Dragon sous le croissant de Lune (Le) Vol.6 : Critiques

Mikazuki no Dragon

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 28 Juillet 2025

La bataille menée par Ryûnosuke face à la bande de J, sur les rives d'Enoshima et pour sauver Chiaki, est désormais de l'ordre du passé. Mieux encore, non seulement elle a permis à notre jeune héros d'encore se renforcer y compris mentalement, mais en plus elle a vu son sens du pardon et sa pureté toucher en plein cœur J alias Junta ainsi que son pote Bonzu, tous deux étant désormais résolus à sortir de leur situation de voyous à laquelle la société les avait condamnés. Ainsi, l'un a rejoint les cours d'arts martiaux, tandis que l'autre tâche de se trouver un boulot honnête. Mieux encore, dans la foulée, Ryûnosuke a la surprise et la joie de recevoir un appel de sa chère Chiaki qui lui propose un rencard à Yokohama, pour un résultat qui ne va certes pas se passer totalement comme prévu mais qui est un plaisir à suivre, entre les petites maladresses des personnages, les toujours aussi exquises sautes d'humeur de la caractérielle Kikuyo, la façon dont de nouvelles facettes de notre héros se dévoilent sous nos yeux et sous ceux de ses deux amies, ou encore les références au cinéma de Yasujiro Ozu qui, quand on connaît le sens de la mise en scène et de l'atmosphère de ce cinéaste, font sens dans ce manga.

En somme, on pourrait presque dire que tout semble bien aller désormais pour les jeunes personnages de la série... mais ce serait oublier trop vite un autre personnage important, qui aura le rôle central de ce tome, et qui n'est autre que Tetsu. Fidèle ami de Junta, se sentant délaissé et seul depuis le changement de son pote, celui-ci semble proche du pire, mais son comportement traduit surtout la solitude qui est la sienne depuis sa naissance, avec à la clé la découverte rapide mais suffisante du contexte dans lequel il a grandi, et même de ses inattendus points communs avec un Ryûnosuke qui, une nouvelle fois, risque bien de changer les choses par la justesse et la sincérité de ses paroles... Seulement, les paroles franches peuvent-elles toujours suffire ?

La réponse à cette question se dessine à partir du milieu du tome, soudainement et brutalement marqué par une tragédie vouée à marquer à tout jamais les personnages et à lancer la dernière partie de la série, qui risque bien d'être plus dure qu'aucune autre auparavant. Et si l'on va éviter d'en dire beaucoup plus afin de ne pas spoiler, on peut au moins souligner certaines choses : la manière dont la pureté voire la naïveté de Ryûnosuke se cogne contre les injustices de la vie (la pire des violences, l'inaction de la police corrompue, la façon dont la société semble se ficher avec froideur des laissés-pour compte...), les choix qui devront être faits, et les liens forts qu'il a bâtis avec ceux qui étaient ses adversaires d'hier. Car si notre héros est toujours déterminé à aider ceux qu'il considère désormais comme ses amis, eux aimeraient tant éviter qu'il plonge dans leur monde si impitoyable et dangereux, et ne souhaitent pour lui qu'un existence où il pourra garder toute son honnêteté et rester fidèle à ses valeurs...

Ainsi a-t-on droit à un volume qui, en nous faisant passer d'instants lumineux et optimistes au plus dur des drames, se révèle d'une puissance folle. Le fond reste pourtant assez classique, et on peut même prévoir la plupart des événements quand on est suffisamment habitué à ce genre de récit. Mais l'oeuvre a pour elle des personnages si purs, si dépourvus de mensonges dans leurs émotions positives comme négatives, qu'ils en sont indéniablement humains, marquants et attachants. Ainsi cette histoire d'apprentissage sur fond d'arts martiaux reste-t-elle, sans doute plus que jamais, très forte, et on en attendra avec beaucoup d'intérêt le septième et ultime opus.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.75 20
Note de la rédaction