Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 03 Novembre 2009
Alors en quête d’indices quant à l’identité de la mère de Rin, Daikichi va faire une découverte insolite dans la maison de son grand-père : un modem ! Il apprendra alors bientôt qu’une femme de ménage nommée Masako rendait visite au vieil homme… Pendant ce temps, on continue de suivre l’évolution de Rin, qui s’épanouit de plus en plus, et souhaite grandir au plus vite : il faut dire que l’entrée à l’école primaire est une étape importante dans la vie des enfants !
En vérité, le manga pourrait très bien se passer de cette intrigue supplémentaire de la recherche de la génitrice. Sur ce sujet, la narration de l’auteur est même plutôt maladroite, en proposant des rebondissements grossiers, comme le site internet tenu par le grand-père qui ramène au carnet de santé de la jeune fille. Pourtant, cette recherche est nécessaire pour Daikichi, pour qu’il sache s’il peut rendre Rin à sa mère, ou en devenir son véritable père adoptif, ce qu’il semble souhaiter. C’est ainsi qu’en fin de tome, nous rencontrerons Masako, mais le caractère de cette trentenaire un peu perdue ne convainc pas pleinement. Il faut dire que le dialogue est plein de maladresses, volontaires cette fois-ci, tant les deux interlocuteurs semblent chercher leurs mots. Au final, les intentions de la jeune femme restent très ambigües, même s’il ne fait aucun doute que nous devrions la retrouver par la suite.
La mangaka excelle en revanche dans les passages plus communs. C’est l’heure de la rentrée pour Rin et Daikichi se rend compte subitement des dépenses que cela va générer : cartable, bureau, fournitures scolaires… Il est vraiment très plaisant de voir ce père maladroit se débattre ainsi, bien qu’il puisse compter sur le soutien de quelques mamans, très charmantes au demeurant… Mais pour l’heure, le récit n’est pas tourné vers la romance, et si quelque chose doit se passer, cela se fera naturellement. On se concentre surtout sur l’évolution des rapports entre père et fille. Daikichi s’attache de plus en plus à Rin et apprécie de la voir s’ouvrir au monde, mais d’un autre côté, la petite fille grandit et commence à devenir un peu distante pour affirmer son autonomie. Le jeu des rapports humains est toujours décrit avec autant de subtilité, et sans en faire des tonnes ni apporter des retournements de situations ubuesques, on ressort véritablement ému à la fin de ce tome.
Ainsi, si l’une des questions les plus importantes est dévoilée ici, elle parait presque dérisoire en comparaison avec l’attachement que le lecteur peut porter à ce couple inattendu. L’édition offerte par Akata, toujours aussi impeccable ne fait que sublimer d’avantage l’excellence de cette œuvre, qui devrait figurer dans toute bonne bibliothèque, et pas simplement de mangas !