Echoes Vol.11 : Critiques

Chronique 2 :

Suite à la vidéo parue sur le net, Senri est contraint de se cacher, mais il n'abandonne pas son enquête pour autant! D'autant que Masayasu, désormais démasqué par ses pairs de la police, va tout mettre en œuvre pour éliminer Kazuto, y compris en menaçant son fils.
La traque se poursuit et arrive dans sa dernière ligne droite: la conclusion de cette enquête passionnante nous attend!

Alors que la sortie de chaque volume semblait s'espacer de plus en plus, nous arrivons enfin à la conclusion de cette superbe série d'un auteur qui maîtrise son suspens de bout en bout et qui ne commet jamais de faux pas.

L'attente aura donc été longue, et le début de tout ceci nous apparaît désormais bien loin, mais c'est avec une certaine joie mais aussi une certaine tristesse que nous pouvons entamer la lecture de ce dernier opus de la série!
De la joie forcément, car le titre aura été passionnant de bout en bout, que Kei Sanbe est un auteur que j'affectionne particulièrement et que je sais avant même d'entamer la lecture que ce dernier tome va tenir ses promesses et être magnifique!
De la tristesse parce que c'est justement le dernier tome et qu'il va falloir laisser de coté Kei Sanbe et ses personnages qu'on espère revoir très rapidement avec un nouveau titre qui sera, je n'en doute pas un seul instant tout aussi passionnant. (en l'occurrence, cela arrive très vite avec "Reflection")

Dans ce dernier tome, Senri est quelque peu éclipsé, il laisse la place de personnage principal à son frère Kazuto longtemps resté dans l'ombre! Masayasu va occuper une grande place également dans cette conclusion car il est à l'origine de nombreux événements qui ont poussé nos personnages là où ils en sont!
Dans un premier temps ce dernier va se jouer de Senri et de la police pour s'enfuir et tendre un ultime piège aux deux tueurs que sont "l'homme à la cicatrice" et "trois yeux"...un piège qui va occuper une grande partie de ce dernier tome: les trois tueurs vont se confronter dans un ultime affrontement meurtrier dont aucun ne pourra ressortir indemne!

Là encore pas mal de surprises nous attendent même si l'issue demeurait prévisible! Comment pouvait il en être autrement après tout ça?
Et c'est seulement que tout est joué ou presque que Senri revient, mais pour y jouer un rôle déterminant, qui changera tout!
Enfin les deux frères séparés il y a si longtemps se retrouvent, à seulement quelques pages de la conclusion! C'est touchant, voire bouleversant...et surtout trop court!

Un dernier chapitre va s'attarder brièvement sur le devenir des personnages, laissant Senri jouer son dernier rôle, le plus important, celui où il va rattraper deux générations de souffrances pour devenir le modèle qu'il n'a jamais eu!
Une conclusion parfaite, touchante et totalement cohérente avec l'ensemble de l’œuvre! Kei Sanbe démontre une nouvelle fois tout son talent de narrateur et on ne peut que l'en remercier en attendant avec impatience sa nouvelle série!

Chronique 1 :

Prêt à tout pour attirer à lui Kazuto dont il désir se venger plus que tout, Masayasu semble avoir d'abord décidé de mettre des bâtons dans les roues de Senri qui veut le retrouver et le stopper: depuis les révélations faites en vidéo par le policier sous le pseudonyme de Mogura Nozen, notre héros n'a plus autant de libertés qu'avant pour agir et retrouver enfin son frère, si bien qu'il finit par accepter de s'allier à l'agente Saki Tajimi, si désireuse d'arrêter son collègue avant que le pire n'arrive. Dans le même temps, Kazuto, qui se sait condamné à cause de la balle logée dans son crâne, est déterminé à utiliser ses dernières forces pour protéger à la fois son frère Senri et son fils Banri face aux manigances de l'homme à la cicatrice et de Masayasu. Tout semble alors en place pour l'ultime acte de cette sombre histoire de vengeances... Qui en sortira vainqueur ?

Evidemment, la réponse à cette interrogation ne comporte pas de surprise particulière : au vu des enjeux posés et de ce que l'on sait déjà (sur l'état de santé de Kazuto par exemple), il y a largement de quoi deviner toutes les grandes lignes de ce final, même quand Kei Sanbe joue sur certaines incertitudes et autres moments de tension autour de la survie ou non d'un ou deux personnages en particulier. Et quand bien même l'auteur tombe aussi dans quelques grosses ficelles et rushe un peu trop certains derniers rebondissements (on pense surtout ici à l'acte de l'homme à la cicatrice lors du combat final, qui aurait mérité d'être un peu plus approfondi dans son idée), le fait est qu'il assure avec une efficacité redoutable le rythme et la tension, jusqu'à son épilogue facilement émouvant et suffisamment abouti.

Cette réussite, le mangaka la doit avant tout à quatre choses. Tout d'abord, son rendu visuel très prenant, en particulier lors de tout l'affrontement final au sein de l'ancien restaurant, où son dessin acéré et de nombreuses cadrages de l'action se révèlent particulièrement efficaces. Ensuite, un travail narratif facilement immersif, jouant notamment sur quelques brefs flashbacks expliquant l'action présente ainsi que sur les différents ponits de vue des personnages. Puis, l'exploitation soignée de chacune des principales figures de ce dernier acte: de Masayasu à Senri en passant par Kazuto, Saki, le Rat, Enan et d'autres, chacun d'eux joue fort bien son rôle, Kei Sanbe restant fidèle aux valeurs et évolutions qu'ils ont pu connaître au fil des tomes. Enfin, la cristallisation de l'évolution de Senri: lui qui était si avide de vengeance au début de la série, a su changer pour comprendre que cette vengeance n'est qu'un cercle de haine sans fin et qu'il vaut mieux se centrer sur le plus important, à savoir le pardon et la protection de celles et ceux qu'on aime. Une chose que Kazuto, malgré tout ce qu'il a pu commettre autrefois, a aussi comprise à la fois en tant que père et en tant que frère.

On ressort alors facilement satisfaits par ce final d'Echoes, où Kei Sanbe, fort de sa longue expérience dans le domaine, sait maintenir une belle tension jusqu'au bout, tout en soignant assez ses personnages et en n'oubliant pas une part plus touchante. La recette de l'auteur fait toujours aussi bien le taff, et on a alors hâte de le retrouver sur une prochaine oeuvre !