrer pleinement dans l'intrigue, portée par un héros assez peu intéressant. Il faudra donc persévérer un peu pour découvrir une histoire de facture assez classique, mais devenant de plus en plus intéressante grâce à un certain sens du rythme et à une qualité graphique qui ne demande qu'à s'épanouir.

L'enjeu principal du volume pour Ryuga et Lyllia est évidemment de retrouver Hendrick, et la première surprise vient du fait que celui-ci soit retrouvé dès ce premier tome, ce qui laisse flotter certaines incertitudes au sujet de l'évolution de l'histoire, qui pourrait s'avérer plus riche que ne le laisse supposer le synopsis. De plus, on devine facilement que le dit Zäzël, de par sa manière d'agir, cache des desseins on ne peut plus mystérieux, ce qui ne manque pas d'instaurer une petite part de suspense. Un suspense également entretenu par l'arrivée au sein de notre duo de héros d'un troisième personnage, Nina, une jeune et séduisante humaine médecin, qui arrive pile où il faut et quand il faut pour sauver Ryuga et Lyllia quand ils en ont besoin, et qui intrigue beaucoup de par les faits qu'elle souhaite voir la cité de Léolia et que Zäzël semble la connaître...
Egalement, l'arrivée rapide de Nina dans le petit groupe met en avant un sujet qui pourrait offrir une dimension un peu plus importante à l'oeuvre si elle se voit abordée plus en détails: l'interdiction qu'ont normalement les élémentaires d'entrer en contact avec les humains, réputés mauvais et trop différents d'eux. Mais au contact de Nina, Ryuga et Lyllia vont se rendre compte que les humains ne sont pas si différents...
Sans faire dans une originalité folle, Element R arrive donc à offrir un récit suffisamment riche pour intriguer un minimum, et c'est avec curiosité que l'on attend de voir ce que nous réserve la suite, assez imprévisible pour le moment.

Si Element R parvient à tirer un tant soit peu son épingle du jeu au sein de la masse de titres français d'inspiration manga souvent ratés, c'est également en partie grâce au travail narratif et graphique des auteurs. La narration fluide, parvient sans mal à faire en sorte que le récit coule de source, si bien que l'histoire est limpide et se suit sans mal. La limpidité, c'est également ce qui caractérise les dessins, clairs et expressifs, mais pourtant encore très loin d'être au top. C'est notamment le cas en ce qui concerne les scènes d'action, assez inégales, à certains moments réussies grâce à un rendu des impacts satisfaisant et à une mise en scène fluide, à d'autres moments plombées par des inégalités qui donnent l'impression que les pieds ou les jambes s'envolent n'importe comment. On regrettera aussi un design des personnages tantôt très réussi, tantôt trop léger ou aux allures d'esquisse. Quant aux décors, quand ils sont mis en avant, ils révèlent d'indéniables qualités.

Finalement, le principal problème d'Element R concerne le manque de charisme de la plupart des personnages, à commencer par un héros assez fadasse et un Hendrick manquant d'impact. Quant à Lyllia, tout aussi mignonne soit-elle, on attend de voir un minimum de background développé autour d'elle. En somme, seule Nina parvient à vraiment tirer son épingle du jeu pour l'instant.

Au final, si ce premier tome d'Element R n'arrive jamais au niveau des oeuvres japonaises dont il s'inspire, il fait bonne figure dans le paysage du "manga français". L'histoire est mise en place, évolue vite et possède suffisamment de bons points pour qu'on s'intéresse à la suite, les dessins, s'ils sont encore très perfectibles, ne demandent qu'à s'améliorer. Affaire à suivre.

Pas grand chose à signaler du côté de l'édition, si ce ne sont quelques fautes de frappe. Le titre étant proposé dans un grand format, il faudra accepter de débourser plus de dix euros pour en faire l'acquisition.


koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
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Note des lecteurs